ECCLÉSIASTIQUE, Pour fervir de continuation à celle de Monfieur TOME VINGT-TROISIÈME, NOUVELLE ÉDITION, corrigée, comprenant en vingt-quatre HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE. LIVRE CENT SOIXANTE-SEPTIÉME. 000000 L 000000 ORSQUE tout eut été réglé de la façon dont on vient de l'expofer dans le livre précédent, l'on fe mit en devoir de tenir la feffion, qui fut la vingt-quatriéme : elle commença le matin du onzième de Novembre, & dura jufqu'af fez avant dans la nuit. George Cornaro évêque de Trevife y célébra la meffe du Saint-Esprit; François Richardot évêque d'Arras fit le difcours en latin, & prit pour fon fujet l'évangile tiré du chapitre vingt-uniéme de faint Jean, qu'on lut enfuite, & où il eft fait mention du miracle de Jefus-Chrift aux nôces de Cana en Galilée : on avoit choifi exprès cet endroit, pour s'accommoder à la matiére du facrement de mariage, qu'on devoit décider dans cette feflion. Ce prélat dans fon difcours dit, qu'il y avoit déja deux ans que ce faint concile étoit dans le travail de l'enfantement, & tout le monde dans l'attente de fon fruit; que ceux qui compofoient l'affemblée devoient donc bien dre garde, qu'il n'en fortît rien de mutilé ni de contrefait pendant que l'on attendoit quelque chofe d'entier & d'accompli. Que pour réuffir il falloit qu'ils ne perdiffent point de vue les apôtres, les martyrs & l'ancienne églife, afin que le fruit qu'ils alloient mettre au jour, en eût les traits & la reffemblance; que ce fuffent la même doctrine, la même difcipline, la même religion, qui ayant fort dégénéré dans les derniers tems, avoient befoin d'être rétablies dans leur ancienne forme; que c'étoit-là ce que toute la chrétienté attendoit depuis fi long-tems. La meffe étant finie, on lut les lettres de Marguerite d'Autriche gouvernante des Pays-bas, & Tome XXIII. A pren |