portoit versa,
& que maintenant dans la per-
cuffion il en reçoit un autre vers les mêmes en-
droitsil faut qu'il fe meuve avec deux degrez,
& qu'il faffe deux pieds jufques à b: au lieu
que le corps a, qui avoit auparavant deux de-
grez de viteffe vers b, & qui en reçoit mainte-
nant un à rebrouffer vers B, eft contraint d'aller
vers a avec un degré de vîteffe.

XXIII. Un corps dur venant à frapper fur
un autre corps inébranlable, fe refle-

chit, avec tout fon mouvement.

Que fi le corps qui eft frappé, cft tout à fait inébranlable; il faus voir quelle force aura la percuffion, & ce que deviendra le corps qui

frappe. Suppofons que le corps A fe

meuve avec un degré de vîteffe versa, & que là il rencontre le corps b indifferent à fe mouvoir, en telle forte neanmoins qu'il fe trouve entre deux une lame ou une furface indifferente elle-même au repos ou au mouvement, mais qui neanmoins foit impenetrable, en ce cas le corps a frappant cette lame, frappe auffi par ce moyen le corps, qui fe rencontre tout joignant derriere. Et comme d'ailleurs, je fuppose que cette lame ne fait aucune forte de refiftance, finon en ce qu'elle eft impenetrable; il eft manifefte( par ce qui a été prouvé au S.18.) que dans cette rencontre,le corps a demeure immobile en a, & que tant la lame que le corps b fe meuvent vers B,avec un degré de viteffe.Mais fi nous fuppofons qu'en même tems qu'A vient fraper la lame en a,en même-tems auffi Bla viết: frapper en b; cette lame demeurera immobile,

puifqu'elle eft frappée également des deux côtez oppofez; & chaque corps rebrouffera avec fon degré de viteffe avec lequel il étoit venu. Car, comme j'ai dit, ces deux corps se frappent nonobftant cette lame, comme s'il n'y avoit rien entre deux. Or, s'il n'y avoit rien entre deux, ils rebroufferoient avec leur même degré de vêteffe, comme il a été prouvé au §.21. Ainfi quoique cette lame fe trouve là, ils ne laifferont pas de rebrouffer. Penfons maintenant que cette même lame étant impenetrable, foit de plus tout-à fait arrêtée, enforte qu'elle foit inébranlable & inflexible ; & faifons venir comme devant les deux corps A & B, qui la frappent en même tems en a &'en b: je dis qu'aprés ce choc, chaque corps doit rebrouffer avec le même degré de viteffe, parce que fi la lame eût été indifferente & non attachée, ils euffent rebrouffé; & cette lame eût été renduë immobile. Or, le même effet doit s'enfuivre, quoique nous fuppofions que cette lame foit d'elle-même immobile, attachée & inébranlable, puifque d'une façon ou d'autre,elle demeure fans aucune forte d'action ou de mouvement. Que fi enfin nous fuppofons que le feul corps A fe meuve versa, & frappe la lame attachée & inébranla ble: il faudra dire auffi que le corps a rebrouf fe vers A parce qu'il rebroufferoit, fi en même-tems le corps B étoit venu frapper en b donc il rebrouffe auffi,quand le corps B ne vient point puifque la lame étant inébranlable, fait zcûjours le même effet à l'égard du corps a,foit que b la frappe ou non. Et voilà comment on démontre qu'un corps dur venant à frapper un autre corps dur, ineflexible & inébranlable, reflechit avec tout fon mouvement : ce que je

fe

ne pense pas que perfonne ait encore démontré.

XXIV. L'angle de reflexion est égal à l'angle d'incidence.

Jufques ici nous avons toûjours fuppofé que les percullions fe font faites tout droit, voyons maintenant ce qui arrive quand les corps fe frappent obliquement ou de biais: & pour faire comprendre plus clairement tout ceci,j'emploierai toûjours des boules ou des corps plats; & il fra fort aifé enfuite d'entendre tout ce qui devia être des corps qui auroient des figures moins regulieres.

B

C

d

a

oblique.
ment le corps inébranlable B. Par le point d'at-
touchement foit tirée une ligne droite e d, pais
une parallele A ca, les perpendiculaires A e

a

, enfuite ca ou B d égale à c A ou à Beje dis que la boule rebrouffera par la ligne a a, enforte que cet angle de reflexion a a d'est toûjours égal à l'angle d'inci lence A a e. Pour

le

prouver

pens sque
la boule A
reçoive
tout à la

fois deux
coups ou

B

deux impreffions; une qui la pouffe vers e avec un degré de vireffe,& l'autre qui la pouffe vers avec deux deg.cz; il faudra pour

lors qu'elle

O ij

fe meuve fur la diagonale A a, & que là elle frape le corps B. Mais la force de la percuffion ne fera que d'un degré parce que la percuf fion ne fe fait comme j'ai dit plufieurs fois, que par l'impenetrabilité de deux corps qui empêchent leur mouvement. Or le mouvement qui porte la boule vers ca n'eft nullement empêché par le corps B. Il n'y a que le mouvement qui portoit le corps A vers e B, qui foit empê ché par le corps B, & par confequent toute la force de cette percuffion fe mefure par cette vîteffe refpective qui fait approcher ce corps A vers la ligne e B: auffi dans ce cas la percuffion. eft la même que file corps A fe fût meû feule ment de a en a avec ce feul degré de vîtesse :. ainfi dans la percuffion,il doit rebrouffer avec le même degré de vitelle, & le porter vers ca,; comme il fe portoit auparavant vers e B., tane dis que l'autre mouvement demeure tout entier vers a d. D'où il fuit que la boule rebrouffe la ligne a 4.

par:

XXV.On peut imaginer que le mouvement oblique eft compofe de deux mouvemens.

le

Parce que ceci eft important, il eft bon de L'expliquer encore d'une autre maniere. Imagi nons corps B immobile, & un autre corps A 4 qui fe meuve parallelement entre les lignes Ae, à d, & aille frapper le corps immobile; alors fuivant ce que j'ai déja prouvé au §. 23. ce corps fe reflechira tout entier vers A a avec fa même vîteffe. Imaginons de plus que ce corps. eft percé en canal & que dans ce canal est une boule qui roule d'A veis a, enforte qu'en mêmetems que tout le corps fe meut d'As, jusques.

au corps immobile B, la bou

le fait dás

fon canal le chemin A A c. Ainfi

tandis que tout le corps rebrouffera après la percuffion, la boule continuera de fe mouvoir dans fon canal de c vers a avec fa même vîteffe. Or le veritable chemin qu'aura fait cette boule, fera A a, enforte que l'angle de reAlexion fera égal à celui d'incidence, puifque tant les lignes Ac, ca, que A e,d a font égales. Or il eft manifefte que la même percuffion

&

par confequent la même reflexion fe feroit ft la boule avoit frappé immediatement venant d'A en a, que fi c'étoit le canal A a qui eût frappé, tandis que la boule auroit coulé dans le canal fans aucune interruption. D'où nous pouvons conclure qu'en tout mouvement oblique, lorfqu'un corps en frappe un autre de biais, nous pouvons diftinguer comme deux mouvemens; l'un que nous appellerons Perpendiculaire, qui le porte à frapper le corps, & qui reçoit du changement dans la percuffion Fautre Lateral, par lequel le corps ne fait que gliffer contre l'autre fans le frapper, & qui pat confequent demeure tout entier après la percuffion. Ici le mouvement perpendiculaire eft celui qui porte la boule vers e d, dont la vîtelle fe mefure par la perpendiculaire A e:& le mouvement lateral eft mefuré par la parallele A •, qui continue après la percuffion vers ca