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ARTICLE ONZIE ME.

Du contre, de la Vole & de la Dévole.

LE Jeu de Quadrille étant un Jeu à la Francoife, peut, ce femble, admettre le Contre que l'on a voulu établir à l'Hombre à l'inftar du Jeu de la Bête, ceux donc qui le voudront admettre, fuivront la régle fuivante.

Celui qui voudroit jouer fans prendre, & s'engager à la vole, feroit reçû à jouer au préjudice de celui qui feroit à parler avant lui & qui voudroit jouer fimplement fans prendre.

Celui qui auroit joué fans prendre s'étant engagé à la vole, & ne la feroit pas, payeroit, à chacun le droit de la vole manquée, ne feroit payé ni du Sans-prendre, ni des Matadors, s'il en avoit, ni de la Confolation, il ne tireroit pas même le Devant, & les Bêtes qui iroient au Jeu; mais il ne feroit pas la Bête, à moins qu'il ne perdit le Jeu, auquel cas il payeroit tout ce qui feroit du pour la Confolation, le Sans-prendre, la Vole & les Matadors, s'il en avoit.

Comme c'est un coup qui ne peut être que très-rare, on ne rifque pas beaucoup de l'ad

mettre.

Celui qui a été obligé de jouer avec Efpadille ne peut prétendre à la vole, à caufe de l'avantage qu'Espadille découvert peut luj procurer.

Le Roi apelé doit avoir paru pour avoir droit à la vole, autrement, comme l'on n'en court pas les rifques, on n'en peut efpérer la rétribution.

Celui qui faifant jouer ne feroit point de main, feroit la dévole, qu'il payeroit aux deux qui défendroient la Poule, & non à fon ami, afin que l'apas du gain ne l'engageât point à jouer contre celui qu'il doit fecourir lorfque le jeu feroit defefpéré.

Cette loi, toute rigoureufe qu'elle eft, ne la fçauroit trop être, puifqu'elle tend à empêcher qu'on ne jouë que des Jeux médiocres & que d'ailleurs il eft prefque impoffible que l'Hombre & celui qui a le Roi apelé, ayent affez mauvais Jeu pour ne pas faire une main à eux deux, ce qui fuffit pour empêcher la Dévole.

Une Régle généralement reçuë eft, que ceux qui montrent leur jeu, ne peuvent plus prétendre à la vole; cependant fi un des Joueurs ayant dans fon jeu cinq, ou bien fix mains affurées, le montre, en difant qu'il entreprend la vole, quoique fon arni foit à jouer, il y eft reçu fans que les adverfaires puiffent l'empêcher; mais il leur eft libre de faire jouer à l'ami de celui qui entreprend la vole, telle carte de fon jeu qu'il leur plaira, afin qu'il ne puiffe tirer avantage du jeu de fon ami qu'il a vũ; ce qui n'eft valable qu'au cas que ceux qui font jouer n'ayent point encore fix mains; car s'ils ont déja fix mains, il n'y a que celui qui eft à jouer qui foit en droit de l'entreprendre, ou de s'en défifter, fuivant les Régles ordinaires.

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Le coup ci-deffus a été d'autant plus juftement adouci de la forte, que celui qui montre fon jeu n'en peut tirer aucun avantage mais feulement abreger la longueur du coup, & il eft cenfé dès-lors avoir entrepris la vole foit qu'il la faffe ou non.

5.4

DECISIONS SUR, &c.

ARTICLE DOUZIE' ME.

Le Roi rendu.

Cette manière de jouer eft affez en ufage

dans quelques Provinces ; l'on fuit en tout res Loix du Quadrille ordinaire, il fuffira de dire que celui qui ayant le Roi apelé, auroit dans fon jeu trois mains fûres, rendroit le Roi pour faire perdre l'Hombre, feroit la Bête, pour punir fa mauvaise volonté ; c'eft un cas qui eft arrivé, mais qu'il fera rare de revoir.

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55

LE JEU

DE

L'HOMBRE

ATRO I S.

Left inutile de s'arrêter à l'Eti mologie du Jeu de l'Hombre ; il fuffit de dire que les Efpagnols en font les Auteurs, & qu'il fe fent du flegme de la Nation, dont il tire fon origine, auffi demande-c'il beaucoup d'aplication, & quelque vivacité qu'on ait, on y fait des fautes quand on pense à autre chofe, ou qu'on eft diftrait par la conver fation de ceux qui regardent jouer.

Ainfi pour le bien jouer il faut du filence & de la tranquilité. Il eft donc de la difcrétion de ceux qui font prefens quand on joue, de ne point prendre d'autre plaifir que celui de voir jouer, fi cela ne fe peut faire fans diftraire les Joueurs.

Ce que je dis ne doit pas faire croire à ceux qui le veulent aprendre, que c'eft une étude qui donne plus de peine que de plaifir; car ii eft fans contredit le plus beau & le plus di

vertiffant de tous les Jeux, pour ceux qui ont ce qu'on apelle ordinairement l'efprit du. 'Jeu.

Il n'y a à proprement parler, qu'une maniére de jouer l'Hombre qui doit être à trois perfonnes, quoique l'ufage ait fait qu'on a donné ce nom à une façon de jouer à deux perfonnes, qui n'aproche en rien de l'agrément & de la perfection du Jeu à trois, qui eft celui dont nous donnons les Régles; nous ne laifferons pas d'en dire deux mots à la fin de cet Ouvrage.

Ce Jeu ayant déja été traité, il fuffira en fuivant la même manière qui eft affez fimple & facile, d'y ajoûter ce qui peut y avoir été oublié, & corriger les fautes qui s'y font gliffées ; & quoiqu'il femble que dans les régles qu'on a donné du Quadrille, on ait fuffifam ment traité de la valeur des cartes, foit qu'elles foient Triomphes ou non, il ne fera pas inutile, en commençant ce Traité, de rapeler ce qui en a été dit en peu de mots, pour éviter la peine à ceux qui veulent aprendre ce Jeu, d'avoir recours ailleurs.

Du nombre des Cartes.

Le nombre des Cartes eft de quarante ; les Marchands les vendent ordinairement toutes préparées; finon, on prend un Jeu entier, qui eft compofé de cinquante-deux cartes dont on ôte les quatre Dix, les quatre Neuf, & les quatre Huit, qui font douze cartes à ôter de cinquante-deux, ainfi il en refte quarante, & ces quarante font le Jeu de l'Hombre.

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