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vocationis ejus, & qua divitia gloria he. CHAP. VII reditatis ejus in fanctis.

4. Ce font de grandes paroles que celles que nous venons d'entendre: Det vobis Deus fpiritum fapientia & re

velationis: illuminatos oculos cordis vestri, ut fciatis qua fit fpes, qua divitie gloria hereditatis ejus in fanctis. Sans cet efprit de fageffe & d'intelligence, fans ces yeux éclairés du cœur, tout le myftere de la religion, tout le fruit de l'incarnation & de la mort de JESUS-CHRIST, tout ce que nous devons à fon amour, demeure inconnu & couvert de ténebres: ou il nous laiffe auffi froids & auffi immobiles, que fi nous n'y avions aucun interêt. Mais quand l'efprit de Dieu devient la lumiere du nôtre; quand il donne au cœur des yeux éclairés; quand il nous intereffe par un vif fentiment aux biens déja reçus, & par une vive efperance aux biens qui nous font promis: tous les autres objets difparoiffent; tout ce qui tenoit le cour dans l'engourdiffement, s'évanouit, & l'on commence à comprendre ce que dit faint Paul, Philip. 3.8. "que tout lui paroit une perte au

CHAP. VII. prix de la haute connoiffance de "JESUS-CHRIST, & qu'il regar

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de comme des ordures toutes cho»fes, pour l'acquerir lui-même, & » pour le gagner, en lui facrifiant tout » le refte. » Omnia detrimentum feci, & arbitrar ut ftercora, ut Chriftum lucrifaciam.

5. Ce que le cœur fent plus alors, & ce qui le pénétre le plus, eft l'amour que JESUS-CHRIST à eu pour nous, & dont il nous a donné des preuves qui font au - deffus de l'intelligence de l'ange & de l'homme, & dont la foi même paroit acEphef. 3. 19 cablée: fupereminens fcientiae caritas Chrifti. Il ne peut se laffer de fonder cet abyme, & de s'y perdre en le fondant. Il en eft occupé jour & nuit. Plus il y penfe, plus il y veut penfer: & il lui arrive rarement d'y penfer, fans y découvrir quelque chofe de nouveau, qui eft la récompenfe de fes recherches, & un attrait pour les continuer. Mais comme c'est le cœur qui fait ces recherches, & qu'il les fait par befoin, & pour nourrir fon amour, & non par une curiofité stérile, il n'est content, que lorfqu'il

aime

aime davantage; & il ne veut voir ni CHAP. VII. connoître ce qu'il y a de fublime dans la fcience de JESUS-CHRIST & de fes mysteres, que pour y découvrir de plus en plus jufqu'à quel excès JESUS-CHRIST nous a aimés, & combien il feroit jufte de l'aimer avec le même excès, fi tout notre amour ne lui étoit pas dû, & s'il n'étoit pas néceflairement borné par les limites d'une volonté qui ne peut être infinie.

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S. III.

On fait reflexion que toute la vie de JESUS-CHRIST, depuis le moment de fon Incarnation jufqu'à la Croix, 'a été un sacrifice continuel qu'il a offert pour nous : & l'on rougit de ce que notre vie, partagée par mille occupations baffes & indignes, répond fi mal à un tel facrifice.

1. UN homme qui eft dans ces difpofitions, remonte jufqu'au prePartie I.

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CHAP. VII. mier moment où JESUS-CHRIST s'eft revétu de notre chair, & où il s'eft offert à fon Pere, pour tenir lieu des holocauftes & des facrifices pour le peché, qui étoient incapables de nous justifier. Et il le regarde dès-lors, non-feulement comme acceptant la croix qui, lui fera un jour preparée par les hommes, mais comme y étant déja cloué par fa volonté, par fon obéiffance pour fon Pere, & par fon amour pour nous. Il ne confidere toute la vie de JESUS-CHRIST que comme un long & perpetuel facrifice, qui commence à fon incarnation, & qui finit à fa mort. Il com prend que tous les travaux de JESUSCHRIST, toutes fes fouffrances, toures fes prieres, toutes fes contradictions de la part des pecheurs, toutes fes humiliations depuis la crêche où il fut mis en naiffant, jufqu'au bois où il fut fufpendu fur le Calvaire, ont été pour nous, & nous ont eus pour but ; & il ne peut affez admirer, comment des hommes fi indignes d'être aimés, ont été l'objet continuel de fa charité, & la fin d'une vie fi précieufe & fi divine, fans que

rien ait interrompu l'attention con- CHAP. VII. tinuelle que JESUS-CHRISTа eue pour eux.

2. Ces réfléxions le conduisent à d'autres, dont il eft humilié le premier, & qui font en effet très-humiliantes pour la plupart des fideles, qui paffent les premieres années de leur vie dans les ténébres de l'igno rance, & dans le vice; qui retournent lentement & lâchement à la justice par la pénitence; qui partagent l'amour qu'ils doivent à JESUS-CHRIST par mille fortes de defirs, qu'ils croient légitimes, parce qu'ils ne font pas manifeftement criminels; qui fe livrent à un ftérile loifir, ou à des Occupations dont ils font choix au hazard, ou par des vûes où l'amour d'eux-mêmes a beaucoup de part; qui marquent des bornes étroites à leur pieté, & aux exercices qui fervent à la nourrir; qui confiderent comme un joug tout ce qui les rappelle à la religion; qui fe délaffent en la mettant à part, ou en l'oubliant pour de longs intervalles; qui font confolés, & mis en liberté par cette cfpece de tréve; qui refpirent,

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