VERS à Monfeigneur le qu¢ de Noailles, Par M. Rémond Auteur des Dialodes Dieux. gues As comme vous ne fuis de haut lignage Mais mainte fois dans le docte vallon Mufes m'ont vû jouer du violon, Et, difoit-on, avois gentil ramage. Or devinez par-là mon avantage, Sommes tous deux freres en Apollon Si faites cas encor de pareils freres, Adouciffez ces Catons trop feveres Peu foucieux des Enfans de Clio. Las! je les crois oüir ces Commiffaires, Taxóns taxons, ajoûtons un zero; C'eft trop encor, c'est trop pour un Poëte, Et pourquoi trop? Lorfque je ferai gueux, Qui leur a dit que j'en rimerai mieux ? J'ai maine confrere à qui dame Difette Tient lieu de Mufe; en fait-il mieux des vers Pour n'avoir pas de manteau les hivens? Non, je le dis, & de plus le repete, T A Rimeur gueux rime onc ne vint à bien; Car mieux ne vaut ce vilain mot de RIEN En vers qu'en profe; il refroidit la verve Le fçavez bien : Que ne fçavez-vous pas? O yous, à qui Mufes donnent le pas Chez Apollon, quoiqu'ami de Minerve. Pour yous former Dieux travaillerent tous Mars ébahi voit dans le Miniftere Son bon ami que Themis même éclaire. Mais chut! j'attends une grace de vous, En vous louant pourrois gâter l'affaire. STANCES IRREGULIERES de M. de la Monnoye, de l'A cademie Françoife, Sur la mort de fa Femme. Here Epoufe, tu n'es donc plus, Rien ne peut adqueir le chagrin qui me : ronge, Je hais la clarté du foleil; C'eft pour te retrouver en fonge. Je ne te verrai plus ici Claude mon unique fouci, Nom pour moi préferable aux noms les plus illud ftres. Nous fumes moins Epoux qu'Amans: Dix luftres avec toi m'ont paru dix momens, (^) De tes attentions, de tes foins, de tes veilles Que deviendrai-je, helas ! tu pars & je demeure! Ton ame loin de moi fans doute dans les ciçux Goûte un repos delicieux; Unis Moi fur terre inquiet, je foûpire, je pleure: Et je ne ferai plus qu'une trifte moitié. J'aurois dû préceder, (c) bientôt je te vais fuivre Deformais chere ombre il eft tems (a) Je l'époufai en 1675. (6) Il y avoit du temps qu'elle étoit fourde. (r) J'avois onze ans plus qu'elle." Que la Parque à la Mort me livre Dans cet inftant ne fonne pas, C'eft que, le nommerai-je, un Heros me fait vivre Un Heros! que ne puis-je autrement m'exprimer, Je le louerois bien micux, fi jofois le nommer. (4) VERS de M. de la Monnoye, de l'Academie Françoise, à Monseigneur le Duc de Villeroy.. T Andis que l'on ne voit fi ferme penfion Qui ne tremble aujourd'hui de crainte Ou d'être entierement éteinte: Celle qu'il vous a plû, Seigneur, de m'accorder Demeure toûjours hors d'atteinte. Deux grands titres pour la fonder Se font trouvez d'intelligence; L'un vient de moi, fon nom eft indigence; L'autre de vous, c'eft generofité. Ils font tous deux faits l'un pour l'autre: Le mien n'eft que trop attesté, Je puis dormir en fureté, C'est lui qui me répond du vôtre, (4) M. le Duc de Villeroy qui fait une penfion à l'Auteur La La Piece fuivante eft de Monfieur de VESRIERE, Gentilhomme de diftin tion dans la Province de Normandie, dont la modeftie a privé jufqu'ici le Public de plufieurs Pieces écrites d'un tour aifé & naturel, qui font fentir le goût. fin & l'esprit delicat de leur Auteur, & que le Public recevroit avec plaisir. Il en a neanmoins paru quelques-unes de temps en temps, qu'il a fouffert qu'on attribuat à d'autres: elles fe lifent parmi les Oeuvres du celebre Rouffeau, de M. de Fieubet, & de quelques autres. La Piece intitulée LA MARMELADE, qui fe trouve dans les Oeuvres de Rouffeau, eft de M. de Vefriere, &c. LE BASILIC A MADEMOISELLE DE COLINCOURT. R len n'y fçavoient tous les Plines de Rome; Ni chez les Grecs les Sages qu'on renomme Quand dans Ecrits au hazard compilez, Ils publioient, qu'en la terre Africaine Serpens étoient, Bafilics appellez, Qui d'un regard tuoient de mort foudaine Dd |