parain, de protecteur, & même, fi vous voulez, d'Aftrolo gue. Je connois peu de personnes qui puiffent mieux que vous prédire le fort d'un Ouvrage. Il n'eft pas afe de dire la bonne avanture à un Auteur, qui fe la dit toûjours à lui-même fecretement, & qui ne croit point du tout aux autres Devins excepté quand ils lui annoncent du fuccez Pour moi j'ajoûterai toûjours, MONSIEUR, beaucoup de foi à vos prédictions fur toute chofe, & principalement par raport aux Livres qui entrent dans nos magafins, & qui ont de la gloire. fouvent bien de la peine à en fortir. J'ai l'honneur d'être avec un dévouement fincere, parfaite reconnoissance de toutes vos bontez une PREFACE. C 'Eft un mauvais com pliment pour unLecteur, que de l'avertir d'abord que tout ce qu'il va lire eft faux; comme ont fait plufieurs Auteurs de Romans, & entr'autres L'auteur de la Princeffe de Montpenfier. Je me garderai bien d'un pareil début. Le refpect naturel que nous avons pour la verité nous fait dédaigner ce qui s'offre à nous à décou vert fous la figure du menfonge. On lit neanmoins avec plaifir les bons Romans, les Poëmes épiques, & toutes les fables où il y a de l'esprit & du gout. Pourquoy cela ? C'eft que ces écrits, quelques frivoles quils paroitfent, contiennent quelques veritez hiftoriques & plusieurs veritez mor?les,c'eft que l'efprit amusé s'y délaffe & s'y orne en même temps. Cette eftime que nous avons pourla verité, nous fait gouter tout ce qui lui ressemble. Or rien ne porte plus l'image de la verité qu'un Roman bien écrit, & degagé de ce ridicule ornement du Poëme épique, qu'on appelle le merveilleux, & qu'on devroit plutôt appeller l'extravagant, & l'incroïable. Les bons Romans, qui font des poëmes naturels, affranchis de la gêne des vers plaifent toûjours par la vraisemblance, par l'imitation des mœurs, & par la politeffe de l'expreffion. Il y a de certains Ro |