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ticles le Duc de Baviere fut reconnu Electeur de

AN. 1629. l'Empire.

LXIII.

Auffi cette paix au lieu d'étouffer les jaloufies, Les Miniftres les haines & les mécontentemens des Princes d'AlImperiaux refu fent d admettre au lemagne, ne fit que les fufpendre pour peu de temps. fadeurs du Roi de On les verra bien-tôt éclater de nouveau avec plus

traité les Ambaf

Suede.

LXIV.

La guerre paffe en Italie.

d'animofité que jamais. Les Miniftres Imperiaux firent fur-tout en cette occafion une faute irréparable, en refufant d'admettre & d'écouter les Ambaffadcurs du Roi de Suede, qui vouloit avoir part au traité. Rien n'eût été plus aifé que d'affoupir dans leur naissance les differends qui commençoient éclater entre Guftave & Ferdinand. C'étoit-là un moment décifif pour le repos de l'Allemagne & de toute l'Europe. Mais rarement la prudence humaine connoît l'importance de ces prétieux momens, L'Empereur méprifoit un ennemi qui lui paroifsoit trop foible & trop éloigné pour ofer lui déclarer la guerre, & on ne prévoïoit pas qu'il dût coûter à l'Empire un déluge de fang pour expier ce mépris,

& que

Telle fut l'iffue de cette longue & cruelle guerre que l'ambition de l'Electeur Palatin avoit allumée, que la haine, la politique & l'interêt de la religion de part & d'autre avoient entretenuë, la fageffe de Ferdinand secondée par d'habiles Generaux d'armée termina avec tant de gloire & d'avantage. Il étoit temps que l'Allemagne goûtât quelques momens de tranquillité après de fi grandes agitations. Elle le fit aux dépens de l'Italie dont les mouvemens occuperent alors toute la Maison d'Autriche. Cette affaire a de fi grands rapports au traité de Munster que je ne puis pas me difpenfer de la

faire connoître ici, fans cependant entrer dans un détail qui feroit inutile pour le deffein de cette Hif- AN. 1629.

toire.

touë.

LXV.

Hiftoire du Miniftere du Cardi

Hift. du Card.

Mazarin,

Hit. de Louis

XIII. de Duplex.

Vincent II. Duc de Mantouë se voïant près de Origine de la mourir fans laiffer d'enfans légitimes, avoit fait guerre de Manépoufer la Princeffe Marie fa niece au Duc de Rhetelois, fils de Charles de Gonzague Duc de Nevers, & avoit declaré ce dernier heritier de tous fes Etats. Auffi-tôt après la mort du Duc Vincent, le Duc de Nevers fe rendit à Mantouë où il fut reconnu nal de Richelieu. pour Souverain fans aucune oppofition. Mais il fe vit bien-tôt inquieté dans fa nouvelle poffeffion. Le Roi d'Espagne ne put pas fe réfoudre à laiffer un Prince François maître d'un fi bel Etat en Italie. Charles Emmanuel Duc de Savoie qui s'étoit flatté de faire valoir de vicilles prétentions qu'il avoit fur une partie du Montferrat en faifant époufer la Prin-Memorie recond. ceffe Marie à son fils, ne voïoit qu'avec un extrême vol.6. chagrin fes efperances trompées. Le Duc de Guaf- Hiftoria Veneta talle Prince de la Maison de Mantouë, & la Ducheffe de Lorraine prétendoient avoir auffi des droits fur la fucceffion du feu Duc. Les deux pre- Princes, par Ams-miers s'unirent contre le nouveau Duc, & firent aifément entrer l'Empereur dans leur parti. Les troubles commencerent par le refus que l'Empereur fit à Charles de lui donner l'inveftiture des Etats de Mantouë. Il envoïa même un Commiffaire pour mettre en fequeftre le Mantoüan & le Montferrat, jufqu'à ce qu'on eût éclairci les droits des divers prétendans. Les Efpagnols prirent en même temps les armes avec le Duc de Savoie. Celui ci entra dans le

di Nani tom. 1.

Obfervations fur les trait. des

lot.

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duë par

excepté Cafal place importante dont les Espagnols AN. 1629. s'étoient réservé de faire le ficge, & qui étoit défendes François à qui le Duc de Mantouë l'avoit confiée. En effet Dom Gonçalez de Cordouë Gouverneur de Milan entreprit ce siege & investit la Place.

Le nouveau Duc de Mantouë fongea de fon côté à défendre fes droits. Il refufa l'entrée de fa Capitale au Commissaire Imperial. Il leva des troupes : il fit fortifier fes Places : il fut fecouru des Venitiens qui avoient interêt de maintenir en Italie une puiffance oppofée à la Maifon d'Autriche. Le Roi de France n'auroit pas manqué d'envoïer auffi dès-lors de puiffans fecours à ce Prince, fi l'état de fes affaires le lui avoit permis; mais la guerre étoit declarée entre la France & l'Angleterre : le Duc de Bukinkan avoit fait une entreprise fur l'ifle de Ré. La faction Huguenote troubloit tout le Roïaune : le Roi n'avoit pas trop de toutes fes forces pour dompter les Rebelles, & il étoit alors occupé au fameux ficge de la Rochelle. Tout ce que ce Prince put faire en faveur du Duc de Mantouë, ce fut de lui permettre de faire lever des troupes en France. Ce fut le Marquis d'Uxelles qui fe chargea de cette commission; mais fes troupes ne purent penetrer en Italie dont le Duc de Savoïe avoit fait fermer tous les paffages. Le Pape fe donnoit cependant beaucoup de moumarche en per- vemens inutiles pour terminer ce differend, & le fonne au fecours Duc de Mantouë auroit apparemment bien-tôt succombé, fi la bravoure & la longue résistance des François enfermez dans Cafal n'avoit donné au Roi de France le temps de les fecourir après la prife

LXVI.

Louis XIII.

du Duc de Man

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de

de la Rochelle. A peine Louis XIII. cut-il dompté certe Ville rebelle, qu'il tourna tous fes foins vers AN. 1629. l'Italie. Sa gloire & fon interêt l'obligeoient également à défendre un Prince qui étoit fous fa protection, & à ne pas permettre aux Espagnols de s'agrandir dans un païs où ils n'étoient déja que trop puiffans. Dans ce deffein il entreprit de paffer les Alpes en perfonne avec le Cardinal de Richelieu. Il força le Pas de Suze & s'empara de la Ville & de la Citadelle avec une valeur & une promptitude qui étonna le Duc de Savoïe. Ce Prince craignant pour les Etats, propofa un accommodement. On traita à Suze même, & par ce traité le Duc promit de fournir des vivres, de donner un libre paffage aux troupes Françoises, & d'engager les Espagnols à abandonner le fiege de Cafal, comme ils firent en effet.

LXVII. Traité de Suze.

La guerre re

Mais il parut bien qu'ils le firent par neceffité neceffité, LXVIII. beaucoup plus que pour fatisfaire au traité, & que commence. le Duc de Savoie lui-même n'avoit pas agi de bonne foi. Car tandis que le Roi de retour en France attendoit l'execution du traité, on fut fort furpris d'apprendre que l'Empereur faifoit marcher en Italie une grande armée commandée par le General Colalte pour entrer dans le Mantoüan, & que les Efpagnols fous la conduite du Marquis Philippe de Spinola rentroient dans le Montferrat. Le Duc de Savoïe fommé par les Miniftres François de s'expliquer fur une fi prompte infraction du traité, ne donna que des réponfes ambiguës. Il étoit de concert avec les Efpagnols & les Imperiaux. Ainfi Cafal & Mantouë furent affiegez. Mais Colalte

après plufieurs vains efforts leva le fiege de cerret AN. 1630. derniere Place. Le Marquis de Spinola s'opiniâtra davantage devant Cafal quoiqu'il ne réüffit pas

LXIX.

Le Cardinal de

mande l'armée

lic.

mieux.

fe

Dès que le Cardinal de Richelieu eut apprit cette Richelieu com infidelité des ennemis, il se remit en marche pour le Françoife en Ita- fecours du Duc de Mantouë. Il se rendit à Suze, & trop habile pour se laiffer amufer par les propofitions artificieufes du Duc de Savoïe il tourna fes armes contre Pignerol qu'il prit en deux jours. Comme cette Place étoit d'une extrême importance pour le fecours de Cafal & pour la liberté du paffage en Italie, la France prit la résolution de ne s'en point défaifir, quelques inftances qu'on pût lui faire. & l'on verra quelle fut fur cela fa fermeté dans les négociations de Munfter. Quelque temps après le Roi reparut lui-même au de-là des Alpes, & fe rendit maître de Chamberry & de toute la Savoie. Mais une maladie qui fit craindre pour fa vie l'obligea de retourner à Lion. Les troupes Françoises ne fe fignalerent pas feulement par la prise des Places ; elles battirent encore auprès de Veillane un grand corps de troupes Imperiales commandées par Doria. Les Imperiaux de leur côté après avoir déja battu l'armée Venitienne à Villebonne, fe vangerent encore mieux de leur derniere défaite par la prife de Mantouë. La pefte avoit ravagé cette grande Ville: la garnifon y étoit extrêmement foible, & loin de fuppléer à sa foibleffe par fa vigilance, les ennemis s'apperçurent qu'elle ne faifoit prefque point de garde à un endroit de la Ville qu'on croïoit inacceffible. Aldringhen & Gallas qui commandeient fous

LXX.

Mantoue fur. prife par les Impe

maux.

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