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s. Aug. ferm de urbis exci

dio, n. 9.

donne la charité, en fut vivement CHAP. III. touché. Mais dans un difcours qu'il. fit fur ce grand & terrible événement, voici comme il confole fon peuple, & comme il fe confole luimême. » JESUS-CHRIST, dit-il, le Roi des Rois, & le Seigneur des Seigneurs, a été pris, lié, flagellé, expofé à toutes les efpeces d'outra. « ges & d'infultes. Il a été fufpendu au bois : il y a été cloué: 11 y est « est mort. Mettez en parallele JESUS- «e CHRIST avec Rome. Mettez dans «. la balance JESUS-CHRIST, avec «, toute la terre. Comparez à JESUS- « CHRIST le ciel & la terre. Que « font toutes les créatures, en com- « paraifon du Créateur ? Et peut-on « même les lui comparer ? Cependant lui-même a été compté pour rien, «. & il a été traité comme un homme «. de néant, par ceux qui l'ont fait « fouffrir. Appende cum Chrifto Ro mam appende cum Chrifto totam terram ; appende cum Chr. fto cœlum & terram. Nihil creatum cum Creatore penfatur. Et tamen à persequentibus depu

رو

tatus est nihil.

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2. C'est par de femblables vûes

CHAP. III. qu'il faut fe foutenir & fe confoler dans des événemens qui paroiffent ébranler les provinces entieres & les · états, & qui répandent une consternation générale. Car dans ces malheurs quelle comparaifon en peuton faire avec JESUS-CHRIST, avec fes ignominies, & avec fa mort ? Ce qu'il a fouffert nous confole de tout. Après lui nous ne devons rien pleurer, qu'avec des larmes paffageres, dont la foi tarit la fource, & qu'elle convertit souvent en actions de graces. Tout ce qui peut périr, tout ce qui peut nous être ôté par les hommes, tout ce qui a été tiré du néant, & qui peut y retourner pas l'objet d'une douleur inconfolable. Il n'y a aucune grandeur, aucune majesté comparable à celle de JESUSCHRIST. Nous devons être étonnés de fa patience, & de fon humiliation: mais après cet exemple, nous ne devons être étonnés de rien.

n'eft

3. Le joug que portent les en-` fans d'Adam eft d'un poids acca blant, & ils font contraints de le.

porter depuis leur naiffance jufqu'à leur mort, depuis le fein de leurs

Eccli. 40. I..

meres jufqu'à celui de leur mere ge- CHAP. III. nérale qui eft la terre. Grave jugum fuper filios Adam, à die exitus de ventre matris eorum,ufque in diem fepultura in matrem omnium. Les foins, les inquiétudes, la pauvreté, les maladies, les déplaifirs particuliers, les afflictions générales, une foule de maux qui fe fuccedent, traverfent leur miférable vie. S'ils y joignent le découragement &. le défefpoir, ils appefantiffent leur joug. S'ils tâchent de s'affermir par un faux courage, ils n'en font pas moins accablés. Il n'y a qu'une humble patience qui foit capable de l'adoucir, & de le convertir en une falutaire pénitence: & rien n'eft plus capable d'infpirer une patience humble, que le fouvenir de celle de JesusCHRIST.

4. Car en méprifant pour nous les maux, & en acceptant pour nous la mort, qui étoit en même-tems la plus cruelle & la plus honteufe, il nous a mis au-deffus de tous les maux de la vie: il nous a fortifiés contre toutes les craintes ; & il nous a donné des armes pour vaincre tous les maux', en nous montrant comme il les a vaincus.

CHAP. III. Chrifto paffo in carne, difoit S. Pierre,

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vos eadem cogitatione armamini. Il· nous preffe même, & nous exhorte d'une maniere qui fe fait fentir jusqu'au fond du cœur, en prenant fur: lui tout ce qui faifoit trembler notre foibleffe; & la confolation qu'il répand dans l'aine de fes ferviteurs les Forte jufqu'à delirer de fouffrir pour lui, & à préférer, lors même qu'ils en ont le choix, une vie crucifiée à une vie heureuse & tranquille.

S. V.

C'est par l'exhortation du Sauveur crucifié que tant de Martyrs, de Pénitens, de Vierges, ont été portés à renoncer à tout ce qu'ils avoient de plus cher à fouffrir toutes fortes de maux, & à s'élever aux plus fublimes vertus pour avoir part à fes Souffrances.

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1. C'EST par cette exhortation secrette, mais puiffante, que tant de Martyrs ont regardé la croix de JESUS-CHRIST comme leur gloire; qu'ils

qu'ils fe font trouvé honorés d'avoir CHAP. III. part à fes opprobres; qu'ils ont ren-du graces, comme d'une grande faveur & d'un fignalé privilege, de boire après lui dans le calice qu'il leur offroit. C'eft par la même exhortation que tant de Solitaires, tant de: Vierges, tant de Martyrs de l'Evangile & de la pénitence, ont méprisé le fiecle, leur liberté, les néceffités. même de la vie, pour en faire un fa-erifice volontaire à JESUS CHRIST. C'est par cette exhortation que plufeurs de tout fexe & de tout état ont taché d'aller au-delà des devoirs communs du chriftianifme, & de ne pas fe contenter d'une obéiffance: prefcrite à tous, mais d'y ajouter, felon l'expreffion de Tertullien, le deffein & le defir de plaire à Dieu par des fervices affectés, & par une attention à fes volontés femblable à celle d'un courtifan flateur pour ga gner les bonnes graces de fon maître :: Non tantùm obfequi debeo Domino, fed Tertull. de fe adulari.

Supprimez la croix de Jesus CHRIST, jettez un voile fur fess Partie I..

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jun. cap. 13

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