Je ne puis finir fans dire un mot de l'apparition fubite d'Herode au cinquiéme Acte, dans le tems même que Marianne eft encore fur le Theâ tre; tout le monde en a été choqué: les trois Vers qu'on fait dire à Elize & à Nabal, & dont on a fait une Scene dans cette édition, n'occupent pas affez d'efpace pour donner le tems à l'Auditeur de fe recueillir : il falloit luy ménager le plaifir de l'efperance; il s'intereffe trop dans le falut de Marianne pour y renoncer tout. coup. Il femble que l'Auteur se soit: fi fort accoutumé dans cette Piece au paffage fubit des paffions contraires qu'il a cru pouvoir en faire autant à fon gré des évenemens : mais la difference eft extrême. Nous nous convainquons tous les jours par notre propre experience de l'instabilité de nos defirs; mais il faut une efpace aux évenemens pour fe fucceder les uns aux autres; fi vous les preffez un peu trop, ils perdent toute creance dans nos efprits.

à

Je pourrois encore propofer des: doutes fur bien d'autres chefs, mais il faut finir un Ecrit qui n'est déja

que trop long. J'en ay affez dit pour montrer que nous devons rabattre plus de la moitié de l'idée qu'on avoit voulu nous donner de cet ou vrage; le caractere de Varus fi mal imaginé, y répand une confufion étonnante. Au refte je ne fuis pas du fentiment de ceux qui croyent qu'un tel fujet n'eft point propre à la Tragedie; les reflexions fenfées de Monfieur de Voltaire dans fa Préface, ne laiffent aucun doute là-deffus. Tout confifte à rendre croyable le fupplice de Marianne, & ce n'eft pas une petite difficulté.

Oferoit-on dire que l'Auteur y a réuffi? La fuite mal concertée de Marianne, l'emportement incroyable d'Herode à la nouvelle du renverfement de l'échaffaut, & la conduite étourdie de Varus, ne luy donneront jamais un air de vrai-femblance.

FIN.

PRIVILEGE GENERAL,

LOUIS par la grace de Dieu, Roy de

France & de Navarre, à nos amez & feaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de nôtre Hôtel, Grand Confeil, Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans-Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra, Salut. Notre bien amé NICOLAS SIMART, Libraire à Paris, Adjoint de fa Communauté, Nous aïant fait remontrer qu'il fouhaitteroit faire imprimer & donner au Public la Continuation des Memoires de Litterature d'Hiftoire de M. de Salengre, s'il Nous plaifoit de lui accorder nos Lettres de Privilege fur ce neceffaires: A ces caules, voulant traiter favorablement ledit Expofant, Nous lui avons permis & permettons par ces Préfentes, de faire imprimer ledit Livre en tels volumes, forme, marge caractere, conjointement où feparément, & autant de fois que bon lui femblera, & de le vendre, faire vendre & debiter par tout nôtre Roïaume pendant le tems de huit années confecutives, à compter du jour de la datte desdites Préfen tes. Faifons défenses à toutes perfonnes de quelque qualité &-condition qu'elles foient d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun lieu de notre obéïffance; comme auffi à tous Imprimeurs-Libraires, & autres, primer, faire imprimer, vendre, faire vendre, debiter ni contrefaire ledit Livre en tout ni en partie, ni d'en faire aucuns extraits fous quel

d'im

que prétexte que ce foit d'augmentation, correction, changement de titre ou autrement, fans la permiflion expreffe & par écrit dudit Expofant ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, de quinze cens livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à à Nous, un tiers à l'Hotel-Dieu de Paris, l'autre tiers audit Expofant, & de tous dépens, dommages & interêts; à la charge que ces, Prefentes feront enregistrées tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, & ce dans trois mois de la date d'icelles que l'impreffion de te Livre fera faite dans notre Royaume, & non ailleurs, en bon papier & beaux caracteres, conformément aux Reglemens de la: Librairie, & qu'avant que de l'expofer en vente, le Manufcrit ou Imprimé qui aura fervi de copie à l'impreffion dudit Livre, fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée ès mains de nôtre trescher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur Fleuriau. d'Armenonville, Commandeur de nos Ordres, & qu'il en fera erfuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un dans celle de notre. Château du Louvre, & un dans celle de notre très-cher & feal Chevalier Garde des Sceaux de France, le Sieur Fleuriau d'Armenonville, Commandeur de nos Ordres ; le tout à peine de nullité des Prefentes; du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant ou fes aïars caufe, pleinement & paisiblement, fans fouffrir qu'il leur foit

fait aucun trouble ou empêchemens. Voulons que la copie defdites Préfentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à Ta fin dudit Livre, foit tenue pour dûëment fignifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amez & feaux Confeillers & Secretaires, foi foit ajoutée comme àl'original. Commandons au premier nôtre Huiffier ou Sergent de faire pour l'execution d'icelles tous actes requis & né ceffaires, fans demander autre permiffion, & ce nonobftant Clameur de Haro, Chartes Normandes, & Lettres à ce contraires ; CAR tel eft nôtre plaifir. DONNE' à Paris le vingt-huitième jour de Decembre, l'an de grace mil fept cens vingt-quatre, & de nôtre Regne le dixième. Par le Roy en fon Confeil

J

DE SAINT HILAIRE.

Registré fur le Registre Vie de la Chambre Royale des Libraires & Imprimeurs de Paris, No, 157 fol. 133. conformément aux anciens Reglemens, confirmez par celuy du 28. Fevrier 1723. A Paris, le vingt-neuf Janvier 1725. BRUNET, Syndic.

De l'Imprimerie de Louis-DENIS DILATOUR, rue de la Harpe, aux trois Rois.