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XXXVI. L'Empereur rend à Vallein le commandement des armées. XXXVII. La France veut détacher les Princes Catholiques d'Allemagne du parti de la Maifon d'Autriche, en leur offrant la neutralité. XXXVIII. La négociation échoue excepté avec l'Electeur de Treves. XXXIX. Guftave entreprend de conquerir la Baviere. XL. Il force le passage du Lech. XLI. Mort du Comte de Tilly. XLII. Gustave se rend maitre de toute la Baviere. XLIII. Valstein après avoir reconquis la Boheme vient au fecours du Duc de Baviere. XLIV. Gustave fe retranche fous les murailles de Nuremberg, & y fouffre une grande difette. XLV. Les Suedois attaquent le camp des Imperiaux. XLVI. Succès de la guerre dans les autres Provinces. XLVII. Les François entrent dans Treves, Coblents & Hermanftein. XLVIII. Guftave & Valstein entrent dans la Mifnie. XLIX. Bataille de Lutzen. L. Mort du Roi de Suede. LI. Continuation de la bataille. LII. Arrivée du Comte de Pappenheim. LIII. Succès de la bataille. LIV. Mort de l'Electeur Palatin. Lv. On parle de paix. LVI. Situation fâcheufe des Suedois & leur conftance. LVII. Continuation de la guerre. LVIII. Bataille d'Ondeldorp. LIX. Suite de la guerre. LX. Conspiration de Valstein. 1x1. Mort de Valftein. LXII. Siege de Nordlingue. LXIII. Bataille de Nordlingue. LXIV. Décadence du parti Suedois. LXV. Paix de Prague. LXVI. La France fe détermine à prendre les armes contre la Maifon d'Autriche,

LIVRE

LIVRE TROISIE M E.

L

A fucceffion conftante des Princes de la Maison

AN. 1630.

I.

les Proteftans à

Lotychius verum German. 1. XXV.

c. 1. & feq.

Suecic. l. 2.

Hei. hift. de

Mercure Fran

d'Autriche à l'Empire depuis Charles V. fem-treprend d obliger bloit le leur faire regarder comme leur patrimoine. reftituer les biens Mais jamais aucun Empereur de cette Maison n'y Ecclefiaftiques. avoit exercé une autorité auffi absoluë que Ferdinand II. Ce Prince avoit dompté tous ceux qui avoient ofé s'opposer à fes volontez. Les Roïaumes de Boheme & de Hongrie étoient foumis. Une longue fuite de victoires le rendoit redoutable dans toute l'Allemagne : il avoit humilié le Roi de Dannemark, & forcé tous les autres ennemis à recevoir les loix qu'il leur avoit prefcrites. Tous les Princes Puffendorf.rerum Catholiques de l'Empire étoient dans fes interêts; & comme ils croïoient trouver leur avantage dans l'Empire, l.3. cette autorité fouveraine qui les favorifoit, loin de la regarder comme une puiffance illégitime qui opprimoit la Liberté Germanique, ils aimoient pour ainfi dire leurs fers, & diffimuloient le mal public pour leur interêt particulier. Quelques-uns même des Princes Proteftans avoient avec Ferdinand des interêts communs qui les lui attachoient. La crainte retenoit les autres dans la foumiffion. Cependant pour établir encore mieux fa puiffance par l'affoibliffement des Proteftans, Ferdinand après en avoir déja dépouillé quelques-uns de leurs Etats, entreprit d'arracher aux autres tout ce qu'ils avoient ufurpé fur les Eglifes Catholiques depuis près de quatrevingts ans. Il ne faut pas même douter que le zele de

fois an. 1629,

la religion n'eût part à ce deffein; car cc Prince en AN. 1630. témoigna toujours beaucoup, & c'est une justice que fes ennemis même, s'ils font équitables, lui rendront toujours. Voici comme la chose se pafla.

II.

Publication de

Le traité de Lubek n'étoit pas encore confommé l'Edit de Reftitu- lorfque Ferdinand publia un Edit que les troubles qu'il caufa dans l'Empire ont rendu fameux, &

tion.

qu'on
'on nomma l'Edit de la Reftitution des biens Eccle-
fiaftiques. Cet Edit ordonnoit à tous les Proteftans
qui s'étoient emparez de quelque bien Ecclefiaftique
depuis le traité de Paffau fait en 1555. de le reftituer
aux anciens poffeffeurs fous peine d'être proccdé
contre eux par toutes les voïes de rigueur, & d'être
enfuite condamnez à reftituer en outre tous les fruits
qu'ils avoient perçus des biens ufurpez. L'Edit étoit
fondé fur un article du traité de Paffau, par lequel il
avoit été reglé que fi quelque Beneficier quittoit
l'ancienne religion pour embraffer la nouvelle fecte,
il feroit obligé de renoncer en même temps à tous
fes biens & revenus Ecclefiaftiques.

On ne peut pas difconvenir que cet article n'eût été très-mal obfervé par les Proteftans. Car depuis le traité de Passau, non-feulement la plûpart avoient confervé leurs biens Ecclefiaftiques en changeant de religion; mais plufieurs Laïques avoient même ufurpé des Evêchez Catholiques. Les Chapitres, les Abbaïcs & les Monafteres étoient devenus la proïe des Princes feculiers. On comptoit deux Archevêchez, Magdebourg & Breme, enlevez aux Catholiques, & jufqu'à douze Evêchez, fçavoir Minden, Halberstadt, Verden, Lubek, Ratzebourg, Mifnie, Marsbourg, Naumbourg, Brandebourg, Havel

berg, Lebus & Camin, avec une infinité de Monafteres. Il est vrai que les Proteftans prétendoient AN. 1630. n'avoir jamais confenti à ce reglement du traité de Paffau; mais cette prétention paroiffoit affez mal fondée. Ils rarfonnoient plus jufte lorsqu'ils foutenoient qu'il n'appartenoit pas à l'Empereur de les dépoffeder de fa feule autorité fans le confentement d'une Diete generale. L'entreprife étoit d'ailleurs fort dangereufe par l'interêt commun que tous les Protestans avoient de fe maintenir en poffeffion. L'Empereur leur donnoit encore occafion de lui reprocher qu'il vouloit profiter de leurs dépouilles pour en revêtir fes enfans; car ce Prince après avoir profcrit Chriftian Guillaume de Brandebourg Administrateur de Magdebourg qui fuivoit le parti du Roi de Dannemark, avoit eu foin de faire nommer fon fils à l'Archevêché de Magdebourg au préjudice du fils de l'Electeur de Saxe qui étoit pourvû du titre de Coadjuteur. Quoi qu'il en foit Ferdinand après avoir long-temps balancé d'un côté les remontrances des Proteftans, & de l'autre les raifons & les follicitations preffantes des Catholiques, publia fon Edit, & envoïa en même temps des Commiffaires pour le faire executer.

III.

Execution de

Il eft aifé de comprendre quels mouvemens cette entreprife dût caufer parmi les Proteftans d'Alle- rEdit. magne. On n'entendit par-tout que plaintes, que murmures & clameurs. Les Electeurs de Saxe & de Brandebourg s'oppoferent ouvertement à l'Edit; mais tout le refte de l'Allemagne obéit. La ville d'Aufbourg d'où la confeffion de foi des Proteftans avoit pris fon nom, fut la moins menagée. Les Villes

Imperiales fe foumirent : le Duc de Wirtemberg & AN. 1630. d'autres Princes reftituerent tout ce qu'ils avoient ufurpé. On vit par-tout les Evêques rentrer dans leur anciens droits, & les Religieux dans les Monafteres d'où on les avoit chaffez. Valftein à la tête d'une armée faifoit executer les jugemens des Commissaires Imperiaux. La rigueur avec laquelle il procedoit contre les Proteftans, les irritoit autant que l'Edit même. Car ce General fier & violent qui ne refpectoit plus de loix lorfqu'il avoit les armes à la main, commençoit dès-lors à fe rendre prefqu'auffi redoutable à son Souverain qu'à ses ennemis mêmes; & la licence effrenée avec laquelle il laiffoit vivre ses troupes s'accrût à un tel point, que les Catholiques fe joignirent aux Proteftans pour en demander juftice à l'Empereur.

IV.
Diete de Ratif-

Dans ce tumulte d'affaires Ferdinand convoqua bonne, & dépofi- une Diete à Ratisbonne pour déliberer fur les tion de Valstein. moïens de pacifier tous les troubles de l'Empire.

Chacun y parla pour fes interêts. Le Roi d'Angleterre demanda fans fuccès le rétabliffement de l'Electeur Palatin. Les Ambassadeurs François y firent le traité dont j'ai parlé entre l'Empereur & le Roi de France, & contribuerent à perfuader aux Electeurs de differer l'élection d'un Roi des Romains. On réfolut de faire la guerre au Roi de Sucde dont on apprit alors les progrès dans la Pomeranie. Enfin les Catholiques & les Proteftans demanderent le licenciement des armées, & fur-tout la dépofition de Valstein. L'Empereur y confentit pour ne pas voir tout l'Empire fe foulever contre lui. Il donna au Comte de Tilly le commandement des armées Impe

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