BAR PREFACE. 6. 1. UTILITE DE L'HISTOIRE PROFANE; fur tout par raport à la Religion. 'ETUDE de l'Hiftoire, Oblerver dans l'hiftoi faits & la profane ne mériteroit re, outre les une attention férieuse & elle se bornoit à la ftérile connoif- a 1. La caufe de l'élévation mes par les Macédoniens, & ceux ci par les Romains. MAIs il eft d'une grande im& de la chute portance de connoitre comment des empires. ces empires fe font établis, par 2.2. Le génie des grands hommes. quels degrés & par quels moiens ils font arrivés à ce point de grandeur que nous admirons, ce qui a fait leur folide gloire & leur véritable bonheur, & quelles ont été les caufes de leur décadence & de leur chute. IL N'EST pas moins important & le caracie d'étudier avec foin les moeurs des des peuples & peuples, leur génie, leurs loix, leurs ufages, leurs coutumes; & fur tout de bien remarquer le caractere, les talens, les vertus, les vices même de ceux qui les ont gouvernés, & qui par leurs bonnes ou mauvaises qualités ont contribué à l'élévation ou à l'abaiffement des Etats qui les ont eus pour conducteurs & pour maîtres. Voila les grands objets que nous préfente l'hiftoire ancienne, en fai fant paffer comme en revûe devant nous tous les roiaumes & tous les empires de l'univers, & en même tems tous les grands hommes qui tions. gouver 3 L'origine & le progrès des arts ces. ON Y APPREND auffi, & ce ne doit point être une chofe indifferente pour quiconque a du goût & & des feiende la difpofition pour les belles connoiffances; on y apprend comment les fciences & les arts ont été inventés, cultivés, perfectionnés; on y reconnoit, & l'on y fuit comme de l'oeil, leur origine & leur progrès; & l'on voit avec admiration que plus on s'approche des lieux où les enfans de Noé ont vêcu, plus on y trouve les fciences & les arts dans leur perfection: au lieu qu'ils paroiffent oubliés ou négligés à proportion que les peuples en ont été dans un plus grand éloigne mes de la ma. dier. 4. Obfer. ment: de forte que quand on a vouludes rétablir, il a falu remonter à l'origine d'où ils étoient partis. Je ne fais que montrer légérement tous ces objets, quelque im3. & 4. To portans qu'ils foient, parce que je niere d'étu les ai traités ailleurs avec étendue. MAIS un autre objet, infiniment ver principa plus intereffant, doit attirer notre lement ce qui attention. Car quoique l'histoire profane ne nous parle que peuples abandonnés à toutes les folies d'un culte fuperstitieux, & livrés à tous les déréglemens dont la nature humaine, depuis la chute du premier homme, eft devenue capable: elle annonce par tout la grandeur de Dieu, fa puiffance, fa juftice. & fur tout la fageffe admirable avec laquelle fa providence conduit tout a raport à la religion. l'univers. de Si l'intime conviction de cette derniere vérité élevoit, felon la remarque de Cicéron, le peuple Romain au deffus de tous les peuples de la terre: on peut affurer de même a Pietate ac religione atque hac una fapientia quòd deorum immorta lium numine omnia regi gubernarique perfpeximus, omnes gentes natio nefque fuperavimus.Orat. de Arufp.respons. n. 19. |