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re 13, 14

un tres grand ravage: mais Tibere repara la perte par fes libera. 27, de Tac. c. 67. p. litez.[ II eftoit alors à Caprée,' où il s'eftoit retiré cette année mefme, a des devant l'accident de Fidene.

122.

Suet. c. 49. P. 376.

122.

Fac. c. 67. p. Dio, 1. sz. p.

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Tac. an. 4. c.

b Caprée eft une ifle eloignée feulement d'une lieue du cap de Sorrento dans la Campanie, qu'Augufte avoit achetée des Napolitains. L'air y eft doux en hiver, & frais en esté. On y a la vue d'un golfe & d'une cofte quieftoit alors parfaitement belle,. mais qui a depuis efté bien changée par les embrafemens du mont Vefuve. L'abord en eft difficile:& on croit que c'eft ce que Tibere en aimoit le plus. 'Peu de jours aprés qu'il y fut arrivé, un pefcheur y aborda par un endroit fort efcarpé, pour luy prefenter un poiffon d'une groffeur prodigieufe. Cela le fafcha fi fort, qu'au lieu de recompenfer ce pauvre homme, il le fit mal.

traiter cruellement.

[Voilà le lieu que Tibere choifit pour y paffer les dix dernieres années de fa vie, ]' auffi appliqué à fes plaifirs fecrets & infames, 67. p. 123 Suct, & à toutes fortes de vices, qu'il l'avoit efté jufqu'alors au foin des affaires. [ La pudeur nous empefche de raporter ce qu'on en lit dans l'hiftoire.]

1.3.c.42. P.377.

Suct. 1.3.c.41.p.

376.

'Il abandonna tellement le foin de l'Empire, qu'il laiffoit di verfes charges fans les remplir, & fouffroit que les barbares raTac. an. 4. c. vageaffent plufieurs provinces, fans s'en mettre en peine. 'Mais il conferva toujours la mefme facilité à croire les faux raports de la calomnie, & par l'artifice de Sejan, qui nourriffoit les foupçons & fes defiances, & par fa cruauté propre, qui produifit des effets encore plus tragiques qu'elle n'avoit fait jufques alors.

67. P. 123.

Tac. an. 4.c.68..
P. 123 | Idat

Plin. 1. 8. c. 40.
P. 194. b.

e Tac. c. 68-70.

p.123.124 Dio, 1. 58, p. 621. a.b.

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ARTICLE XVII.
Sabinus ruiné par une horrible perfidie; Mariage d'Agrippine

mere de Neron.

L'AN DE JESUS-CHRIST 28, DE TIBERE 14, 15..
'Appius Junius Silanus, & P. Silius Nerva, Confuls.

"T

IBERE commença cette année par l'ordre qu'il donna: de faire mourir Titius Sabinus, qu'il haïffoit parcequ'il eftoit fidele à la maifon de Germanicus. Ceux qui briguoient la faveur de Sejan l'avoient fait tomber dans le piège par une perfidie execrable.Latinius Latiaris qui s'eftoit infinué dans fon ami

a. En latin toujours ou prefque toujours Caprea. Mais Ptolemée, l. 3. c. 1. p. 75, l'appelle Kamein.

, de TibeIC 14, IS,

tié exprés pour le perdre,luy faifoit de grandes plaintes du gouvernement, fans epargner ni Sejan, ni Tibere mefme, pour l'engager à en faire autant. Sabinus n'eut pas affez de precaution contre cette perfidie. Ainfi Latiaris n'ayant plus qu'à trouver des témoins, il fit cacher trois Senateurs qui s'entendoient avec luy, fur le plat-fond de fa chambre, & fit tomber Sabinus fur les plaintes dont il avoit accoutumé de s'entretenir avec luy dans une entiere confidence. Auffitoft Latiaris & fes témoins mandent à Tibere ce qui s'eftoit paffé, & luy decouvrent leur propre honte : & Tibere en écrivant au Senat pour le premier jour de l'année,' demanda en mefme temps juftice contre Sabinus. Il fut à l'inftant condanné, & trainé en prifon chargé de chaines, nonobftant la folennité de cejour deftiné à une réjouiffance univerfelle; & executé au bout de dix jours fans aucune forme de jugement.'La fidelité de fon chien"rendit fa mort en Dio, 1.58. p. core plus odieufe. Car il le fuivit partout, mefme aprés fa mort; & il fe jetta enfin dans le Tibre forfqu'il y vit jetter le corps de fon maistre.'Pline en décrit amplement l'hiftoire, & dit qu'elle Plin.1.8.c.4. ■itis populi se conservoit"dans les registres publics. Mais il dit que ce chien P 194.b. eftoit à un des esclaves de Sabinus qui furent executez avec leur

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kc.

Romani,

maistre.

621.b.

P. 123.

'La mort de Sabinus fit trembler tout le monde ; & la maniere Tac.an.4. c. 69.
dont il avoit efté perdu, remplit tous les efprits d'inquietude &
d'effroi. On n'ofoit s'entretenir ni fe vifiter.Tout eftoit fufpect,
les plus grands amis comme les plus inconnus. On n'ofoit s'ou-
vrir ni fe fier à perfonne. On redoutoit jufqu'aux murailles &
aux planchers, & on regardoit partout [ s'il n'y avoit point quel
qu'un de caché.

Dieu J'n'attendit pas longtemps à punir les auteurs d'une ma. c.71.p. 124.
lice fi noire, les uns par Caius, & les autres par Tibere mefme,
Car bien que ce prince ne fouffrift pas que les miniftres de fa ty-
rannie fuccombaffent fous le credit des autres, fouvent nean-
moins il s'en laffoit luy mefine, & les facrifioit à la vengeance
publique, pour leur en fubftituer de nouveaux qui ne luy man-
quoient jamais.

$76.

'Tibere maria en cette année Agrippine fille de Germanicus c. 75. p. 126, à Cn. Domitius 'Aenobarbus digne pere de Neron, qui fut le Suet.l.6.c.s.p. fruit de ce mariage. Et Domitius difoit luy mefme que de luy & d'Agrippine il ne pouvoit rien fortir que de funefte & de detestable.

ac. 6.p.177.

'L'avarice des Romains obligea cette année les Frifons de Tac. an.4.c.

72-74. P. S.

Tac. an. f. c. 1. p. 127 | Noris, cp.com. p. 9.

29,
de Tibe

fecouer le joug de l'Empire: & ils défirent L. Apronius qui les res. 15.
vint attaquer avec une armée confiderable. Mais Tibere aimoit
mieux fouffrir leur revolte & leur victoire, que de donner à
quelqu'un la conduite d'une guerre,

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L'AN DE JESUS-CHRIST 29, DE TIBERE IS, 16.
' L. Rubellius Geminus, &C. Fufius Geminus, Confuls.

C

E Confulat des deux Gemines, eft cèlebre dans l'histoire de l'Eglife, parceque beaucoup d'anciens ont cru que c'eftoit l'année où J.C.eftoit mort pour la redemption des hommes, & pour les tirer de la fervitude de tant de crimes qui inondoient toute la terre. Peu de perfonnes fuivent aujourd'hui les anciens en ce point. Mais il y a au moins beaucoup d'apparence que Dieu a commencé cette année à preparer les hommes à cette redemption, en leur faifant prefcher la penitence par S. Jean Battifte,& la venue du Chrift qui devoit eftre leur liberaNoris, ep. con. teur.J'On trouve qu'Aulus Plautius celebre par la guerre qu'il fit en Angleterre fous Claude, & L. Nonius Afprenas,eftoient subrogez aux deux Gemines le 15 de juillet.

P. 10.11 Grut.
P. 1087.

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V.S1.

'Livie mere de Tibere mourut cette année dans une extreme vieilleffe. Pline luy donne quatre-vingts deux ans,& Dion quatre-vingts-fix.["Nous avons déja parlé de fa nobleffe, & de fon mariage avec Augufte.] Elle fe faifoit une gloire d'eftre auffi chafte que les anciennes dames Romaines, quoiqu'elle euft"des comis. manieres plus engageantes & plus libres qu'on ne leur en fouffroit:&il femble que la reputation de fa chafteté ne fuft pas trop bien établie. Elle avoit un fort grand pouvoir fur l'efprit d'Augufte, qu'elle s'eftoit acquis & qu'elle fe confervoit par une grande complaifance pour toutes fes volontez, fans témoigner ni curiofité pour ce qu'il ne luy difoit pas, ni jaloufie pour fes infidelitez. 'Car"elle avoit la conduite & la fageffe d'Auguste, avec la diffimulation de Tibere.

cum artibus

mariti.

'Elle" aimoit le faste & la vanité plus qu'aucune femme l'ait to.

1. Il eft appellé Caius dans l'index de Tacite, l. s. p. 127, fuivant Caffiodore; & Cnæus dans celui de Dion, p.620. Nous fuivons une infcription donnée par le Cardinal Noris, ep. con. p. 9, qui le met le fecond.

29,de Tibere 15, 15.

$7,12, 16.

jamais aimée.[ Elle eftoit paffionnée pour la grandeur de fes enV. Augufte fans jufqu'à l'acheter par les plus grands crimes." Car on l'accufa d'avoir fait mourir par le poifon Marcellus, les deux Cefars Caius & Lucius, & peuteftre Augufte mefme. J'Elle perfecuta Tac. an 4.c. toujours Julie fille d'Augufte, & tous ceux generalement qui 71 p.15. fortirent d'elle, quoiqu'après les avoir ruinez par fes artifices

fecrets, elle fe fift honneur devant le monde de ne les pas laiffer
mourir de faim.

Suct 1.3.c.50.p. 386 | Dio, 1. 57.

Suct-1.3. c.50.

'Elle vouloit que fes enfans dominaffent pour les dominer an. 5.c. 1.p.127. eux mefmes, & elle exigeoit d'eux la mefme obéiffance qu'elle avoit rendue à fon mari. Mais ce n'eftoit pas l'humeur ni l'inten- an. 1. c. 14.p.12 tion de Tibere. C'eft pourquoi des le commencement de fon regne, il s'oppofa à divers honneurs que le Senat luy decernoit. p. 610. a. Il luy difoit mefme fouvent, que ce n'eftoit pas à une perfonne de fon sexe à fe mefler des affaires. Il prenoit quelquefois fes P-386. avis, mais rarement. Il ne vouloit pas mefine l'aller voir fouvent, ni s'entretenir longtemps avec elle en particulier,depeur qu'on ne dift qu'elle le gouvernoit. Il trouvoit mauvais qu'elle fit en di cordem public des chofes qu'Augufte luy avoit fouffertes. 'Leur"mefin- Tac.an. I. c.72, telligence eclata fi fort des la premiere ou la feconde année de P-33. ce regne, qu'on en fit des fatyres qui piquerent fort Ti

animum.

tem ufque procefit.

bere.

'On pretend que le foin qu'il avoit de l'empefcher de dominer, fe convertit en averfion pour elle: & que cette averfion ad fimulta alla jufqu'à une rupture ouverte, fur ce que Tibere luy refufant une grace qu'elle luy demandoit pour un autre, elle luy lut une lettre qu'Augufte luy avoit autrefois écrite fur l'humeur rude & farouche de Tibere mefme. Il fut extremement piqué de voir qu'elle euft gardé fi longtemps cette lettre pour luy en faire un reproche: & on pretend que ce fut une des principales causes pour lesquelles il quitta Rome.

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58. p. 621. c.

'En [ deux ou trois ans qu'elle vécut depuis, il ne la vit qu'une p287, feule fois. 'Il ne la vint point voir dans fa derniere maladie. Il fut Dio 1. mefme cause qu'on ne luy rendit les derniers devoirs que lorf que fon corps eftoit déja tout corrompu, parcequ'il faifoit toujours dire qu'il viendroit:& enfin il ne vint point, 's'excufant fur Tac. an. 5. c. z. le nombre des affaires qui l'accabloient c'est à dire parcequ'il ne P.12. vouloit pas interrompre fes voluptez. Il blafmoit mefme par la lettre qu'il en écrivit[au Senat,]ceux qui avoient eu trop de foin de s'acquerir les bonnes graces de fa mere, comme le Conful

Fufius:& on affure qu'il maltraita depuis tous ceux qu'elle avoit Suet. 1.3.c.51.p.

Tom. I.

M

358.

F.3881. 4. c.

16. p. 438 | Tac. P. 128 | Dio, l.

58. p. 621. c. d.

Lipf. in. Tac.

an. 5. not. 5,

Dio, 1. 58. p.

386 not. 3.

b.

29, de

aimez.'Il fupprima fon teftament, qui ne fut executé qu'aprés fa e 15, 1
mort par Caius. Il empefcha quantité de decrets que le Senat
vouloit faire pour l'honorer: mais il défendit expreflément
qu'on luy decernaft les honneurs divins,affurant que c'eftoit elle
qui l'avoit ainfi voulu.'Claude les luy accorda depuis.[ Car la di-
vinité dependoit alors de la fantaisie des hommes. ]

'Le Senat entre autres honneurs luy donna le titre de Mere de 6ar, dl Suet. P. La patrie, ou du monde, comme on le trouve exprimé dans des medailles; parcequ'elle avoit fauvé la vie à un grand nombre de perfonnes, qu'elle avoit entretenu quantité d'enfans,& qu'elDio, 1. ss.p.563. le avoit marié beaucoup de pauvres filles.'On luy donne la gloire de la douceur"dont ufa Augufte dans la conjuration de Cinna. v. Aug 'Elle eft ordinairement nommée Julia Augusta dans les infcrip- $13. tions anciennes, parcequ'Auguste [ par une bizarrerie affez exDio, 1.56. p. traordinaire,] l'avoit adoptée dans fon teftament, & en cette $90.cl 500. a. qualité luy avoit laiffé une partie de fa fucceffion. [ Elle n'estoit feulement fille de fon mari, ]'mais encore sa prestresse.

Tac. an. I. c. 8.

P. 71. 54' Suet.

1.2. c.101.p.315|

Dio, l. 56. p.

600. a.

pas

?

ARTICLE XIX.

Tac. an. 4. c.

57. p. 119.

Tibere & Sejan travaillent à ruiner la veuve & les enfans

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de Germanicus.

UOIQUE Tibere ne laiffaft à sa mere que le moins de credit qu'il pouvoit,]'neanmoins comme c'eftoit d'elle qu'il an.5.c.3.d. 128. tenoit tout fon pouvoir, elle en confervoit encore affez' pour arrefter plufieurs méchantes affaires, & eftre un afyle à diverfes perfonnes que l'on vouloit opprimer. Car Tibere accoutumé longtemps à luy obéir,n'ofoit pas la contredire ouvertement,ni Sejan refifter au nom &à l'autorité d'une mere. Mais aprés qu'elle fut morte, l'un & l'autre n'ayant plus rien qui les retinst, se laifferent aller au penchant de leur mauvaise inclination, ce qui precipita l'Empire dans un abyfme effroyable de malheurs.

an. 4. c. 17. P. 104.

[Les premiers efforts de ce torrent tomberent fur Agrippine, & fur fes enfans.]'Tibere n'avoit jamais aimé Germanicus ni fa famille. Il y avoit auffi toujours eu de l'emulation & de la jalou2clan. 4. c. 12. fie entre Agrippine & Livie,b outre qu'Agrippine avoit trop de cœur pour vivre fous un prince qui ne vouloit que des efclaves. Mais ce qui faifoit fon plus grand crime, c'eft que fes enfans can.4.c.3. 12. P. eftoient un obstacle à l'ambition de Sejan,qui vouloit fe rendre c. 8. 12. 17. p. maistre de l'Empire. Ainfi plus on témoignoit d'affection pour

P. 102.

32.

an. I. c. 69. p.

98. 102.

101. 102. 104.

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