21, de Tibe189, 10. flexibile. [auffi baffe que cruelle, qui marque bien ce que nous avons dit, [Jepenfe qu'il faut rapporter à cela ce que dit Pline, J'qu'on Plin. 1.35.c.25. tenoit que du temps de Tibere on avoit trouvé le moyen de fai. P.sse. b. re du verre' qui fe manioit & fe plioit fans fe rompre,mais qu'on avoit étoufé entierement cette invention,de peur qu'elle ne fift perdre le prix & l'eftime à l'or, à l'argent, & à toutes fortes de metaux. C'est un bruit ajoute Pline, qui a efté longtemps plus in Polycra commun qu'il n'a efté affuré.'Jean deSalisberi'le cite neanmoins Petron.n. p 68. tico, .4.c.s. de Petrone,[*qu'on croit eftre mort fous Neron,]dont il raporte la mefme hiftoire que nous avons tirée de Dion,' avec des circonftances differentes; mais avec une fin auffi tragique. * V. Neron $23. 2. depuis l'an 17. Tacfarinas tué: Pere accufé par fon fils: Pourquoi on fe tuoit alors: L'AN DE JESUS-CHRIST 24, DE TIBERE 10, 11. CE avons vu, 1. Petrone dit fimplement que c'eftoit un ouvrier, faber: que fon verre eftoit auffi fort & aufli dur que le metail, tanta tenacitatis: que l'ouvrier l'ayant jetté par terre de toute la force, il fe boflua fculement fans fe caller, & que l'ouvrier le racommoda à coups de marteau, comme il euft fait un vafe d'or ou d'argent. S. Iidore de Seville raporte la chofe comme Petrone. 2. No faut-il point Servius? Tom. I. L € 27. p. 107. C. 12. 13. 17--22. c. 28-30. p. 108 33. p. 102. 76. 24,de Tibe. IC IO, II. refufé les marques de la victoire aprés les avoir données à trois 'On vit en ce temps. là un commencement de guerre en Italie, Tacite ne remplit tout le refte de cette année que de morts funeftes,[qui decouvroient de plus en plus l'efprit cruel & tyrannique de Tibere.] Il travailloit particulierement à perdre les amis de Germanicus & de fa famille.'Entre tant de miferes, on remarqua furtout un pere peu auparavant Proconful d'Espagne, qui eftant déja banni & dans les fers, fut obligé de comparoiftre devant le Senat, pour répondre à l'accufation que fon propre fils formoit contre luy fur un crime d'Etat, fans fondement, fans preuve, fans dénonciateur, fans autre temoin que luy mefine; & fans faire feulement paroiftre un peu de regret & de honte. On en temoigna tant d'horreur, que l'accufateur se crut obligé de prendre la fuite pour eviter le chaftiment dû aux parricides. Mais Tibere qui ne rougit pas de fe plaindre d'une lettre un peu libre que le pere luy avoit écrite huit ans auparavant, obligea le fils de revenir,& de poursuivre fon action contre fon pere. On ne put rien prouver: il falut neanmoins condamner l'accufé; & Tibere fe fit un honneur de luy accorder la 36.p.. vie. Le pere s'appelloitQ.Vibius Serenus;'& le fils pouvoit avoir auffi le mefine nom. c. 29. p. 108/ Dio, 1.57. p. 619. C. 'Cn. Lentulus homme de la premiere qualité, tres moderé de fon naturel auffibien que par fon grand age, & qui d'ailleurs eftoit tres bien dans l'efprit de Tibere, fut nommé par ce fils denaturé comme complice de la conjuration de fon pere. Cela eftoit fi hors d'apparence, que Lentulus mefme s'eclata de rire lorfqu'il s'entendit nommer: Tibere en rougit, & dit fur cela: C4, de, Je fuis indigne de vivre fi Lentulus mefme me hait. Ainfi la appellée 'Cæcilius Cornutus fut acculé avec luy, & n'eftoit pas plus Tac.an. 4. 28. coupable: mais comme il n'avoit pas autant d'appui, il aima P.8. mieux finir fa vie par une mort volontaire, que fouffrir les inquietudes d'une défense où son innocence ne devoit principale partie. pour pas estre la P. 5.0.631. p. Suet. 1.3. c. 53. a Dio, l. 58. p. 'Ce genre de mort eftoit fort commun fous Tibere. [ Et il ne au.6.c.29. p. faut pas s'étonner que ceux qui ne fongeoient point aux fuppli- 1431 Dio, l. 58. ces de l'enfer, euffent recours à un moyen fi funefte,] pour eviter la honte d'eftre condamnez, & de mourir de la main d'un boureau. Outre cela,ceux qui eftoient jugez à mort, aprés avoir esté executez dans la prifon,ou precipitez du haut de la"roche] payenne. du Capitole par les Tribuns du peuple, & quelquefois par les Confuls, eftoient privez de la fepulture, expofez dans la grande place,'trainez publiquement avec un croc, & jettez dans le Tibre; & tous leurs biens eftoient confifquez. Cela eftoit general tous les condamnez, de quelque qualité qu'ils fuflent; & l'on n'en exceptoit pas mefme les femmes. Mais pour ceux qui mouroient avant que d'avoir efté jugez,on leur rendoit les honneurs funebres, leurs teftamens fubfiftoient, & leurs biens paffoient à leurs enfans. Tibere vouloit bien leur vendre à ce prix la liberté de mourir comme ils vouloient, afin d'eftre plutoft défait d'eux, & s'exemter de la haine auffibien que de la peine de leur fupplice ; fi neanmoins on peut dire qu'il n'y ait pas encore plus de cruauté à contraindre un homme de s'ofter la vie à luy mefme, que de la luy faire ofter par un boureau. 'Il y avoit de grandes recompenfes ordonnées pour les accufateurs, & quelquefois pour les témoins. b Ces recompenfes fe prenoient fur le bien des condamnez, [dont ils avoient le quart] quand Tibere vouloit bien le leur laiffer. [ Comme donc le bien de ceux qui fe tuoient, paffoit à leurs heritiers, l'on propofa Tac. an. 4.c.30. d'ofter cette recompenfe aux accufateurs, quand l'accufé feroit F. 109. mort avant fa condannation. Mais Tibere voyant que la chofe. alloit pafler, s'y oppofa avec aigreur, & fans fe deguifer à fon ordinaire, il cria hautement que c'eftoit ruiner la Republique. déja fi ebranlée, & laiffer les loix fans force, que de leur ofter leurs protecteurs. Ainfi on attiroit des recompenfes ceux qu'on euft eu bien de la peine à reprimer par des fupplices. 'Tibere achevoit [ le rge d'aouft] la dixieme année de fa prin- Dio, 1.7.p. cipauté. Mais ne l'ayant point receue pour un temps borné,com- 619.a.b. par Suet. 1.3. c. 61. 399. b Dio, 1.58. p. 631.a. b. 40. p. 112. 113. re II, 12. me Augufte, qui la recevoit toujours pour dix ans, L'AN DE JESUS-CHRIST 25, DE TIBERE II, 12. C a Tacite commence cette année par la mort celebre d'Aulus Cremutius Cordus," accufé d'avoir loué Brutus & Caffius dans &c. une hiftoire qu'il avoit compofée; b & coupable d'avoir parlé avec un peu trop de cœur de la tyrannie de Sejan. Tibere qui tafcha inutilement d'abolir fon histoire, dne fit que donner de l'eftime aux écrits qu'il vouloit flétrir, fe rendre luy mefme odieux, [& fe reconnoiftre indigne d'eftre loué par des hiftoriens finceres. Mais le temps a fait ]ce que toute l'autorité d'un Em. pereur n'avoit faire. pu Tan.an. 4.c.39. Sejan eut l'effronterie de luy demander la permiffion d'epoufer Liville fœur de Germanicus, veuve de Caius Cefar & de Drufus; & Tibere luy refusa fa demande fans luy témoigner d'en eftre offenfé. e. 36. p. Dio, 1. 57. p. 619. d. 'Ceux de Cyzic perdirent cette année leur liberté, parcequ'ils n'achevoient point un temple qu'ils avoient commencé pour Augufte,& parcequ'ils avoient nis des citoyens Romains en prifon. Tac. an. 4. c. 46. p.114 Chr. Alex. p.4921 Cald. e Tac. an. 4. C. 46-51. p. 115. 117. 120 | Dio, 1.58. ARTICLE XVI. Tibere quitte Rome, fe retire à Caprée: Cinquante mille hommes L'AN DE JESUS-CHRIST 26, DE TIBERE 12, 13. P OPPAUS Sabinus défit cette année, ou la precedente, une partie des peuples de la Thrace, qui avoient pris les armes fur ce que les Romains exigeoient d'eux des chofes qu'ils n'avoient point accoutumé de leur demander. e. 57. 58. p.119. Ce fut auffi en cette année que Tibere quitta Rome pour p.6201 Suct. 1.3. toujours. Il ne s'en eloigna jamais que de 4 ou 5 journées. Il proc. 39. 40.p. 375. mit fouvent d'y revenir,& vint quelquefois jufques à la porte: mais il n'y rentra pas une feule fois durant onze ans qu'il vécut ou GatuliCHS. ic 12, 13. 9.8230 C51. p. 387. 16, de Tibe- encore. On croit qu'il eftoit bien aife de s'eloigner de fa mere, Tac. an.4.c. 17. qui vouloit regner avec luy, & avoir la premiere part dans l'au P. Sut.d.3. torité qu'elle luy avoit donnée.' La plufpart ont ecrit que Sejan Tac.c.41.57.p. l'avoit porté à cette retraite dans l'efperance d'y trouver l'aug. 13. 19. mentation de fon pouvoir, [comme nous le dirons en fon lieu. ] 'Mais comme fon abfence dura encore [ huit ans aprés la mort c.57. p. 119. de fa mere,&]fix aprés celle de Sejan, Tacite a cru que ce deffein venoit plutoft d'un malheureux defir de fatisfaire avec plus de liberté & moins de honte, l'inclination qu'il avoit à la cruauté & aux vices les plus infames. 'Il s'ennuyoit auffi d'entendre des c.42. p. 113. veritez qui ne luy plaifoient pas, comme cela arrivoit quelquefois: & dans ce temps-là mefme un homme de guerre fort politique, ne fongeant qu'à montrer qu'un nommé Votienus Montanus eftoit criminel, l'accufa d'avoir dit de Tibere tout ce que l'on en difoit effectivement dans le fecret. Tibere ne put le diffimuler, protesta avec chaleur qu'il se justifieroit, & n'en devint que plus cruel. peu 'Il fortit de Rome, comme pour aller dedier quelques temples L'AN DE JESUS-CHRIST 27, DE TIBERE 13, 14. ] c. p.119.10. c. 67. p. 122 Suet. 1. 3. c. 40. a p.275. 58. p. 120 | Suct. Tac, an.4.c.62. p. 121| Mabi. Chr. Al. p. 492. Tac. c. 62. 63. Suet. 1. 30.c.40, b Un'homme de neant, nommé Atilius, fit dreffer cette année iter. It. p. 155 | un amphiteatre à Fidene auprés de Rome, pour y donner un combat de gladiateurs. Le peuple de Rome y accourut en fou- p. 121. le. Mais [ au lieu du cruel divertiffement auquel il s'attendoit, l'amphitheatre qui n'eftoit pas bien appuyé, tomba, & blessa jufqu'à cinquante mille perfonnes,' dont il y en eut vingt mille de tuez. Les perfonnes de qualité tinrent leurs maifons ouver. tes pour recevoir ceux qui avoient efté bleffez, leur fournirent les medecins, les remedes, & tout ce qui eftoit neceffaire pour les guerir.Ainfi dans l'affliction de ce malheur,on eut la joie de voir revivre lagenerofité des anciens Romains, qui traitoient ainfi ceux qui avoient esté blessez dans la guerre. Atilius fut banni. 'Auffitoft aprés, le feu prit dans Rome au mont Coclius,&y fit p Liij c Tac. c. 63. p. 121. Suct. 1.3. c. 48. |