Par tel mouvement qu'il vous plaît A qui vient à tout coup repeter ce qu'on fçair, A peine a-t-il ouvert le bec Vous le mettez bien-tôt à fec. Je me fens tranfporté d'une douce manie. Qu'on l'aperçoit regrattant de vieux faits, L'un prend la pelle, & l'autre les pincettes, Les chenets, les carreaux lui fervent de trompettes L'autre égratignant un tifon Forme un nuage de bluettes. L'un par les pieds ébranle la maifon, L'autre à beaux coups de poing fecoue une cloifon. Les Les uns avec leurs clefs imitant des fonettes L'autre par defefpoir en figne d'union, Ou pour montrer le cas qu'on fait de fes fornettes L'index de fa main gauche, entrant en rang d'ognon, Frotte l'autre de même nom, Plus vite qu'un tambour n'agite ses baguettes, Bernent fes dits ufez comme vieilles gazettes. Ciel! quelle fimphonie! ah ! quel jeu ! quelle fête De faire ferme & tenir bon. Nous avons le champ libre à la fin de la guerre ; Le redifeur tombe par terre, F Et comme frappé du tonerre Des Cotins, à cette fatire, De donner à ce qu'on veut dire La grace de la nouveauté. Qui vous parle d'un fait trop tard pour vous l'apprendre, Ou croit apprendre un fait dont il vous a parlé, Une hiftoire deux fois ne peut-elle s'entendre De vous plaire & de vous inftruire De la focieté vous troublez l'harmonie Fi des douceurs d'aucune compagnie s Sont l'un de l'autre érigez en Tyrans. Je vai me prouver moins mêchant, Mais donner aux caufeurs encore un tour de broche Or voici quelques Loix, qu'adopte l'équité, S'il ne balance & ne mesure Les inconveniens avec l'utilité, A fon art fait toujours injure. Ne doit jamais être mis à niveau Fut-ce une fois, raclez, tirez-la de ma vûë, Aux Racleurs doit faire pitié. Qu'on renverse le cas, les Racleurs n'ont pas tort, Qui tient le dé d'un air modefte & défiant, Deux mots de préambule operent cet effet. Sa fureté vient de fa méfiance, Son refpect éteignant tout de fir de vengeance, Vous demande un double bienfait... S'il va contre la loi, remontrer fes rigueurs, On lui laiffe enfiler fon conte, Il n'aura pas les gans, ce feroit trop de gloires Il mérite du moins le plaifir de le croire. Vous rançonne, fans dire gare." Ji c'eft gros Jean qui montre à fon Cure' Je le livre aux Racleurs ; qu'il en foit reviré, Que d'une falve générale De prime abord on le regale ; Puis dans fon corps par maint brocard Qu'll foit inftruit à fon dam un pew tard |