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LE QUINTILLE

OU L'HOMBRE A CINQ. LE QUINTILLE ANCIEN,

C'EST-A-DIRE,

De la manière dont il a été joué d'abord. PRemiérement, on ne donne point de

fiches.

On prend feulement vingt ou trente jettons, qu'on eftime cinq, dix, quinze, vingt ou trente fols la pièce, ce qu'on veut enfin, & felon la convention qu'on en fait.

On tire les places; puis après avoir vu à qui féra, chacun met un jetton devant foi, & n'a que huit cartes; c'eft la donne ordinaire à ce jeu, & ce qui fait qu'il ne refte rien au Talon; mais auffi on n'eft point obligé de faire d'é

cart.

La maniére de parler & de commencer à jouer, font de même que l'Hombre à quatre; & pour gagner il faut faire cinq mains.

Qui fait jouer fans prendre, doit nommer fa couleur, faire auffi cinq mains pour gagner; & s'il gagne, il a deux jettons de chacun pour le Sans-prendre, & autant pour trois Matadors; mais en eût-il auffi depuis trois jufqu'à neuf, il ne pourroit en efpérer davantage.

Quand il y auroit plufieurs bêtes au jeu, & que celui qui feroit jouer fans prendre, feroit

la Vole, il ne tireroit que ce qui feroit au jeu, & deux jettons de chacun des joueurs.

S'il gagne fimplement, & qu'il faffe jouer d'abord fans prendre, de cinq jettons qu'il y a au jeu, outre le droit de Sans-prendre, il n'en tire que deux, refte par conféquent trois au jeu.

Qui des Joueurs excepté le dernier en carte, fait jouer après avoir demandé fi l'on jouë, & qu'on lui a répondu que non, il doit nommer fa couleur ; puis il apelle un Roi à fon aide; il ne faut pas que ce foit celui de l'à-tout.

Cela fait celui qui a ce Roi, fecourt celui qui a fait jouer, & s'ils levent cinq mains enfemble, ils ont gagné conjointement ; & pour Jors le principal Joueur tire deux jettons des trois qui reftent, & l'autre un, s'il arrive que les jettons foient pairs à un autre coup, ils partagent également.

On remet la bête, quand celui qui jouë & te Roi apelé, ne font que quatre mains; le premier met deux jettons, & l'autre un.

Ils perdent Codille s'ils n'en font que trois, & en ce cas les trois autres Joueurs ont droit de tirer chacun un jetton.

Les Loix du Jeu de l'Hombre à cinq, veulent que lorfque les quatre premiers en carte ont paffé, le dernier faffe jouer, quelque mauvais jeu qu'il puiffe avoir, apelant néanmoins un Roi à fon aide.

Supofé qu'on ait gagné Codille, & que le nombre des jettons qui font au jeu foit de qua tre ou de cinq chacun des trois qui ont défendu la Poule, en tire un ; refte par confé quent un ou deux au jeu. Dans le premier cas, l'unique eft pour celui qui a la plus forte

Triomphe; & dans le fecond, celui qui a des deux autres la plus haute Triomphe, l'emporte.

Qui perd la Bête Codille le premier coup; les trois qui défendent la Poule, & qui la ga gnent par conféquent,tirent chacun un jetton, & cette bête alors n'eft plus que de deux, qui vont ensemble le coup fuivant.

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S'il arrive que celui qui fait jouer avec le Roi apelé faffe la Vole, il tire deux jettons de chacun des Joueurs; & le Roi apelė profite d'un, fi le nombre eft impair.

Il fe peut quelquefois qu'il y en ait davantage à partager, à caufe des bêtes qui ont été faites; alors celui qui jouë, & le Roi apelé partage également ces jettons: & fi le nombre eft impair (hors le cas de la Vole) le reftant apartient de droit à celui qui a joué.

Tel qui au Jeu de l'Hombre à cinq entreprend de faire la Vole, & ne la fait pas, ne paye pour cela rien aux autres.

On fait la bête d'autant de jettons qu'on en auroit tiré fi l'on avoit gagné.

Il faut pour que les Matadors foient payez qu'ils fe trouvent tous trois dans une même main, & le Roi apelé n'y partage point, quand ils font dans la main de l'Hombre, auquel on doit les payer.

Si au contraire c'eft le Roi apelé qui les a, on les lui paye, mais fi l'Hombre & le Roi apelé perdent la Bête, celui des deux qui a les Matadors en main, les paye aux autres, excepté à celui qui a perdu avec lui. Cette loi fe doit entendre de même, lorfqu'ils gagnent enfemble.

Le plaifir de ce Jeu eft de taire le Roi qu'on apelle, d'autant que celui qui fait jouer eft

en peine de ce qu'il fera, & donne de l'avan tage aux autres Joueurs, en croyant en procurer à son Roi.

A cartes mal données, il n'y a point de peines attachées au Jeu de l'Hombre à cinq on fe contente de rebattre, & de recommen cer la donne comme auparavant.

Voilà quelles font les Loix du Quintille ancien voyons maintenant la manière dont il fe jouë prefentement, en fuivant en tout ce que l'on peut les Loix du Quadrille.

LE QUINTILLE

NOUVEAU.

L faut pofer d'abord pour premier princi pe, en donnant les régles du Quintille nouveau, qu'il fuit les Loix du Quadrille en tout ce qui peut ne s'en pas écarter; ainfi l'on fe contentera de raporter, avec les loix qui lui font particulières, quelques régles prises du Quadrille, parce qu'elles font contraires à l'ancienne manière de jouer ce Jeu.

Les prifes feront les mêmes qu'au Quadrille; l'on obfervera la même manière de mar♣ quer & de payer le Jeu.

Après donc qu'on aura réglé la valeur de la fiche, tiré les places, regardé à qui à mêler, celui qui mêlera mettra une fiche au-devant, outre laquelle chaque Joueur mettra un jetton. pour le jeu, après quoi celui qui eft à mêler ayant fait couper à fa gauche, donnera à cha cun huit cartes, par deux fois quatre, ne pouvant les donner d'une autre manière.

Les cartes étant données, chacun parlera à fon tour, en commençant par le premier en cartes; fi quelque Joueur à jeu à jouer en apeIant, il demande fi l'on joue: après qu'on lui a répondu que non, il nomme fa couleur & apelle un Roi, qui doit avec lui, faire cinq mains pour gagner, la perdant remife, s'ils n'en font que quatre, & Codille, s'ils en font moins.

S'ils gagnent, on leur paye la Confolation & les Matadors, s'ils en ont; & s'ils perdent, ils payent également la Confolation & les Matadors, s'ils en ont, foit par Codille ou Remise.

Obfervez qu'il n'eft point fait mention qu'on paye le jeu, ainfi qu'au Quadrille parce que nous établiffons d'abord que cha cun doit le mettre; par conféquent ceux qui gagnent le tirent du devant, de même que ceux qui gagnent par Codille.

La bete, & tout ce qui fe payé, eft payé moitié par l'Hombre, & moitié par le Roi apelé, & s'il fe trouve un jetton impair, c'eft à l'Hombre à le payer, de même ce qui fe gagne eft partagé, & l'Hombre profite du jetton impair qui peut fe trouver.

Ce Jeu n'eft pas fi rigoureux que le Quadrille, envers celui qui fait jouer, puifqu'il ne fait jamais la bête feul, lorfqu'il jouë en apelant un Roi, quand il ne feroit qu'une main mais toujours de moitié avec le Roi qu'il apelle.

Lorfque tous les cinq Joueurs ont paffé, celui qui a Efpadille eft obligé de jouer en apelant un Roi; il fuit en tout les loix de celui qui joue volontairement.

L'on ne s'écarte en rien des loix du Qua

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