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PREFACE.

6. 1. UTILITE

DE L'HISTOIRE PROFANE; fur tout par raport à la Religion.

'ETUDE de l'Hiftoire, Oblerver

dans l'hiftoi

faits & la

profane ne mériteroit re, outre les
point qu'on y donnât chronologica

une attention férieuse &
un tems confidérable, fi

elle se bornoit à la ftérile connoif-
fance des faits de l'antiquité, & à
la fombre recherche des dattes &
des années où chaque événement
s'eft paffé. Il nous importe peu de
favoir qu'il y a eu dans le monde
un Alexandre, un Céfar, un Ari-
ftide, un Caton, & qu'ils ont vécu
en tel ou tel tems; que l'empire des
Affyriens a fait place à celui des
Babyloniens, & ce dernier à l'em-
pire des Médes & des Perfes, qui
ont été enfuite fubjugués eux-mê-

a

1. La caufe

de l'élévation

mes par les Macédoniens, & ceux ci par les Romains.

MAIs il eft d'une grande im& de la chute portance de connoitre comment des empires. ces empires fe font établis, par

2.2. Le génie

des grands

hommes.

quels degrés & par quels moiens ils font arrivés à ce point de grandeur que nous admirons, ce qui a fait leur folide gloire & leur véritable bonheur, & quelles ont été les caufes de leur décadence & de leur chute.

IL N'EST pas moins important & le caracie d'étudier avec foin les moeurs des des peuples & peuples, leur génie, leurs loix, leurs ufages, leurs coutumes; & fur tout de bien remarquer le caractere, les talens, les vertus, les vices même de ceux qui les ont gouvernés, & qui par leurs bonnes ou mauvaises qualités ont contribué à l'élévation ou à l'abaiffement des Etats qui les ont eus pour conducteurs & pour maîtres.

Voila les grands objets que nous préfente l'hiftoire ancienne, en fai fant paffer comme en revûe devant nous tous les roiaumes & tous les empires de l'univers, & en même

tems tous les grands hommes qui
s'y font diftingués de quelque ma-
niére que ce foit, & en nous inftrui-
fant, moins par des leçons que par
des exemples, fur tout ce qui re-
garde l'art de regner, la fcience de
la guerre, les principes du
nement, les régles de la politique,
les maximes de la fociété civile &
de la conduite de la vie pour tous
les âges & pour toutes les condi-

tions.

gouver

3 L'origine & le progrès des arts

ces.

ON Y APPREND auffi, & ce ne doit point être une chofe indifferente pour quiconque a du goût & & des feiende la difpofition pour les belles connoiffances; on y apprend comment les fciences & les arts ont été inventés, cultivés, perfectionnés; on y reconnoit, & l'on y fuit comme de l'oeil, leur origine & leur progrès; & l'on voit avec admiration que plus on s'approche des lieux où les enfans de Noé ont vêcu, plus on y trouve les fciences & les arts dans leur perfection: au lieu qu'ils paroiffent oubliés ou négligés à proportion que les peuples en ont été dans un plus grand éloigne

mes de la ma.

dier.

4. Obfer.

ment: de forte que quand on a vouludes rétablir, il a falu remonter à l'origine d'où ils étoient partis. Je ne fais que montrer légérement tous ces objets, quelque im3. & 4. To portans qu'ils foient, parce que je niere d'étu les ai traités ailleurs avec étendue. MAIS un autre objet, infiniment ver principa plus intereffant, doit attirer notre lement ce qui attention. Car quoique l'histoire profane ne nous parle que peuples abandonnés à toutes les folies d'un culte fuperstitieux, & livrés à tous les déréglemens dont la nature humaine, depuis la chute du premier homme, eft devenue capable: elle annonce par tout la grandeur de Dieu, fa puiffance, fa juftice. & fur tout la fageffe admirable avec laquelle fa providence conduit tout

a raport à la religion.

l'univers.

de

Si l'intime conviction de cette derniere vérité élevoit, felon la remarque de Cicéron, le peuple Romain au deffus de tous les peuples de la terre: on peut affurer de même

a Pietate ac religione atque hac una fapientia quòd deorum immorta lium numine omnia regi

gubernarique perfpeximus, omnes gentes natio nefque fuperavimus.Orat. de Arufp.respons. n. 19.

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