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cru pouvoir en conclure qu'ils avoient été. Maîtres généraux; conféquence qui a occasionné quantité d'autres erreurs de cette nature, ainfi que nous le verrons ailleurs. Voici cette lifte telle qu'elle a été tirée de la Bibliotheque Cotonienne avec les différences de la nôtre.

Mag. Hugo de Paens........

Mag. Burgundus.

Mag. Ebardus.....

Mag. Bern. de Tremelai......

Mag. Bertrandus..

Mag. Philippus de Neapoli...
Mag. Odo de S. Amando....
Mag. Alanus de Turrirubrá....

Mag. Terricus...

......

Mag. Girardus de Ridfort......
Mag. Robertus de Sembal.....

Mag. Gilbertus Erail.....
Mag. Gilbertus de Pleffeto.....
Mag. Willelm. de Carnoto.....

Autrement de Pahens, des Payens, & quelquefois de Pagano & de Paganis. Ce terme défigne Robert de Craon, furnommé le Bourguignon.

Ajoutez de Barris, Everard des Barres. Bernard de Tremelai, qui ne peut avoir eu André Brooke pour fucceffeur, puifqu'aucune Hiftoire n'en parle : fi Tremelai avoit été fuccédé par un André, ce feroit plutôt par André de Monbard, que nous avons retranché avec fondement de la liste de Ducange.

Ajoutez de Blanquefort ou Blancafort. Philippe de Naploufe en Syrie. Eudes ou Odon de Saint-Amand. Ce ne peut être qu'Arnold de Torroge; de Turrerubrâ, de Tarroja, de Torrojio, ne défignent qu'une même famille, qui eft celle de Torroge ou Tourrouge. Celuici a eu pour fucceffeur immédiat :

Omis dans la lifte d'Angleterre, mais dont l'existence & le Magiftere font fuffifamment prouvés d'ailleurs.

Gérard de Ridfort ou Riderfort.
Robert de Sabloïl ou Sablé: Sembal eft
un nom défiguré.

Gilbert Eral, quelquefois Horal.
Lifez de Pleffeio, Gilbert du PleЛfié..
Guillaume de Chartres.

Mag. Petrus de Monteacuto..

Pierre de Montaigu, qui eut pour fucceffeur immédiat un Provençal nommé

Mag. Armandus de Petragrofsa. Armand de Peïragros, & non Herman de Perrigort; la reffemblance de ces noms m'a fouvent fait douter s'ils ne défignoient pas une feule & même perfonne.

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d'autres, fait prifonnier par les Infideles. Depuis fa défaite, l'Ordre fut gouverné, jusqu'à l'élection de Sonnac, par un Vicegérent ou Sous- Maître, que l'Hiftoire nomme Guillaume de Roquefort, & non Richard de Bures, qui ne peut avoir été qu'un Maître particulier; ainsi on a dû mettre pour fucceffeur de Herman, non ce de Bures, mais

Guillaume de Sonnac, Senay ou Son

nevey.

Renauld de Vichier ou Vichieres.
Thomas Berard ou Berault.

Guillaume de Beaujeu ou Belgiou.

Thiébaud Guydin, que nos Hiftoriens nomment le Moine Gaudini, Monachus Gaudini. Gaudin eft le nom d'une famille de Bretagne. Le dernier GrandMaître du Temple, omis dans la lifte d'Angleterre, est,

Jacques de Molai, & non pas de Nolai, comme on le prétend dans le Gloffaire de Ducange, & dans le Dictionnaire Encyclopédique.

Comme il n'est pas de mon fujet d'examiner ce qu'il peut y avoir de louable & d'illégitime dans les Croisades, j'en abandonne volontiers le jugement à mes lecteurs, en les renvoyant à ceux qui ont traité de cette matiere, pour & contre, & en les priant de ne pas se laisser prévenir par les déclamations qu'on a faites contre ces expéditions. Si le peu d'union des Princes Chrétiens n'en eût pas empêché le fuccès, loin de les confidérer comme abfurdes & romanefques, nos beaux efprits n'auroient pas trouvé de termes affez pompeux pour en exalter le projet; loin d'en considérer les premiers auteurs comme enthousiastes & fanatiques, on les auroit loués comme perfonnages pleins de zele, & dignes de vénération; maintenant qu'on ne veut juger de ces entreprises que par l'événement, elles ne font plus que des accès d'étourdiffement & de vertige qui, paffés de la tête échauffée d'un Pélerin dans celle d'un Pontife ambitieux, & de celleci dans toutes les autres, entraînerent toute l'Europe à venger un Hermite Picard des affronts qu'il avoit affuyés en Afie. Mais voici quelque chofe de plus folide & de moins outré fur ces émigrations.

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Transporter au-delà des mers des vaffaux rebelles & » factieux, & par-là rendre le calme à l'Etat; tourner > contre les Barbares la fureur de ces lions indomp» tables qui déchiroient la Patrie, & par-là laiffer ref

» pirer les peuples; occuper leurs armes contre un en» nemi éloigné, afin qu'ils ne les tournaffent pas contre » leur Roi, & par-là raffermir le trône, & par les » guerres étrangeres étouffer les domestiques, en voilà » la politique. Combattre un peuple féroce qui avoit » pour article de fa foi d'exterminer les Chrétiens, qui » avoit porté ses ravages en Espagne, en Portugal, en » Italie, en Allemagne & jufque dans la France, qui » préparoit des fers à toute la Chrétienté, si la Religion » n'eût réuni les Princes Chrétiens contre ces rapides » conquérans, &, par les Croifades, délivrer l'Afie & » rassurer l'Europe, en voilà la justice. Ofons donc une » fois braver le préjugé, & nous représenter ces Guerres » Saintes auffi heureuses qu'elles auroient pu l'être, l'Asie » ne feroit pas la proie des Barbares.... La loi de l'Evangile auroit fait des mœurs & des hommes là où la loi » d'un imposteur n'a produit que des mœurs honteufes » pour l'humanité. L'Europe, l'Asie, l'Afrique ne se» roient, pour ainfi dire, qu'un Peuple & une Religion; » la mer feroit fans Pirates, le commerce fans obftacles, » le nom Chrétien fans ennemi, des milliers de mal>> heureux, nos freres & nos compatriotes, ne gémiroient » point, à la honte des Nations, dans les fers des Infi» deles; & en voyant le monde affranchi de la tyrannie » Ottomane, au lieu de dire: Quelle folie que les » Croisades! on s'écrieroit: Quel malheur pour l'huma

>>

» nité que les Croifades n'aient pas réuffi!» En voilà l'apologie (24).

(24) Extrait d'un Sermon de S. Louis, prêché en 1768 par M. l'Abbé de Cambacérés.

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