PRING SONNET. RINCE, l'aife & l'amour des ames & des yeux Que le Ciel mefme voit avecque reverence, Quoyque facent de grand vos travaux glorieux, Ils ne peuvent jamais paffer noftre efperance. Je fçay que voftre bras fatal aux factieux, Et par qui cét Eftat repofe en affeurance, Avant que l'on vous mette au rang des autres Dieux, Doit borner l'Univers des bornes de la France. Mais bien que ce bonheur ne foit promis qu'à vous, Depefchez, brave Roy, d'aller en ces deux bouts, Les armes à la main vous faire recognoiftre : De peur que vos bontez qu'on oit par tout vanter, Luy faifant defirer de vous avoir pour mailtre, Ne vous aillent ravir l'honneur de le domter. CHANSON DE BERGERS, A la loüange de la Reyne Mere PAISSE AISSEZ, cheres brebis, jouïffez de la joye, A la fin fa clemence a pitié de nos pleurs: Il en revient affez fous les pas de Marie. De Saturne & de Rhée, Où le bon-heur rendoit tous nos defirs contens par elle on verra reluire en ce rivage Et Un éternel Printemps. Tel que nous le voyons pareftre en fon vifage. De tant de bataillons l'un à l'autre oppofez: Oubliront pour jamais l'ufage du tonnerre. Rend tousjours leur fuccez conforme à fon defir. Que de fi belles mains la tiennent enchaînée, " Son bon-heur nous rendra la terre auffi feconde, A l'heure que le Ciel en eftoit amoureux, Ne verferont jamais que des larmes de joye. Efpand de tous coftez fa lumiere fi loin, Nos troubles pour jamais font par elle amortis, On n'entend autre bruit que celuy de fa gloire. Qui chaffe de fes bords tout fuje&t de foucy, Porte plus lentement fon tribut à Neptune. Par un fi beau remede ont guery nos douleurs: Il en revient affez fous les pas de Marie, A MONSIEUR DE RACAN: EPIGRAMME. ES Bergers ont fi bien parlé les idolatre, Rome n'a jamais eftalé Tant d'ornements fur le theatre: Grand RACAN, fais que l'Univers pour elle. MAYNARDÀ AUTRE A LUY-MESME. Par Monfieur de Sigongne fon Nep veu, & de defunct Monfieur de Sigongne. CEST EPIGRAM ME. EST ouvrage par qui l'Amour Fait encore voir à la Cour Tous les jours de nouveaux miracles. |