a Chap. I. se de très-réel ; que les esperances qu'elle a d'un bonheur éternel sont 3. Tour cela a été divinement ac- Pere où il s'est retiré. Descendit hûc S. Aug. lib. 4. Conf. c. 1. ipsa vita nostra, & tulit mortem nostram, i occidit eam de abundantia vita sua; tonuit clamans , ut redeamus hinc ad cum in illud secretum, unde processit ad nos. Toute la vie, depuis sa naissance, toutes ses actions, toutes ses paroles, sa mort, sa résurrection , son retour vers son Pere, formeni un cri que les plus lourds sont contraints d'en tendre , & qui nous rappelle à lui, CHAP. 1. qui ne s'est dérobé à nos yeux, que pour nous faire rentrer dans notre cæur où il est caché : Clamans dictis, ibid. factis, morte, vitâ, descensu, ascensu: clamans ut redeamnus ad eum : disceffit ab oculis , ut redeamus ad cor, inveniamus eum. 4. Il suffit d'avoir des yeux pour être instruits de notre véritable fin, & des moyens qui nous y peuvent conduire. "Il suffit de les ouvrir sur Jesus-CHRIST, pour être décrompés de nos erreurs, & de nos faux préjugés par rapport au bonheur & à la misere. Sa seule vûë décide tout, & dispense de tout raisonnement. La mort nous paroisloit terrible, & le plus grand de tous les maux : en s'y foumettant il nous a détrompés. Rien n'étoit plus honteux ni plus horrible selon nos idées », que d'expirer sur une croix : en choisissant pour lui il a changé nos idées : Mori metuebant (homines): S. Aug. de morte multatus est. Ignominiofifsimum vera relig. 17. mortis genus crucem putabant : crucifixus eft. Le defir d'avoir certains biens, & la crainte de tomber dans certains même ce genre de mort, 31. CHAP. I. maux, nous empêchoient de nous attacher à la vertu. JESUS-CHRISI en renonçant à ces biens dont l'amour nous affoibliffoir, les a dégradés & deshonorés, & nous les a rendu méprisables. Et en acceptant les maux dont la crainte nous faisoit abandonner la vérité & la justice il les a vaincus pour lui & pour nous, & il a mis en poudre tous les obsta. Brid. & n. 32. cles qui nous retenoient. Omnia que babere cupientes non rectè vivebamus , carendo vilia fecit. Omnia qua vitare cupientes à Audio deviabamus veritatis, perpetiendo dejecit. Tota vita ejus in terris, disciplina morum fuit. C H A P. 1, $. 11. Description de l'état où étoit l'uni vers avant la Croix de JESUS courage de les défendre. du fpectacle de la nature, & de l'admi. rable sagesse qui éclate dans tous les ouvrages du Créateur ? Le vrai Dieu avoit-il un temple dans toute la terre, excepté l'unique temple de Jérusalem La raison avoit -elle garanti quelque peuple de l'idolatrie, quoiqu'elle soit li opposée à la loi naturelle ? Ceux qui faisoient profession d'une plus haute sagesse , n'avoientils pas converti en problêmes les vé. CHAP. I. sirés les plus constantes, & obscurci par leurs vains raisonneniens les anciennes traditions sur l'immortalité de l'ame, la résurrection des corps, les biens ou les maux préparés à la vertu ou au vice , que le simple peu . ple, malgré ses ténèbres , conservoit plus religieusement que les philofcphes ? Čeux d'entre-eux à qui Dieu avoit manifesté son unité, la providence, & fa justice, n'avoient-ils pas retenu ces connoistances dans le secret par une ingrate & timide lâche. té ? Un seul d'entre-eux s'est-il élevé contre l'impiété qui avoit substitué au Dieu vivant & véritable des idoles muettes , & des figures non seulement d'hommes, mais de bêtes de reptiles? Un seul s'est-il abstenu d'aller dans les temples, quoiqu'il Se ha n'approuvât pas dans son cæur le bebant price culte superstitieux qu'il autorisoit par conmania. s. Ta présence & par son exemple ? L’u nique dont la religion fit mise à l'épreuve, ne traita-t-il pas de calomniateurs ceux qui l'accusoient de n'adorer pas les dieux que les Athé. Xcnophon. niens adoroient ? Son Apologiste ; qui étoit aussi son disciple & son ami, Socrat.s. |