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P. IST.

Dio, 1.54. p. $43.e.

333.334.

pire. Agrippa fon gendre & le compagnon de fes travaux, fut le
fecond. Caius & Lucius fils d'Agrippa, petit-fils d'Auguste, &
fes fils par adoption, suivirent aprés. [ Agrippa leur frere y eut
quelque part: & peuteftre que les grandes qualitez l'de Drufus
qui eftoit plus aimé du peuple, [l'auroient enfin emporté fur les
vertus feintes de fon aifné. Mais la providence de Dieu enleva
toutes ces perfonnes l'une aprés l'autre,& quelques uns mefmes,
à ce qu'on crut, par les crimes de Livie, pour faire place à celui
que les pechez des hommes avoient merité,ne laiffant en vie que
le jeune Agrippa,fans vices, fans vertus, & fans genie, & Germa-
nicus fils de Drufus, affez modefte pour vouloir bien ceder l'Em-
pire à fon oncle.

vant J. C.12.

Les deffeins de Dieu fur luy commencerent à paroiftre,]'lorf qu'Agrippa le pere eftant mort", Augufte qui avoit befoin d'une l'an de Roperfonne eminente en dignité & en credit, à qui il puft confier me 742 les affaires les plus importantes, fans qu'il en euft rien à craindre, ni que les autres en puffent avoir de la jaloufie, choifit pour cela Tibere. Mais il le choifit malgré luy,dit Dion,& feulement parceque Caius & Lucius n'eftoient alors que des enfans. [Drufus mefme n'avoit encore que vingt-fix ans, & Augufte n'eust pu le preferer à Tibere fans confirmer les foupçons qu'on avoit touchant fa naiffance.]

Suct.1.2.c.63. Augufte deliberoit alors à qui il marieroit fa fille Julie veuve p. 252 11.3.c.7.P. d'Agrippa. Il penfa à plufieurs perfonnes,& mefme à de fimples Chevaliers:mais enfin il fe refolut de la donner à Tibere",en luy l'an de Rofaisant repudier sa femme Agrippine fille d'Agrippa, dont il me 744. avoit déja un fils nommé Drufus, & qui eftoit groffe alors. Tibere l'aimoit, & n'aimoit pas Julie, dont il connoiffoit les dereglemens. [ Mais jamais homme ne fceut mieux vaincre toutes Suct. 1.3.c.7.p. fes paffions par la paffion de fon intereft. ]' Il eut de Julie un enfant qui ne vécut pas.

334.

Dio, 1. 55. p.552.

b.

P. 554. d.

'Aprés la mort de Drufus fon frere'il eut le titre d'Empereur. l'an de Ro[ Mais il femble qu'il ne l'ait eu que comme un fimple General me 746. d'armée,à cause des avantages qu'il avoit remportez fur les Allemans,& non comme un titre perpetuel de dignité & d'autorité.] 'Deux ans aprés," Augufte y ajouta la puiffance du Tribunat pour l'an de Rocinq ans. Mais l'histoire remarque que c'eftoit moins pour rele- me748. ver Tibere,que pourretenir les deux jeunes Cefarsdans le devoir. dSuet.l.3.c.10. 'Auffi ni cet honneur, ni la charge qu'Augufte luy vouloit Vell. Pat.l.2.c. donner, d'aller appaiser les troubles de l'Armenie ne l'empefcherent point de demander la permiffion de fe retirer à Rhode,

P.337.338

99.

comme

comme pour ne pas faire d'ombrage aux Cefars, & peutestre parce qu'il ne pouvoit fouffrir qu'on les elevaft peu à peu audeffus de luy.'On croit que le deplaifir qu'il eut de la mauvaise Tac. an.1.c.s3 conduite de Julie fa femme, qui mefme le méprifoit, y contri- p. 25. bua plus que tout le refte: 'de forte que fon mariage [ qui sem- 6.c. 51. p. 151. bloit le devoir elever à l'Empire, ] le mit plutoft en danger de n'y arriver jamais, par la neceffité qu'il eut de s'eloigner, pour ne pas voir dans fa maifon ce qu'il ne pouvoit plus fouffrir [fans eclater.]'Son occupation à Rhode lorfqu'il fortoit de chez luy, Suet. 1.3.c.11.p. eftoit d'aller ecouter les profeffeurs des fciences: & l'unique 339. ufage qu'il fit de fa puiffance du Tribunat, fut pour se venger baffement d'un fophifte qui luy avoit dit quelques injures. 'Mais Tac. an. 1. c.4. dans le fecret il ne s'entretenoit que de vengeances, que de de- P. 14. c. 57. p. guifemens & d'artifices, que de crimes & de debauches.

à

'Il eut le loifir dans cette retraite d'étudier ferieufement [les folies de] l'aftrologie judiciaire,' par lesquelles Dieu permet que les demons trompent les hommes qui meritent d'eftre trompez, en leur decouvrant des chofes vraies qu'ils ne pourroient favoir par eux mesmes, afin de les engager plus fortement dans l'erreur; ou faisant réuffir les chofes qu'ils fe font imaginez voir dans le ciel,afin de les rendre compagnons de leur fupplice dans les enfers.'Thrafylle qui enfeigna cette[fauffe] fcience à Tibere, luy predit, à ce qu'on pretend, des ce temps là, la grandeur laquelle il fut elevé depuis: ce qui obligea Tibere de le confer. ver toujours auprés de luy comme un de fes plus intimes amis. Il paroift qu'il confultoit encore à Rhode d'autres gents de cette. profeffion : & Tacite nous donne tout lieu de croire qu'il en precipita quelques uns dans la mer,'comme il fut pres d'y precipiter Thrafylle mefme. On pretend qu'il connut plufieurs chofes par l'aftrologie: d & neanmoins il ne laissa dix ans plutoft qu'il ne croyoit.

ARTICLE V.

pas

de mourir

Tibere revient à Rome ; eft adopté par Augufte pour lui fucceder.

a P.340.341.

119.

s.

c. 20. p. 140. Aug.civ. D.1.s. c.7.p. 55. 2. b s.1.d.

cont. 1.7.c.6.p.

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UETONE dit que Tibere avoit obtenu avec beaucoup de Suet. c. 10. p.

Speine la permiflion d'aller à Rhode, mais que quand il en

e c.
C. II. p. 342

voulut revenir au bout de quelques années, on luy dit qu'il n'avoit qu'à fe tenir où il avoit tant fouhaité d'eftre.'Il y avoit vécu c.10.p 339. jufques alors comme un fimple particulier,'quoiqu'honoré par c. 12. p. 342.

Tom. I.

H.

P. 5.

Siet. c. 13. p. 14.

egit.

trepi

toutes les perfonnes de qualité qui alloient en Orient : mais depuis cela "il vécut comme un homme difgracié, qui craint de obnoxiun Tac. an. 1. c. 4. donner prife à fes ennemis,'& fa retraite pouvoit paffer pour un veritable exil. On commençoit déja à le meprifer, & à en témoigner ouvertement de la haine. b On ne croyoit pas mesme. qu'il fuft feur de paroiftre fon ami; & c'eftoit un avis qui venoit de ceux qui avoient le fecret d'Augufte. Toutes ces chofes irriterent de plus en plus la melancolie de Tibere, ]' & luy donnerent dans la fuite de nouveaux fujets d'exercer fa cruauté.

b Tac, an. 2. C. 42.p.53.

p.53 Suet. c. 59.

P.395.

Suet. 1. 3. c. 13.

14. P. 344.

c. 15. p. 343.

P. 348| Vell.

755.

Cependant Caius Cefar qu'Augufte avoit fait l'arbitre de fa fortune,luy ayant efté plus favorable qu'on n'avoit fujet de l'ef perer," Augufte luy permit de revenir à Rome aprés avoir efté à l'an de J Rhode environ fept ans; mais ce fut à condition qu'il ne fe 2, de Ro mefleroit point des affaires.'Il paffa environ trois ans, [ou deux au moins jen cet eftat, jufqu'à ce que Lucius Cefar eftant mort, & Caius enfuite, 'Augufte fe refolut de l'adopter le 27 juin [de la 4° année de J. C,] en laquelle [Sex. Ælius] Catus,& [C.Sentius] Saturninus, eftoient Confuls: & il ajouta qu'il le faifoit pour le bien de l'Etat, [marquant affez par là qu'il le deftinoit pour luy Suet. 1. 3. c.16.p. fucceder.]'Il luy donna en mefme temps la puiffance du Tribu. nat pour cinq ans, ou [mefme ] pour dix; & l'eleva autant qu'il put dans les dignitez. En l'adoptant il luy fit adopter Germanicus fon neveu, fqui n'eft nommé dans les medailles qu'aprés Drufus fils de Tibere.

Pit. 1. 2. c. 103.
P. 25.

319.

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Dio, 1. ss. p.

f.e.

349.

Suet. c.15 p.

ep.348 Dio,l.

55.p.556.5571

4.

P.

Tac. l. I. c. 3. fGoltz. p. 37. g Tac.an. 1.c.4.

P.5.

ban. 6. c. 51.p.

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е

g Tibere fembloit avoir merité cette elevation par les grands fervices qu'il avoit rendus dans plufieurs guerres où il avoit efté employé, [furtout dans la Pannonie, comme on le peut voir dans les auteurs qui ont fait l'hiftoire d'Augufte.] Il eftoit alors "dans une haute eftime,qu'il s'eftoit acquife par des actions ecla- egregius tantes. [Il eft cependant difficile qu'Augufte ne connuft pas les afamaq 5. vices d'un fi mauvais naturel. ]'Son efprit fuperbe & cruel ne fe pouvoit pas tellement cacher, qu'il ne paruft en quelques rencontres. Suetone affure qu'Augufte s'eftoit plaint par écrit à Livie de fon humeur aigre & intraitable,&Livie en garda la lettre. acerbitat 'Dion dit, comme nous avons vu, qu'il ne fe refolut d'abord à intoleran l'elever aprés la mort d'Agrippa, que malgré luy, & faute d'en trouver un meilleur. Il le croyoit capable de differer de vaincre pour avoir plus longtemps la conduite des armées. 'On affuroit mefme qu'eftant à l'extremité de fa vie, il avoit plaint le malheur du peuple Romain,"qui alloit tomber fous cette machoire qui sub pefante: 'Il marquoit peutestre par là sa cruauté, d'autant plus lentis m

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morum.

xillis eri

$16.

Suet. c. 21. p.
Dio, 1. ss.

implacable qu'elle eftoit plus lente à fe declarer, & qui fe plai-
foit à faire fouffrir longtemps les miferables. Ce qui paroift cer- Tac. an. 1. c.IO.
tain, c'est qu'en demandant mefme des honneurs pour luy,& en P.10.
le louant, il avoit reconnu divers defauts dans fon exterieur &
dans fa maniere de vivre, qui avoient besoin d'eftre excusez.
[Comme il femble donc que les vices de Tibere n'ont pas efté
ignorez d'Augufte,cela a donné lieu de dire]' qu'il l'avoit choifi
pour le faire regretter & eftimer par la comparaison qu'on fe-
roit de luy avec fon fucceffeur.Mais Suetone n'a pu fe perfuader
un artifice fi indigne d'Augufte, [dont le defaut ne paroist pas
avoir esté la malignité. ] Il y a plus d'apparence,dit cet historien,
qu'il voyoit des defauts en Tibere, mais qu'il y voyoit auffi, [ ou
croyoit y voir,] des vertus, qui le rendoient capable de gouver-
ner utilement.

pu

3

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P. 559. c T. c. an. I.c. 10. p.10.

'Il est vray encore que la maifon d'Augufte eftoit vide, [& que Tac. an. 6. c.SI.
nous ne voyons point qui il cuft pu choifir que Germanicus,en- P.I.
core jeune & neveu de Tibere; de forte que fon elevation don-
nant un jufte sujet de mécontentement à Tibere, elle euft
produire des troubles fafcheux dans la maison d'Augufte,&dans
tout l'Empire.]'Il femble mefme, felon Tacite, que le peuple ne an. 1.c.4. p.4.5.
mettoit point Germanicus entre ceux à qui Augufte pouvoit
penfer.'Ñeanmoins Tacite mefme, & Suetone, affurent qu'il y
penfa beaucoup. Mais on croit qu'il ne put enfin refifter aux
prieres & aux importunitez de fa femme, qui le follicitoit fans
ceffe pour fon fils Tibere. On tient qu'il fongea quelques temps
à Agrippa fon petit-fils, [ qui n'euft peuteftre pas moins fait de
maux que Tibere.] Augufte marqua dans fon teftament qu'il
avoit adoptéTibere,parceque le malheur de la fortune luy avoit
enlevé Caius & Lucius fes enfans. Il montroit assez par là que p. 358.
c'eftoit moins par volonté & par eftime,que par neceffité, qu'il
l'avoit choisi pour fucceffeur.

V. Augufte ["Tibere paffa enfuite environ huit ans occupé à diverses
guerres dans la Dalmacie & dans l'Allemagne, où il continua
toujours à s'acquerir beaucoup de reputation. Ces
guerres fu-
rent fuivies d'un triomphe magnifique, & ce triomphe precedé
d'une nouvelle augmentation de pouvoir. Car Auguste l'avoit
fait" comme fon collegue, en luy faifant donner le mefme
voir qu'il avoit dans les provinces & fur les armées, avec la qua-
lité de Cenfeur. Il luy renouvella peu aprés "la puiffance du
Tribunat.]

l'an de J. C.

12.

l'an de J. C.

13.

pou

4. P. 423.

a

an.4.c. 57. p. 119 Suet. 1. 4. c. Tac. p.119] an. 1. c.3.p.41 Suct.1.3.c.21.p. Tac.an. 1.c.4.

355.

e Suct. 1. 3. c.23.

Dio, 1. 55. p.

589. a Tac. an 1.c.7.p.6 Idat, Chr. Alex. p.

490.

Suet. 1.3.c.21. P.354 Ul. p.

612.

b

Vell. Pat. 1.

c, 123 Suct. 1.2.

c. 97.98. p.305.

309.

Tac. an. 1.cs.

a

ARTICLE VI.

Augufte meurt: Tibere prend l'Empire, & fouffre avec peine que le
Senat le reconnoiffe pour Empereur: Il affecte une grande modeftie.

L'AN DE JESUS-CHRIST 14, DE TIBERE I.
Sextus Pompeius Magnus, & Sextus Apuleius, Confuls.

EN

N cette derniere année d'Augufte, Tibere ayant achevé avec luy le denombrement du peuple Romain, partit de Rome pour aller mettre l'ordre & faire les reglemens neceffaires dans les provinces de l'Illyrie qu'il avoit conquifes. Auguste 2. le voulut conduire jufqu'à Benevent, d'où retournant à Rome, il fut arrefté à Nole par la maladie qui finit fes jours le 19 d'aouft: de forte que Tibere eftoit à peine arrivé en Illyrie;lorf qu'il fut rappellé en diligence par fa mere. On ne fçait s'il trouva encore Augufte en vie,'comme Patercule & Suetone le dent: &Dion affure que le plus grand nombre & les plus dignes de foy écrivoient qu'il l'avoit trouvé mort. Mais Livie avoit mis des gardes dans la maison & fur les chemins, afin qu'on ne Tac. an.1. c.5. fceuft que ce qu'elle vouloit, durant qu'elle donnoit ordre à tout: & aprés qu'on eut fait courir diverfes nouvelles d'Auguste, tantoft favorables,tantoft fafcheuses; enfin on apprit en mefme temps qu'il eftoit mort, & que Tibere regnoit.

p. 5.

Vell. P. c. 123
Suct. 1. 3. c. 21.

P. 314.

a Dio, 1. 55. p. 190.b.

P.S.

c. 7. p. 71Suet.c. Tac.c.6.p.5. ¡Suet.c. 22.

24. p. 358.

f

356.357.

Tac. c. 7. p. 71

Dio, l. 57. P. 603 | Suet. c.24. P. 358.

preten

'Il regnoit effectivement, puifqu'il prenoit fur les foldats une autorité de prince : f& il avoit déja fait voir ce qu'on devoit atp. tendre de luy, en faisant tuer Agrippa. Cependant il defavoua cette action pour en rejetter la honte fur des ordres pretendus d'Augufte fon bienfacteur. 'Lorfque le Senat le voulut reconnoiftre pour prince, il fut longtemps à faire femblant qu'il ne fe pouvoit refoudre à fe charger d'une autorité qu'il avoit déja prise de luy mefme. Il euft efté bien aife qu'on euft cru qu'il ne regnoit que parcequ'on l'y avoit contraint,& qu'on l'avoit jugé Tac. c. 13.p.. digne de ce rang, fans qu'il en euft l'obligation à fa mere. Enfin il ceda,& fans dire qu'il acceptoit l'Empire, il ceffa de le refuser. 'Neanmoins il ne voulut point prendre la qualité d'Empereur, ni le titre de Pere de la patrie,[qui ne luy eft jamais donné dans les medailles que Goltzius raporte de luy.]'On pretend qu'il le 406| Tacan. I. refufa toujours, parce qu'il prevoyoit bien qu'il ne feroit pas aimé. [Il eft difficile de croire qu'il l'ait fait par cette raifon :] '&

Suet. 1. 3. c. 26. P. 361.

c. 76. p. 405.

c. 72. P 33. Suet. p. 406.

14, de T re I.

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