Becher promettoit Copie moyennant leur Ivi L. jonction aux Armes de fon Maître, Que le 1627. refte de fa creance étoit compris en la Copie de fa Harangue, laquelle ils envoyoient avec leur réponse; Qu'ils les prioient de leur faire fçavoir promptement leur avis & refolutions fur toutes ces chofes, afin de les fuivre ; & que cependant ils leur donnoient avis de la defcente des Anglois dans l'Ile de Ré; ce qui leur faifoit efperer qu'un fi bon commencement à leurs deffeins, feroit fuivy d'une heureuse iffuë.

Le Sieur de Thoiras voyant n'avoir pas de Havre, pour recevoir les Barques de fecours qu'on luy pourroit envoyer, fit avancer un travail de chaque côté de la Citadelle fur le bord de la Mer, afin qu'y abordant elles s'y puffent conferver & y faire leur defcente plus feurement.

La nuit du Samedy dernier du mois, vehant au Dimanche premier jour d'Aouft, ne Chaloupe hazarda de pafler du port u Plomb à la Citadelle, dans laquelle, our cinquante écus, Monfieur le Duc Angoulême fit embarquer, pour fe rentre dans ladite Citadelle vingt-cinq, tant Gentilshommes que Soldats, déterminez, avec cinquanté Saunions de plomb, deux cens facs de farine, & de la pouIre.

Le Dimanche premier jour d'Aouft, le Meffager de Paris apporta nouvelles, Que le Boy étoit toûjours malade, même que fa ladie augmentoit; Que Monfieur le Duc

IVIL. d'Orleans, Frere unique du Roy, ne parto 1627. gueres de Paris ou de Ville-Roy, où fa Ma jefté étoit ; & que fon voyage par deça éto incertain; Que Monfieur de Crequy étoit a rivé en Cour de fon Gouvernement de Dau phiné, apportant nouvelles de l'Armemer du Duc de Savoye,& de Monfieur le Comte Soiffons, qui approchoient de la Frontiere Qu'on avoit delivré grand nombre de Com milions audit Sieur, mais point d'argent.

La nuit du Dimanche venant au Lundy quelques Soldats, jufques au nombre d quinze, s'enfuirent de la Citadelle vers l Anglois, & donnerent avis que les Affiege manquoient d'eau principalement, qu'i avoient tué tous leurs Chevaux, excep deux, & que le Canon des Vaiffeaux 1 avoit fort incommodez, ayant tué & blef ou eftropié plufieurs perfonnes, mêmes d femmes.

Le Lundy 2 le Confeil extraordinair ment aflemblé, deputa derechef vers le D de Buckinghant & Monfieur de Soubife, 1 Sieurs Eftienne Gauvain Eschevin, & Pier Raclet Pair, pour leur demander & arrét avec le Sicur Becher, commis pour cela, liberté des marchandifes & denrées, alla & venant en la Ville, fans quoy le public, les particuliers, ne pouvoient fubfifter qu vec grand defordre & beaucoup d'incomm ditez. Ils eurent charge aufi de leur fa entendre le vray fujet de la deputation v le Duc d'Angoulême.

Le même jour deux des bateries Anglo

les plus proches du Port étant achevées à la Aovst, pointe du jour, le Canon commença de cinq 1627. velées à la fois, à donner contre les défenses de la Citadelle; on difoit que les trois autres devoient être achevées dans le lendcmain, pour commencer à battre furieufement de vingt-quatre pieces par terre & d'un nombre infiny par mer.

Le fufdit jour les Anglois délogerent ceux de la Citadelle de quelques maifons qu'ils tenoient en façon de dehors, tant à coups de Canon que de main, fans aucune perte. Ils occuperent aufi un puits dont les afficgez avoient grand befoin, & qui étoit fort prothe de ladite Citadelle.

Ce même jour les Sicurs de la Rabateliee, qui avoit une moufquetade au bras, & de Budac, allerent demander au Duc de Bucinghant, & à Monfieur de Soubife des Paffeorts pour fe retirer: Ils en furent refufez Buffac fut mal-traité de paroles par Moneur de Soubife; parce qu'il étoit de la Relion, qu'il avoit fait profeffion de tout temps ne s'engager en pas une occafion de guer& qu'il avoit été comme de là Maifon de eleurs de Rohan.

On difoit que le Sieur de Thoiras, ayant fulé de donner quartier aux François qui pient au Camp des Anglois, & ne le vouht donner feulement qu'aux Anglois; le ac de Buckinghant, Tur ce refus, avoit reIn de n'en faire point du tout fi les François étoient compris ; & que peu apres ledit sur de Thoiras le luy ayant demandé fans C

AovsT. aucune diftinction, il l'en avoit tout à fait

refufé 1627. , parce que le Canon avoit déja

tiré.

Le Mardy au matin 3, les Sieurs de Fiefmignon & Iournault furent oüis, & firent leur rapport au Confeil de ce qu'ils avoient fait en leur envoy vers Monfieur le Duc d'Angoulême, Qui ne revenoit qu'à cecy: Que ledit Seigneur Duc les avoit receus avec beaucoup de courtoisie & 'de faveur, & renvoyez avec de belles promeffes; à condition neantmoins qu'on n'entrât point dans les interefts des Anglois, anciens ennemis de la Couronne: Ils ajoûterent que ledit Dud leur avoit dit, que ce n'étoit pas le temps de demander la demolition du Fort; mais que fi l'on deputoit vers le Roy, la Ville affuré ment trouveroit dequoy être contente en fe mettant en fon devoir. A quoy le Sieur de Fiefmignon avoit reparty, Qu'il n'y avoi que trois semaines que la Cour avoit conge dié leurs Députez, fans leur rien accorder & qu'il y avoit cinq ans qu'on demandoit genoux les effets de la clemence & des bor nes inclinations de fa Majefté, fans aucu effet.

La nuit du Lundy, venant au fufdit Ma dy Choifival Sergent dans le Regimen de Champagne, avec trente-trois Soldat étant logé dans un Moulin proche d'un pui qui étoit au dehors de la Citadelle, pour garder, & afin qu'on pût fe pourvoir d'e a la faveur de la nuit, fut attaqué par Soldats d'un Corps-de-garde Anglois

: étant menacé du feu, fe rendit à vie fauve AoVST. luy & fes Compagnons. Il dit que les afliegez 1627. manquoient d'eau & de medicaments.

Le même jour Mardy 3, le Sieur de Fos, receut des Lettres de Monfieur de Soubife. qui luy mandoit entr'autres chofes qu'il fift de fon côté que tout le portât au bien, & qu'il le tint affeuré que pour luy il ne manqueroit pas à ce qu'il devoit faire. Le Sieur de Savignac Bifloufe dit audit de Fos, que ledit Sieur de Soubife luy avoit commandé de le foliciter d'acheter & d'envoyer en l'Armée trois cens pics à pointe quarrée, pour tra vailler dans la pierre, parce que ceux que les Anglois avoient apportez, & les pêles aulli, fe trouvoient trop foibles pour le terrain d'autour de la Citadelle.

Le fufdit jour, l'apres-dînée, il fut refolu au Confeil, Que fi le Sieur le Doux, cydevant Commifaire pour le Roy en la Ville, demandoit à fortir, & parloit pour cet effet in Maire, il luy diroit ouvertement combien l'on étoit fatisfait de fon depart qu'on ttendoit depuis long-temps,veu même qu'il étoit plus reconnu pour Commiflaire du loy: Qu'il fortât donc, à la bonne heure, nais qu'il ne revinft plus, parce qu'on ne ouvoit plus fouffrir les communications & es conferences au dehors, Neantmoins il prtit le lendemain 4, & alla avec le Sieur e Lécalle, Lieutenant Criminel de la Ville, la Sauzaye, où ils confererent avec Monleur le Duc d'Angoulême. Le Sieur de ComBinges, commandant au Fort Louis, & un