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AovST, tre: declarant que fi on donnoit un coup de 1627. pic à Tadon, la guerre étoit dés-la declarée,

& qu'il ne falloit plus diffimuler. Lefdits Sieurs Députez ajoûterent de leur propre mouvement, Que fans doute ledit Seigneur Duc avoit un defle in preft fur la Ville, ou de fe faifir de Tadon, ou de quelqu'autre place avantageufe; & qu'à leur avis il étoit enco re retenu par l'attente de quelque.comman dement de la Cour, ou par le defaut des Troupes neceffaires, ou par quelque manquement, auquel il fembloit tâcher de pourvoir en toute diligence.

Le Sieur de Comminges ayant été rencontré à Eftré par les fufdits Députez, ils luy dirent fur les ouvertures de Paix qu'il avoit propofées de luy-même, & fans charge; Qu'on le remercioit de fes affections au bien public, & au leur en particulier; Que fi fes ouvertures avoient été fondées fur un bon & fuffifant pouvoir, on auroit pris une delibe ration fur ce fujet, qui fans doute eût été tres-agreable à tous les gens de bien, mais qu'il en auroit toûjours fallu revenir à cela d'attendre l'avis des autres Provinces de la Religion, aufquelles on avoit déja dépêché & qui avoient pareil intereft au bien de la Paix. Il preffa fur la deputation en Cour comme fit auffi Monfieur le Duc d'Angoulê me, voulant faire accroire qu'il avoit long temps fejourné à Niort, à Marans, & en d'autres lieux écartez, pour donner le loifi & Poccafion de cette deputation. Surquo les Députez leur firent connoître que cett

voye ayant toûjours été mal-heureufe, on Aovsr ne la pouvoit prendre en cette occurrence. 1627. Tout cela fuivant les avis du Duc de BucKinghant, & de Monfieur de Soubife, confultez fur cela par le Maire & fon Confeil, en la perfonne des Sieurs David & Goyer.

Toutesfois ledit Sieur de Comminges s'étant quelque temps apres rencontré és environs du Fort Loüis avec quelques Habitans de la Rochelle, apres un long entretien qu'il eut avec eux, il leur remontra entr'autres chofes; Qu'il n'étoit pas permis à des Sujets de fe rebeller contre leur Prince, pour quelqae caufe que ce foit, & que fi le Roy leur avoit promis quelque chofe qui n'eût pas encor été effectué, il ne falloit pas pour cela former une Rebellion, ny faire entrer l'Etranger en France fur ce pretexte, puis qu'on fçavoit affez que les Anglois font les plus an ciens ennemis de ce Royaume: Que par fois les Rois ne pouvoient pas accomplir leurs promefles, quoy qu'ils en euffent la volonté; & ce pour des refpects d'Etat & des confiderations qui ne se doivent pas reveler aux Sujets. Neantmoins que s'ils vouloient fe porter en bons & fidelles Sujets du Roy, & rechercher la bonté, il leur donneroit toute forte de contentement, les priant de le faire entendre au Maire & à fon Confcil, Ce qu'ils firent auffi-toft qu'ils furent arrivez en la Ville: dont le Maire & fon Confeil arréterent de s'affembler en l'Hôtel de Ville, & d'en donner avis audit Sieur de Comminges, afin qu'il s'y trouvât. Ce que luy ayant fais

A

1 Aover. fçavoir, il alla voir Monfieur le Duc d'An 1627. goulême, auquel il fit le recit de tout ce qu S'étoit paffé, & comme ledit Maire & Corp de Ville l'avoient envoyé prier de fe trouve en leur Affemblée pour ce fujet. Ce que le dit Seigneur Duc d'Angoulême ayant jugé propos, afin d'entendre ce qu'ils luy diroient il alla à la Rochelle, où étant conduit l'Hôtel de Ville, il leur remontra la natu relle obe iffance qu'ils devoient au Roy, qu he defiroit que leur repos. Surquoy il leur fu dit, Que s'il plaifoit au Roy de mettre 1 Fort Louis entre les mains du Maréchal de l Force, ou du Maréchal de Châtillon, ou d Duc de la Trimoitille, & tenir le Traité de Mont-pellier, jufques à l'accompliffement d fes promefies, ils feroient les premiers qu courreroiét fus aux Anglois; & que pour cela ils étoient refolus de depurer au Roy. Apres quoy il s'en alla retrouver ledit Seigneu Duc d'Angoulême, pour luy en faire le rap port. Etant en la Ville, il vifita Madame d Rohan, avec laquelle raifonaant fur le fe cours des Anglois, il luy dit, Qué les vendan ges n'étoient pas encores venues, &qu'alors ne faudroit point d'autres ennemis pour tes com les raifins & les vins nouveaux

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que

pour lors on fe moqua.

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Cependant les Anglois faifoient tous leu efforts pour incommoder ceux de la Citadel le, & avec grande quantité de balles à feu de grenades, du poids de quarante-cinq c cinquante livres, qu'ils jettoient dans la pl se par des mortiers, ils tâchoient de mett

le feu dans leurs Magafins: Ils leur jettoient AovsT aufi quantité de grofles pierres avec la même 1627. invention, croyans qu'en tombant d'enhaut, elles pourroient aflommer quelqu'un : Mais ce qui travailloit bien davantage ceux de dedans, & les mettoit en plus grand' peine c'étoit que d'un côté ils feroient reduits á n'avoir prefque plus de pain, à cause que leurs moulins, qui travailloient inceflamment, fe détraquoient aifément & ne faifoient pas beaucoup de farine, & de l'autre que n'étans pas bien à couvert des pluyes continuelles, qui au contmencement leur avoient été comme une manne du Ciel, ils en étoient incommodez extrémement, & ehfin, de ce qu'ils ne fçavoient aucune nouvelle de la grand' terre, ny de ce qu'ils avoient à efperer: ce qui faifoit que plufieurs de defefpoir, alloient tous les jours fe rendre aux Anglois.

La nuit du Vendredy venant au Samedy 21, plufieurs Soldats de la Citadelle allerent fe rendre aux Anglois, & les inftruifirent de tout ce qui s'y pafloit, & de la mifere où étoient reduits les Affiegez.

Le Samedy 21, le Sieur David de Fos fut envoyé de la part du Maire, & de fon Confeil, vers le Duc de Buckinghant & Monfieur de Soubife, pour leur porter des remerciments de leurs bons amis, & pour traiter avec eux de la liberté du commerce entre les pertuis, & avec creance entiere pour toutes les propofitions qu'il jugeroit devoir faire.

Le même jour le Duc de Buckinghant fça

AOVST, chant par lefdits Soldats la refolution d 1627. Sieur de Thoiras, & voyant le peu d'appa rence qu'il y avoit de le pouvoir forcer au trement que par la faim, fit faire recherch par toute l'Ile des Catholiques Romains du Bourg de S. Martin qui y étoient reftez, i les fit mener devant la Citadelle, où ledi Sieur de Thoiras en receut une partie; mai n'ayant pas voulu recevoir les autres, ledi Duc les fit conduire à la grand' terre, pour fe retirer à Marans & ailleurs où ils vou droient.

Le 24, l'enceinte des Trenchées autour de ladite Citadelle, fut achevée, jufques fur la Falaize. Il y avoit fix Redoutes, dont la derniere, du côté de la Flote étoit faite en tenaille. Depuis, les Anglois firent encore une Demy-lune au bas de la Falaife.

Le Mercredy 25, les Sieurs Lacques Da vid & de Fos, furent envoyez à Eftré vers Monfieur le Duc d'Angoulême, avec charge de luy dire nettement; Qu'apres avoir eu fi peu de fatisfaction fur le debris des maifons, la retention des fruits, & l'arreft des amis & mêmes des Habitans, on ne pouvoit plus dilimuler que l'on ne prit le travail qu'il avoit commencé à Bongrenne, pour une ou verte declaration de guerre, le fuppliant de faire ceffer ces hoftilitez, fans quoy l'on feroit contraint de regarder aux moyens d'u ne legitime défenfe. Il leur dit finalement, apres un fort long difcours, que le travail de Bongrenne étoit fort peu de chofe, qu'il le leur feroit voir, & qu'il le cefferoit s'ils

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