M. 95. Tac. an. 3.c.48. 1 P. 85. c. 49-51. p. 85l Dio, 1. 57. p. 616. 617. Ibid. 85. Tac. c. st. p. 86 Dio, p.617. a | Suet.1.3.c.75. P. 416. Sen. de tranq. fans, que toute la jeuneffe venoit apprendre chez eux les belles ARTICLE XIII. Arrest pour differer de dix jours le fupplice des condamnez : Drufus ULPICIUS Quirinius qui avoit fait deux fois le denombrement dans la Judée,mourut cette année; & Tibere luy fit faire des obfeques publiques par le Senat. 'Drufus ayant esté malade, C. Lutorius Prifcus qui crut qu'il en mourroit, fit un poeme fur fa mort, & le lut devant quel ques femmes. On luy en fit un crime, & un tel crime qu'il fut condamné à mort par le Senat, & auffitoft executé. [On peut juger par là en quelle miferable fervitude la grandeur Romaine eftoit reduite. Mais le veritable crime de Lutorius pouvoit bien eftre ]'d'avoir fait un poeme fur la mort de Germanicus, qui avoit efté fort bien receu, & dont Tibere avoit efté obligé de le recompenfer. 21, de Tibe re 7, 8. Tibere qui eftoit encore dans la Campanie,fit femblant d'eftre fafché de la mort : & cela donna occafion à un celebre decret du Senat, par lequel il fut ordonné que les arrefts de mort rendus par la compagnie, ne feroient ni executez ni enregistrez qu'au bout de dix jours. Mais le Senat ne pouvoit pas changer fes arrefts, & Tibere ne le vouloit pas. 'On voit que cette furc. 14. p.35I. c. feance de dix jours s'observoit encore fous Caligula, mesme à Thdrt.1.5.c.17. l'égard de ceux que ce monftre de cruauté faifoit mourir.' Le P. 728.729.& grand Theodofe "voulut qu'elle fuft de trente jours pour ceux v. S. An Sid.1.1. ep. 7. quele prince auroit condamnez, ce qui pouvoit auffi s'étendre à broise. ceux qui avoient efté condamnez par le Senat, comme on le tire n. p. 17 Cod. de S. Sidoine, qui appelle cela la loy de Tibere, 'parceque les adTh. t. 3. p. 307. ditions qui fe font à une loy ancienne, paffent affez fouvent fous Cod.Th.p. 308. le nom de cette premiere loy. 'Que fi quelques anciens decla alii. P. 19. 308. 21, de Tibere 7, 8, V. §. 28. mateurs ont parlé de cette furfeance de trente jours, les plus P. 86. 'Baronius pretend que le delai de dix jours eftoit pour tous Bar.34 $92. les arrefts de mort prononcez par quelque juge que ce fust. C'est pourquoi il dit que Pilate viola mefme la loy de fon prince en faifant crucifier J. C, auffitoft aprés qu'il eut prononcé contre luy.[ Mais les auteurs ne difent point ce qu'il pretend:]'& Gode.. Cod. Th. t. 3.p. froy foutient que ni l'arrest de Tibere, ni la loy de Theodofe, 307.21308.2 n'ont point regardé les jugemens ordinaires des magiftrats, juf qu'au temps de Nicephore Botoniate qui les y comprit. 'C'eft de cette année qu'eftoient datez les actes de la Paffion Euf. 1. 1. c. 9. p. L'AN DE JESUS-CHRIST 22, DE TIBERE 8, 9. & 'Les depenfes des perfonnes puiffantes, furtout celles de la table, eftoient exceffives, & s'augmentoient tous les jours. C'est pourquoi les Ediles s'adrefferent au Senat pour demander quelque reglement contre cet excés. Le Senat renvoya la chose à Tibere, qui ne voulut point entreprendre de guerir un mal auquel il ne voyoit point de remede. Ainfi le defordre crut toujours, jufqu'à ce que l'exemple de Vefpafien, & le defir qu'on avoit de luy plaire en l'imitant, fit ce que toutes les loix n'auroient jamais fait. с Tac. an. 3. c.52. p. 86 | Idat Chr. Alex. p. 490. a Onuph. in faft. p. 189. b Suet. v. Gal. c. I. p. 661. Onuph. in faft. p. 189. f. Tac. an. 3. c.53. $5.p.86-88, 'Ce fut aprés cela que Tibere demanda au Senat, pour fon fils c. 56.57. p. 88. V. Augufte Drufus, la puiffance du Tribunat," qui eftoit alors le titre & la marque de la dignité fouveraine. Le Senat l'accorda avec des $6. 1.Onuphre in faftos, p. 189, rapporte à ces deux Confuls une infcription à laquelle je ne comprens rien, fi elle eft de Tibere. V. Claude note 12. c. 59. p. 89. 6.6c-53.p.89 91. Suet. n. p. 373. 2. 1.3. c. 37. p. 373. Tac. an.3. c.64. P. 9 Dio, 1.57. p. 617. b. Tac. an. 3. c.73. P. 94. 6.32. p. 80. C. 35. p. 81. c. 58. p. 88. c. 73.74. p. 94. 74.p.94.95. flateries d'autant plus grandes, qu'on s'y eftoit preparé. Mais on 'Les Confuls examinerent cette année les privileges de toutes 'Livie eftant tombée extremement malade, Tibere fut obligé 22, de TibeIc 3,9. &c. 'Tacfarinas, quoique chaffé plufieurs fois de l'Afrique, [ & contraint de fe cacher dans les deferts, ] trouvoit neanmoins toujours de nouvelles forces. Il eut mefme l'infolence d'envoyer des ambaffadeurs à Tibere, & de luy demander un pays où luy & fes troupes puffent demeurer, s'il ne vouloit l'obliger à luy faire une guerre dont il ne verroit pas la fin. Tibere fut extremement indigné des demandes & des menaces de ce voleur : & il donna ordre qu'on fift tout ce qui fe pourroit pour le prendre. 'Il avoit recommandé au Senat l'année precedente,de choisir pour l'Afrique un Proconful capable de terminer cette guerre: & le Senat l'ayant prié de le choifir luy mefme,'il avoit propofé un Lepidus & Junius Blæfus. Lepidus s'excufa, & Blæfus eftoit oncle maternel de Sejan.'Ainfi il fut fait Proconful d'Afrique, & continué cette année dans la mefine dignité.'Il fit de grands efforts pour prendre Tacfarinas: 'mais il falut qu'il fe contentaft d'avoir pris fon frere. Tibere ne laiffa pas de luy faire accorder les ornemens du triomphe, comme s'il eust achevé la guerre, [ qui ne finit que deux ans aprés: ] & mefme il voulut qu'il fuft falué "Empereur par fes foldats. C'eftoit un titre que les legions Imperator. avoient accoutumé de donner à leur General du temps de la Republique dans la chaleur de la victoire : de forte qu'il y avoit en mefme temps plufieurs Empereurs de cette forte, qui n'avoient rien neanmoins audeffus des autres citoyens. Auguste avoit accordé le mefme honneur à quelques Generaux. Mais aprés Blæsus aucun ne fut honoré de ce titre que ceux qui poffedoient la puiffance imperiale. Tibe Mort de Drufus empoisonné par Sejan: Comediens chaffez: Tibere 'D Tac. an. 4. c. I. P. 97 Chr. Al. a Tac. an. 4. C. 1-12. p. 97-101. Dio, 1. 57. p. 610. C. P.610. c. Rusus fils unique de Tibere mourut dans les premiers p. 490. mois de cette année. b Ce prince eftoit naturellement porté à la rigueur & à la cruauté. Il aimoit tellement à voir re-b1.c.30.p.18 | pandre le fang, que Tibere mefme le trouvoit mauvais, & eftoit obligé de l'en "reprendre en particulier & en public, d Il eftoit prompt & colere jufqu'à fraper les perfonnes de qualité, e & nous verrons qu'un foufflet qu'il donna à Sejan,fut une des principales caufes de fa mort. Il eftoit auffi etrangement attaché aux danfes, & aux autres divertiffemens des fpectacles, fujet au vin,g & à toutes fortes de débauches. Mais pour ces derniers vices, le peuple [ qui ne fongeoit qu'à fes interests, ] les blafmoit peu, & mefme les aimoit mieux que l'humeur retirée & melancolique de fon pere. Tac. an 1. c. 76. p. 35 | Dio, Dio, 4. 612.a. Tac.an.4.c. fan. 3. c. 37. p. 82 n. 88 Dio,l. 3. p. 98. 57. p. 612. a. p. 82 | Suet. 1.3. Tac.c.37.p.82. an. 2. c.43.p. kan.4.c.4.p.99. c.3. p. 98. 54. man.3.c. 56. p. ss. 102. man. 4. c.14.p. Suet. l. 3. c. 54.p.391 | Jof. 0 ant. 1. 18. c.8. p. 634.fi Philo,in Flac. p. 968. b. i Il vécut toujours fort bien avec Germanicus, fans jaloufie & fans envie,& aprés que Germanicus fut mort,il témoigna de l'amitié à les enfans, ou au moins il ne leur fut point contraire. [Ils eftoient fes neveux. Car]'il avoit epoufé Livie ou Liville focur de Germanicus,dont il eut au moins trois enfans." Il y en avoit deux jumeaux, dont l'un mourut peu de temps aprés luy, & l'autre nommé Tiberius Nero Gemellus, ne vécut plus longtemps, que pour eftre la victime des cruautez de Caius.P Les enfans que Drufus laiffa eftoient encore fi jeunes,qu'on ne doutoit point que l'Empire ne duft paffer aux enfans de Germanicus plutoft qu'à eux. Et Tibere ne les aimoit pas, parcequ'on dou-Tac, an. 6. c. toit beaucoup qu'ils fuffent les veritables enfans de fon fils. Tibere fut quelque temps] fans vouloir voir ceux que Drufus avoit aimez, [foit] parceque leur prefence luy renouvelloit la douleur de fa mort, [foit pour fauver feulement les apparences.] fCar il fouffrit fa mort avec une conftance qui donna lieu de croire qu'il l'aimoit peu: &ceux d'Ilium ayant envoié un peu tard luy faire compliment fur cette mort,il leur répondit par cette froide raillerie, Qu'il prenoit auffi beaucoup de part 46. p. 149lan.4. c. 8-12, p. 100 q Suet. 1.3.c.62. P. 402. Jolant. 1. 13. c. 8. p.629. c. Tac.an.4 c.8. p. 1ocl Suet. 13. Dio, 1.57. p. c. 52. p. 3531 à la perte 618.3.b. * Suct. p. 358. qu'ils avoient faite du grand Hector, [ il y avoit environ 1200 Tac. an. 4.c.. ans. Ainfi il ne faut pas trop s'etonner de ce que ]'quelques uns ont cru que Tibere avoit efté cause de fa mort, en luy faisant prendre un breuvage empoifonné, fur ce qu'on luy avoit perfuadé que fon fils le luy vouloit faire prendre à luy mesme. 8.1. 12. p. 97 101 Dio, l. 57.p. 659. 'Neanmoins la verité eft que ce fut Sejan qui le fit empoifon618. a. b valp. ner par un de ses affranchis, pour venir à bout de ses desseins ambitieux. Car'il craignoit les effets de la colere de Drufus, qui ne pouvoit fouffrir fon agrandiffement exceffif. Il fut favorisé Suet. 1.3. c. 62. en ce crime par Liville femme de ce prince, dont il abufoit.'Tibere crut longtemps que la maladie dont il eftoit mort estoit venue de fes debauches. P.401. P.97. Tac. an. 4. c. I. 'Ce crime de Sejan qui fut la fuite de beaucoup d'autres, commença à troubler la fauffe felicité dont Tibere avoit fem.6.7.p.100. blé jouir depuis neuf ans qu'il eftoit Empereur. 'Il avoit confervé jufque là plufieurs bonnes qualitez, & gouverné avec assez d'équité, parceque Sejan qui craignoit Drufus, & qui vouloit etablir fa puiffance encore foible, eftoit bien aife d'avoir la reputation de ne luy donner que de bons avis. Mais [Sejan ayant changé ] lorfqu'il ne craignit plus Drufus, Tibere changea auffi; & fon gouvernement devint bien plus corrompu qu'il n'avoit efté jufqu'alors. 'Dion dit qu'il avoit déja beaucoup changé des la mort de Germanicus, [& chaque accident nouveau augmentoit les defauts de fon efprit & de fa conduite.]' Car c'eft ce que nous verrons encore à la mort de Livie fa mere, a & à celle de Sejan. Dio, 1. 57. P. 615.616. 3. Tac. an. 5. c. p. 128. a P.398 Tac, an.4.c.14. p. 102 Suet. 1.3. b 'On chaffa cette année les comediens de Rome & de l'Italie, à cause de leur defordre, & on leur défendit mefme de jouer Dio, 1.57. p. en quelque endroit que ce fust. c. 37. P. 373. 617.c. p. 607.c. 361. que l'on Tibere n'avoit point voulu fouffrir d'abord qu'on luy dressast mefme des images & des statues, à moins qu'il n'en euft donné une permiffion particuliere;& il proteftoit en mefme temps dans Suet. 1.3.c.26.p. un edit public qu'il n'en donneroit aucune. [ Depuis] 'il trouva bon qu'on en fist, à condition que ce ne feroit que pour fervir d'ornement, & non pour les mettre au rang de celles Tac.an.4.c.15. adoroit. 'Mais en cette année il permit que l'Afie luy dreffaftun temple, à luy, à fa mere, & au Senat: & ce temple fut basti à Smyrne, en l'an 26 de J. C. Neanmoins en l'an 25, il refufa la mesme chose à ceux d'Espagne ; & fit fur cela un discours [ qui n'eft point d'une ame lafche, mais fage & modefte.] P. 103. dc.55.56. p. 118. 119. ec. 37.38. p. III. 112. Dio, 1. 57. P. €17. d. c. 'Dion remarque vers ce temps-ci une bizarrerie de Tibere, [ auffi 23, de re 9,1 |