ODE DE M. MALHER BE, A MONSIEUR DE VILLENEUVE,. Seigneur de la Garde du Freinet. & de la Motte, Sur fon Hiftoire Sainte. Montrent les foins que tu as pris DAVANTAGE tes actions Des cœurs, des yeux, & des oreilles, De te fouhaiter tout bonheur Tu fçais bien que je fuis de ceux MAIS las! la perte de mon fils, Ses Affaflins d'orgueil bouffis Ont toute ma vigueur ravie ; L'irgratitude & peu de foin Que montrent les grands au befoin; De douleur accablent ma vie. Je ne defifte pas pourtant D'être dans moi-même content Nos jours paffent comme le vent, Nous avons tant perdu d'amis, port AINSI puiffions-nous voir long-tema Nos efprits libres & contens, Sur l'influence d'un bon Aftres; Que vive & meure qui voudra, La conftance nous refoudra Contre l'effort de tout defaftre LE Soldat remis par fon Chef, Sans congé, pour le foulager;- CAR s'il procedoit autrement,› It ne doit pas quitter ce lieu Ordonné par la Loy de Dieu; Car l'ame qui luy eft remise Fellone, ne doit pas fuir: Pour fa damnation encourir, Et d'être en l'Herebe remife, 27 DESOLE', je tiens ce propos, Voyant approcher Atropos, Pour couper le nœud de ma trame; Et ne puis, ni veux l'éviter, Moins auffi la précipiter, Car Dieu feul commande à mon ame. NON, Malherbe, n'eft pas de ceux Que l'Esprit d'Enfer a déçus, Pour acquerir la Renommée De s'être affranchis de prifon Par une lame, ou par poifon, par une rage animée. Θυ Au feul point que Dieu preferira, Mon Ame du corps partira, Sans contrainte ni violence; Ne forceront point ma constance. MAIS, la Garde, voyez comment On fe divague doucement, Et comme notre efprit agrée, J'AVOIS mis la plume à la main, De louer votre fainte Hiftoire; Vous m'étiez prefent à l'efprit, Tâchoient de vous voir & connoître, MAIS ores à moy revenu POUR moy en ce que j'en ai veu, Τουτι |