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6.de Neron

239.

'La diminution du pouvoir de Seneque augmenta celui de Tac. an. 14.c Tigellinus, qui pour s'infinuer de plus en plus dans l'efprit de 7-9. p. 58. Neron, voyant qu'il haïffoit Sylla & Rubellius Plautus, luy fournit des raifons pour ofter la vie à l'un & à l'autre, comme nous l'avons marqué par avance: & le Senat en rendit graces à fes dieux.

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gravem.

prevalens.

illicita.

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Neron epouse Poppée en repudiant Octavia, qu'il fait enfin mourir:

NE

Mort de Pallas.

238.239.

an. 13. c. 12. P.

200.

Dio, L61. p.

706.c.

624.

Tac. an. 14. c.

ERON delivré de la crainte que fon imagination luy don- Tac.c.59. 60. p. noit de Sylla & de Rubellius, & voyant que tous les crimes paffoient pour des actions faintes, fe refolut d'epouser enfin Poppée, & de repudier Octavia, dont la conduite, comme il l'avouoit luy mefme,eftoit fans reproche. Mais la memoire de fon pere, & l'affection que le peuple avoit pour elle, la luy rendoient"odieufe:'& il ne l'avoit jamais aimée, peuteftre parcequ'il qui le pouvoit legitimement, Burrhus s'eftoit toujours oppofé au deffein qu'il avoit de la repudier, & il luy dit un jour, que s'il le vouloit faire, il falloit qu'il luy rendift fon mariage, c'est à dire l'Empire.'Suetone dit qu'il fongea plufieurs fois à l'étran- Suct. 1.6.c.35.p. gler. Mais enfin auffitoft aprés la mort de Rubellius, il la repu- 6p. 624.6251 dia comme fterile; & fans attendre enfuite que dixhuit jours, il epoufa Poppée. "Celle-ci, qui vouloit pouffer le crime jusques au bout, ] fit accufer Octavia d'un amour criminel pour un joueur de flufte nommé Eucere : & plufieurs de fes femmes mifes à la question cederent aux tourmens, ou au defir de plaire à Poppée: mais beaucoup foutinrent"conftamment la verité & l'honneur de leur maiftreffe. Cependant Neron la bannit fur cela dans la Campa. Tac. c. 6c.611 nie, & luy donna des gardes : mais il la rappella auffitoft, fur ce qu'il fceut que le peuple en murmuroit ouvertement: & des qu'on eut appris qu'on la rappelloit, le peuple en témoigna une extreme joie, donna de grandes louanges à Neron, alla abatre les ftatues qu'on avoit déja dreffées à Poppée, & couronna de fleurs celles d'Octavia, les portant comme en triomphe.

60. p. 239.

Tac. c. 6olDio,
P.707. a. b.

Suet. c. 35. P.

624.

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'Cet amour du peuple pour Octavia fut l'arreft de fa mort. Tac. c. 51.62. Poppée qui craignoit pour fon mariage & pour fa vie mesme, perfuada à Neron qu'il avoit tout à craindre de la puiffance ima

Tom. I.

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240 Suet. c. 35. P. 525.

8. 62-54 p. 29. ginaire de cette princeffe; '& fur cela il envoya querir Anicet qui avoit deja tué fa mere. Ce premier crime ne luy avoit pas donné beaucoup de eredit, & fur la fin il eftoit mefme devenu infupportable, comme font d'ordinaire tous les miniftres des grands crimes, parceque leur prefence femble toujours nous les reprocher. Mais Neron luy protefta alors qu'il le reconnoiffoit pour l'unique auteur de fon falut, & le combla de promeffes en cas qu'il vouluft le fervir encore contre Octavia en s'avouant fon adultere, & fouffrant durant quelque temps une difgrace apparente. Il luy faifoit entendre en mefme temps qu'il y alloit de fa vie s'il le refufoit. Les crimes qu'Anicet avoit déja commis, luy furent un engagement pour ne pas refufer celui-ci.

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'Neron publia auffitoft par un edit l'injure qu'il pretendoit avoir receue d'Octavia: il l'accusa de s'estre fait avorter pour couvrir fon crime, luy qui venoit de la repudier comme sterile:& fur cet adultere imaginaire avec un Commandant de quelques galeres,il fonda des deffeins de brouiller l'Etat qui n'étoient pas moins imaginaires. Cependant on la bannit trés réellement dans l'ifle Pandataire, ou peu aprés on luy ofta la vie en luy ouvrant les veines, & en l'étoufant dans un bain. Il falut encore luy couper la tefte, afin que Poppée euft le plaifir de la voir. On offrit pour cela des facrifices, par une regle generale de témoigner une joie nouvelle toutes les fois que Neron banniffoit ou tuoit quelqu'un.

8,9,

Tacite remarque que jamais rien ne toucha tant le peuple que le malheur de cette princeffe, qui fuccomboit, [à l'age d'environ 22 ans," fous la haine d'une Poppée,& fous une calomnie v. Claud qui luy eftoit plus fenfible que la mort mefme, fans y avoir donné noter, aucun pretexte, & fans avoir jamais goufté dans la vie aucun plaifir.'Elle avoit eu le titre d'Augufte. Neron fe tua [ fix ans aprés, ] le mefme jour qu'il l'avoit fait mourir, [ qui fut le 11 de juin.] Anicet fut relegué en Sardaigne, où il ne manqua de rien, jufqu'à ce qu'il y mourut.

'Doryphore, Pallas, & Romain, tous affranchis, moururent auffi cette année; & on crut que Neron les avoit fait empoifonner, le premier qui eftoit Intendant de fa maison, parcequ'il s'eftoit oppofé au mariage de Poppée; Pallas, pour jouir plu toft de fes richeffes immenfes ; & Romain, parcequ'ayant accufé Seneque d'une intelligence dangereufe avec C. Pifo, Seneque avoit fait retomber cette accufation fur luy mefme.Nous parlerons dans la fuite de la confpiration de Pifon. i, 197

62,deNerou

8.9%

9.5.12

'L'Acaïe & la Macedoine furent agitées cette année par un Sen. nat. q. 1.6. tremblement de terre.

ola ofa ofa ofa la ofa ofa ofa ofa ofa of of of of ofa oft of of of off of of ole ots of ole ole che cfe of co

ARTICLE

XVI.

Les Parthes attaquent l'Armenie; Corbulon la défend,

Nat

& Patus la perd.

Ous avons vu fur l'an 60, comment Tigrane avoit cfté fait Royd'Armenie parNeron aprésque Corbulon en eut chaffé Tiridate.]'Vologefe Roy des Parthes frere deTiridate,ne fouffrit pas longtemps cette injure faite à sa maison. Et il fut encore animé à la guerre par les plaintes de Monobaze Roy de l'Adiabene, fon vaffal, fur qui Tigrane avoit fait des courses, [peuteftre pour ravoirNifibe qui avoit autrefois efté de l'Armenie.] Vologefe donna donc des troupes à Tiridate pour se remettre en poffeffion de fon royaume, se reservant, difoit-il, à attaquer les Romains mefmes dans la Syrie,.quand il auroit paise la revolte des Hircaniens. Corbulon qui commandoit en Syrie, fe prepara à l'y recevoir, manda à Neron qu'il falloit un General particulier pour defendre l'Armenie, & en attendant "L. Cæfennius Pætus,à qui Neron donna cette charge,il envoya deux legions afin que Tigrane euft moyen de fe défendre. Ainfi les Parthes qui avoient Monobaze à leur tefte, ayant affiegé Ti. granocerta, n'y receurent que de la perte & de la honte.

ap

C. I. p. 455. C.

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'Corbulon envoya en mefme temps à Vologefe,qui eftoit alors Tac.6.5.6.p à Nifibe, pour se plaindre de ce que nonobftant la paix,ses trou- 242. pes affiegeoient un Roy allié de l'Empire, & le menacer que s'il ne les retiroit, il entreroit luy mefme fur les terres des Parthes. Vologefe avoit peu d'envie d'entreprendre la guerre contre les Romains, & favoit le mauvais fuccès du fiege. Il manquoit mefme de fourage pour fes chevaux,parceque les fauterelles avoient mangé toute l'herbe. Ainfi il promit de rappeller les troupes, & d'envoyer à Neron pour confirmer la paix & demander l'Armenie pour Tiridate.

[Cela ne fe pouvoit fans depoffeder Tigrane:& il femble neanmoins que Corbulon en foit demeuré d'accord.] Au moins on crut que Vologefe & luy eftoient convenus par un traité fecret, que les Parthes, les Romains, & Tigrane mefme, quitteroient l'Armenie. Ce qui eft certain, c'eft que les legions qui avoient défendu l'Armenie, allerent paffer l'hiver dans la Cappadoce:

Ουι

62,deNeron

[& depuis cela on n'entend plus parler de Tigrane. Tacite qui 8,9 6.7.8. p. 243. affurément ne demefle pas affez tout cela, ]'nous depeint aufsitoft aprés Tigranocerta & toute l'Armenie comme un pays en

nemi dont il falloit que les Romains fe rendiffent maiftres par c. 27. p. 248. les armes,[fans nous dire comment ils l'avoient perdu.] 'Dans la fuite ilparle de quelques feigneurs d'Armenie,qui avoient abandonné les premiers le parti des Romains. [Tout ceci le fit appa remment en l'an 61.]

6.7.8. p. 243.

C. 10.

c. 8.

c. 18. p. 245.

c. 10-16. p. 24:39. P. 63: Dio, 1.2 P.710.711.

245 Suet. 1.6. C.

Tar. c. 10-12. P. 243.244.

C. 17. P. 245.

L'année fuivante,] les deputez que Vologefe avoit envoyez à Rome,eftant revenus fans rien obtenir, Pætus qui eftoit arrivé, entra avec deux legions en Armenie, fe vantant, dit Tacite, d'aller prendre Tigranocerta. Il força des chafteaux, fit quel. que butin; & eftant revenu un peu avant l'hiver, 'il envoya une de fes legions dans le Pont, & affoiblit encore ce qui luy restoit de troupes, par les permiffions qu'il donnoit à tous ceux qui demandoient à s'abfenter.'Il écrivit cependant àNeron des lettres magnifiques: '& fur cela le Senat decerna des arcs de triomphe & des trophées, fans fonger que la guerre ne faifoit que commencer,&qu'elle alloit avoir une autre fin.'CarVologefe voyant qu'il n'y avoit rien à faire du cofté de la Syrie, où à la vue de fon armée Corbulon avoit paffé l'Euphrate, tourna du cofté de l'Armenie & de Pætus, qu'il trouva encore plus depourvu de courage & de prudence que de foldats. Il le vint affieger dans fon camp, & le reduifit non par la force, (car felon Dion il eftoit tout à fait hors d'état de le forcer,) mais par la feule frayeur, à fe trouver heureux d'en pouvoir fortir par une compofition honteuse, à la charge que tous les Romains fortiroient de l'Armenie,& remettroient entre les mains des Parthes les chafteaux qu'ils y tenoient, & tous les vivres ; à quoy on ajoute encore plufieurs indignitez.

'Corbulon, que Pætus avoit prié d'abord avec peine, & puis avec empreffement,de venir à fon fecours arriva auffitoft aprés. 'Les deux armées en fe rencontrant ne fe témoignerent neanmoins que de la compaffion & de l'amitié, fans jaloufie & fans reproches. Pætus vouloit qu'on rentrast dans l'Armenie, d'où Vologefe eftoit déja parti: mais comme les ordres de Corbulon p. 245 Dio, p. ne s'étendoient point à cela, il s'en retourna en Syrie, 'où Volo gefe l'envoya fommer de quitter les forts qu'il avoit bastis au

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Fiol.61. p. 710.

1. 'Dion dit au contraire qu'il l'alloit fecourir contre Vologefe qui l'affiegeoit. [Pour l'accordes en par tie avec Tacite, (car on ne le peut pas entierement,) il faudroit dire que c'eftoient d'autres Parthes qui affiegeoient Tigranacerta, & que Vologefe vint enfuite.]

8,9%

62,de Neron delà de l'Euphrate fur les terres des Parthes. Il dit qu'il le feroit fi Vologefe quittoit auffi l'Armenie, & Vologefe y confentit. Ainfi les Armeniens demeurerent à eux mefmes, en attendant la réponse que Neron feroit aux ambassadeurs que Vologese luy devoit envoyer, afin de luy demander une seconde fois l'Armenie pour Tiridate.

V. §. 29.

ARTICLE XVII.

Corbulon oblige Tiridate à venir demander l'Armenie à Neron: La
ville de Pompeies abysmée : Naissance & mort de Claudia
fille de Neron..

L'AN DE JESUS-CHRIST 63, DE NERON 9, 10.
'L.Verginius Rufus, &C. Memmius Regulus, Confuls.

ERGINIUS Rufus eft celebre "pour avoir refufé l'Empire

à la fin de Neron..

Tac.c.23.n.27. p.247 Nor. ep.. conf. p. 41.58.

Les affaires de l'Armenie demeurerent en fufpens jufqu'à cette année, j'en laquelle les ambaffadeurs de Vologese arriverent Tac. c. 24. p. à Rome des le commencement du printemps. Ils rendirent à 247. Neron une lettre où leur prince proteftoit que Tiridate auroit efté prest de venir recevoir le diademe de fa main, s'il n'euft efté engagé à des fonctions facerdotales qui ne luy permettoient pas de s'eloigner, mais qu'il l'iroit prendre au pie de fon image & des enfeignes [ des legions.]

'Quoiqu'on fceuft à Rome le mauvais état des affaires de l'Armenie, on ne voulut neanmoins rien accorder aux ambaffadeurs. On leur laissa seulement croire que fi Tiridate venoit luy mes.. me, il obtiendroit ce qu'on luy refufoit alors: & Suetone dit qu'on l'en follicita mefme par de grandes promeffes. Cependant on refolut la guerre, & on en donna la charge à Corbulon, avec prefque le mefme pouvoir qu'on avoit donné au grand Pompée pour la guerre des pirates. Pætus fut rappellé, & Neron crut le punir fuffifamment, en luy difant qu'il fe haftoir de luy pardonner, depeur qu'eftant fi aifé à s'effrayer, il ne tombaft malade fi on le faifoit attendre. On pretend que Neron vouloit aller en perfonne contre les Parthes, mais qu'un mauvais prefage l'arresta.

Corbulon fit de grands preparatifs : & cependant il fit dire fous main à Tiridate qu'il luy confeilloit de n'en point venir

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à

c.

25. p. 247 248 Dio, 1. 62. p.711. d. e/Suet. C. 13. p. 588.

Tac. c. 26-29.
Dio,1.62. p. 71

p. 248. 2491

a. b..

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