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ce qu'il penfoit de l'attachement du Roi pour la Marquise d'Acunha, & & s'il ne croïoit pas qu'il y eût entre eux un mariage fecret; ils ajouteterent, qu'ils s'en doutoient, mais qu'il pourroit leur donner fur cela des lumieres plus fûres, LeComte qui vouloit mériter la confiance du Prince, & qui d'ailleurs avoit ordre de la Marquife, de lui découvrir adroittement le myftere, & de fonder fes difpofitions,répondit, que rien n'étoit

plus certain; que la Marquife lui avoit avoûé,

qu'elle étoit l'épouse du

Roi depuis deux ans, &

qu'elle comptoit être re

connue bientôt, pour

Reine de Portugal; qu'elle

n'avoit porté le Roi à

confentir au mariage de fon frere, que dans la vûë de le mettre hors d'état, de s'opposer à la déclaration de fon mariage & de rendre toutes fes raifons fur cela foibles & inconfequentes.

Le Prince & la Princeffe un peu étonnez de

ce que leur affuroit le Comte, ne firent pas femblant de l'être; ils ne lui

répondirent rien,& d'Oram après s'être promené

quelque tems encore avec

eux, en prit congé, fans

avoir remarqué fur leur

vifage aucun figne de

mécontentement, au fujet de ce qu'il venoit de leur apprendre. D. Denys arriva un moment après; fon frere lui fit part de ce que le Comte venoit de dire. Comme il étoit vif à l'excès, il prit feu auffi-tôt, & protesta

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qu'il fe,porteroit à toutes les extremités, plutôt que de fouffrir, que le Roi époufât la Marquife. D. Juan, qui étoit plus flegmatique, quoique peutêtre auffi violent, dit qu'il falloit s'opposer à cette démarche duRoi,par toutes les voies de la prudence que Ferdinand avoit mille égards pour eux, & qu'il méritoit bien, qu'on en eût pour lui.

Cependant le Comte d'Oram étoit parti pour Lisbonne, il n'avoit point été témoin de l'emporte

ment

tement de D. Denys. Dès qu'il fut arrivé, il alla chez la Marquife & lui raconta l'entretien qu'il avoit eu avec le Prince & la Princeffe. Il lui dit, qu'il lui avoit paru que Ď.Juan étoit affez difpofé àla reconnoître pourReine de Portugal, & qu'il n'avoit point du tout été ému, en apprenant fon mariage fecret avec le le Roi. La Marquise ordonna au Comte de continuer à faire la Cour au Prince, & fur tout d'être très affidu auprès de la

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