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Pfal.

le Sanctuaire l'Image de Neptune monté fur un Char traîné par des Chevaux aîlez, le tout d'or pur. Quant à l'Image du Dieu, c'eft un préfent de l'imagination des Idolâtres, dont la feule defcription fait voir l'impoffibilité; mais quant au Chat d'or pur, on peut l'entendre de l'Arche, dont le nom Hebreu peut auffi fignifier un char, & qui, felon quelques Interpretes, étoit regardée comme un char d'où Dieu combattoit pour fon peuple. Le verfet Exurgat Deus & diffipentur inimici ZXVII.2. ejus, que l'on chantoit lorfque l'Arche changeoit de place, roule fur la metaphore d'un Guerrier qui quitte les rênes pour lancer des traits à l'ennemi; & pour dire encore quel que chofe de plus précis, il y avoit dans le Sanctuaire deux Cherubins un de chaque côté de l'Arche: la maniere dont l'Ecriture les dépeint rappelle l'idée d'un char. Aurum. 1. Paral puriffimum dedit, ut ex ipfo fieret fimilitudo quadriga Cherubim, extendentium alas, & velantium Arcam fœderis Domini. Jofeph ajoûte qu'on ne peut rien affeurer, ni-même conjecturer

XXVIII,

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fur la figure de ces Cherubins; tout ce qu'il en dit, c'est qu'ils avoient quatre aîles de cinq coudées, que deux touchoient aux murailles oppofées du Sanctuaire, & les deux autres couvroient l'Arche; ce qui dépeiur toujours des figures d'hommes ou d'animauxaîlez, & qui quadre avec pfal. l'expreffion de l'Ecriture: que Dieu xvII. II. eft porté fur les Cherubins.

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No.

On a pû remarquer, que le vrai Dieu eft toujours pris pour Neptune dans ce Dialogue: ne pourroit-on point rendre raifon de cette metamorphofe impie? Les Egyptiens & Aul. après eux les Grecs avoient accoû- Gell. tumé de donner le nom des fils de Ar Neptune à ceux dont la puiffance leur étoit nuifible. Moyfe les trouvant plongez dans l'Idolâtrie, leur. vint annoncer un Dieu qu'ils ne reconnoiffoient déja plus; il punit leur endurciffement par les dix fameufes playes, & enfin il fit périr leur Aimée & leur Roi dans la Mer rouge: les peuples accablez de tant de йeaux donnerent à Moyfe le nom de fils de Neptune, le nom de Neptune à la Divinité qui honoroit Moyfe

d'une protection fi visible, & les Hebreux furent appellez les Adorateurs de Neptune; la verité ainfi corrompue paffa jufques aux Grecs. Platon pourfuit, & nous donne la defcription d'un Autel admirable par fa grandeur, & par fa ftructure, ce qui doit s'entendre de l'Autel des Sacrifices. On trouve enfuite la descri ption des Edifices de la Ville, qui s'accorde fort bien avec celle de Jerufalem. L'Auteur fait mention d'un Palais Roïal, dont la magnificence répondoit à celle du Temple; ce qui doit s'entendre du Palais de Salomon.

Il ajoûte qu'on trouvoit dans la Ville diverfes Fontaines, tant froides que chaudes, qui étoient très-agréa bles, & formoient des bains très-falutaires : il y avoit des édifices tout autour., & même des allées d'arbres: l'eau étoit reçue dans differents baffins, les uns à couvert, les autres à découvert les Femmes & les perfonnes de confideration avoient le leur à part: il y en avoit même qui étoient deftinez pour laver le betail. 11 feroit difficile de trouver une defcription plus exacte des Piscines

Marin.

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de Jerufalem, autour defquelles on voioit des portiques, comme il paroît par le Nouveau Teftament même. Quant aux allées d'arbres, on peut en mettre fans inconvenient autour des pifcines, fuivant le fentiment d'un Critique, qui rapporte à in Arci la pifcine de Siloé ce verfet du Can- Noë. tique des Cantiques; Emiffiones tua Cant. 1v. paradifus malorum punicorum cum pomorum fructibus. Et comme le même Critique l'obferve, le mot de Siloé peut fignifier une allée, un lieu planté d'arbres dont les branches s'étendent deçà & delà. Quant aux bains destinez pour laver les troupeaux, on peut les entendre de la pifcine probati que, appellée en Hebreu Bethfaïde. Je me fervirai des propres mots de Villalpandus, pour prouver ce rapport. His... adducor ut credam La 2nd portam, forum, pifcinam.... à pecoribus denominatam, quoniam pecorum potif fimum ufibus que immolabantur in Tem plo deferviebat, tefte Egefippo. Platon parle de divers Temples particuliers, ce que l'on peut entendre des Synagogues. Il fait enfuite mention d'un Aqueduc qui traverfoit la Ville, &

aboutiffoit au Temple de Neptune. Dans le Temple de Jerufalem, l'eau étoit conduite par un Aqueduc que Salomon avoit fait conftruire, & que Ezechias fit réparer, aprés que Sennacherib eut levé le Siege, l'Ecri❤ Parali ture l'appelle, Superiorem fontem aquarum Gibon.

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Toute l'Ifle fe gouvernoit au rapport de Platon, par les loix que Neptune même avoit données, & qui étoient gravées dans fon Temple. Ne reconnoît-on pas ici les Tables des Commandemens de Dieu gravées de fon doigt, & gardées dans fon` Sanctuaire?

C'eft dans ce Temple, ajoûte-t-il, que l'on s'affembloit après un nombre d'années, & que l'on faifoit une nouvelle répartition des biens; voilà l'année Jubilaire des Juifs, où chacun rentroit dans fes poffeffions.

Pour ce que dit Platon des députez des dix Nations, qui faifoient leurs préfens & leurs Sacrifices au nom de toute leur Tribu, ne reconnoît - on pas auffi la coutume des Juifs? Ne le lit-on pas dans les Nombres que Chef de chaque Tribu offroit un

mortier

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