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que rien ne releve plus l'histoire au dessus de beaucoup d'autres connoissances, que d'y trouver empreintes presque à chaque page des traces précieuses & des preuves éclatantes de cette grande vérité, que Dieu dispose de tout en maître fouverain ; que c'est lui qui fixe & le sort des Princes, & la durée des Empires ; & a qu'il transporte les foiaumes d'un peuple à un autre pour punir les injustices & les violences qui s'y commettent.

Il faut avouer qu'en comparant Dieu a pris la maniére attentive, bienfaisante, particulier de

un sensible dont il gouvernoit autre-lon peuple. fois son peuple, & celle dont il conduisit toutes les autres nations de la terre, on diroit que celles-ci lui ont été indifférentes & étrangeres. Dieu regardoir la nation sainte comme son domaine propre, & comme son

, héritage. Il y demeuroit comme un maître dans sa maison , & comme un pere dans sa famille, Israel étoit son fils, & son fils premier-né. Il

a Regnum à gente in rias ,. & contumelias , & gentem transfertur pro diversos dolos. Eccli. 10. prer injusticias, & inju do

lacur tous les

ávoit pris plaisir à le former dès son
enfance, & à l'instruire

par

luimême. Il se communiquoit à lui par ses oracles: il le gouvernoit par des hommes miraculeux: il le protégeoit par les merveilles les plus étonnantes. A la vûe detant de glo

rieux priviléges qui ne s'écrieroit 1, ai. 33. 21. avec le Prophete: » Ce n'est

que » dans Israel que Dieu fait éclater

sa grandeur & fa magnificence! Solummodo ibi magnificus eft Dominus

nofter. Mais il veil.

Cependant ce même Dieu, quoi peuples do le qu'oublié par les nations, & quoi

qu'il parût les avoir oubliées, exer-
çoit toujours sur elles un empire
souverain, qui, pour être caché
sous le voile des événemens ordi.
naires & d'une conduite purement

humaine , n'en étoit ni moins réel, PS. 29. 1. ni moins divin. Toute la terre est

au Seigneur , dit le Prophete, &
tous les hommes qui la remplissent
sont également son ouvrage; & il
n'a garde de le négliger. Ce seroit
une erreur bien injurieuse à Dieu,
que de penser qu'il n'est le maître
que d'une seule famille , & non le
maitre de toutes les nations,

terre.

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des hommes

On reconnoit cette importante Il a présidé

à vérité en remontant jusqu'à l'anti-ala difperfion quité la plus reculée, & jusqu'à l'o-après le délusigine primitive de l'histoire profane, je veux dire jusqu'à la disperfion des descendans de Noé dans les différentes contrées de la terre où ils s'établirent. La liberté, le hazard, les yûes d'interêt, le goût pour certains pays , & d'autres motifs pareils, furent ce semble les seules causes des choix différens que firent les hommes. Mais l'Ecriture nous apprend qu'au milieu de la confufion & du trouble qui suivirent le changement fubit qui se fit dans le langage des descendans de Noé, Dieu présida invisiblement à tous leurs conseils & à toutes leurs délibérations, que rien ne se fit que par fon ordre , & que ce fut lui qui con duisit * & plaça tous les hommes selon les regles de fa misericorde & de la justice: Difperfit & divifit eos Gen. 11. 8 &

* Les anciens même , au { fion des hommes ne s'étoit raport de Pindare (Olymp. pornt faite as hazard, od. 7.) avoient retenu qu'ils avoient été placés par guelque idée que la disper. " les ordres de la Providence,

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Dominus in univerfas terras.

Il est vrai que dès lors Dieu eut une attention particuliere sur le peuple qu'il devoit un jour s'attacher. Il marqua la place qu'il lui destinoir. Il la fit garder par un autre peuple laborieux, qui s'appliqua à la cultiver & à l'embellir, & à faire valoir l'héritage futur des If raelites. Il mesurale nombre des familles qu'il en mic alors. en posses: fion , sur le nombre des familles d'Israel quand il seroit tems de le lui rendre; & il ne permit à aucune des nations qui n'étoient pas sujettes à l'anathéme prononcé par Noé contre Chanaan, d'entrer dans un héritage qui devoit être restitué tout entier aux Ifraelites. * Quando dividebat Altissimus gentes, quando sea parabat filios Adam, constituit terminos populorum juxta numerum filiorum Ifrael. Mais cette attention particuliere de Dieu sur son peuple futur n'est point contraire à celle qu'il

Quand le Très-haut des enfans d'Israel [qu'il so a fait la division des peu. avoit en vue.] * C'elt un og ples, quand il a séparé des sens qu'on donne å les enfans d'Adam , ce passage, & qui parois

2

WL

a

marqué les limites * des fort naturel, go peuples Selon le nombro

il a

32. 25 •

de tous les

cat sur tous les autres peuples , attestée clairement par les deux passages de l'Ecriture que j'ai cités, qui nous apprennent que toute la fuite des siecles lui est présente, qu'il n'arrive rien dans le monde que par son ordre, & que d'âge en áge il en régle tous les événemens. Tu es Deus conspector seculorum ... A Eccli. 39.19, seculo usque in seculum refpicis.

Il faut donc regarder comme un Dieu seul a principe incontestable, & qui doit heelté le core servir de base & de fondement à l'é- empires , soic tude de l'histoire profane, que c'est fon peuple, la Providence divine qui de toute

soit par raéternité a réglé & ordonné l'établif- do fon Fils. sement, la durée, la destruction des roiaumes & des empires, soit par raport au plan général de tout l'univers connu de Dieu seul, qui met un ordre & une harmonie mere veilleuse dans toutes les parties qui le composent; soit en particulier par raport au peuple d'Ilraël & encore plus par raport au Messie, & à l'établissement de l'Eglise, qui est sa: grande oeuvre, & le but de tous ses autres ouvrages, toujours présent. à sa vûe: Notum à feculo eft Domino opus

A&.15.18. fuum.

a v

port au regne

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