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fieurs autres & pour entreprendre de les cenfurer. C'eft en partie ce qui m'empêche d'expliquer ici mes fentimens fur la conduite & fur le ftile de l'Hiftoire, pour ne pas donner licu de foupçonner que j'aie voulu faire d'odieuses applications à des Auteurs que j'eftime & que je refpecte. Je me contenterai donc de dire qu'uniquement renfermé dans mon fujet je me fuis fur-tout appliqué à l'expofer avec le plus d'ordre & de clarté qu'il m'a été poffible. Pour peu que j'euffe cu de penchant pour les épisodes & pour les descriptions brillantes, mon fujet avoit dequoi me tenter. Il m'a préfenté des batailles celebres, des fieges fameux, des tableaux, des fpcctacles intereffans, fufceptibles de figures & de tout ce qu'on appelle les fleurs de la Rhetorique. Mais la matiere est si abondante, que fi je lui avois donné plus d'étenduë, elle eut rempli plufieurs Volumes fans avoir recours aux épisodes; & elle m'a paru assez interessante pour pouvoir fe passer des ornemens empruntez de l'Art. Heureux fi ne pouvant égaler le feu du P. Maimbourg, la finesse des réflexions du P. d'Orleans, l'élegance & la legereté de l'Abbé de Vertot, la nobleffe & l'élevation de l'Hiftoire Romaine, je puis imiter la jufteffe & la folidité, l'ordre & la netteté du P. Daniel.

Quant aux fources d'où j'ai puifé la matiere de cette Hiftoire, il y en a qui font connuës de tout le monde. Ce font les Auteurs qui m'ont précedé & entre lesquels j'ai toujours fuivi ceux qui m'ont paru les plus exacts & les mieux inftruits. C'eft de ces Auteurs que j'ai tiré tout ce qui regarde la guerre &

pour l'Hiftoire des Négociations,de m'inftruire dans des Memoires particuliers, & ceux du Comte d'Avaux ne m'ont rien laiffé défirer de ce côté-là. Ccs Memoires qui font aujourd'hui entre les mains de Madame de Fontenille,font prefque tous Originaux. Ce font les Lettres du Comte d'Avaux, les Dépêches qu'il recevoit de la Cour & celles qu'il y envoïoit. Rien par confequent de plus sûr ni de plus autentique. Je cite les pieces à la marge à mesure que j'en fais ufage. Mais les cite-je fidelement ? C'est un scrupule que j'aurois épargné aux lecteurs,s'il m'avoit été permis d'executer le deffein que je m'étois proposé, qui étoit de donner avec ce Volume historique un fecond Volume compofé des Memoires du Comte 'd'Avaux, pour fervir de preuves au premier. Mais quelques obftacles dont il eft inutile d'inftruire le Public ont empêché l'execution de ce projet, & m'obligent de le remettre à la fin de tout l'Ouvrage. Les lecteurs pourront alors fe convaincre par euxmêmes de l'exactitude & de la fidelité de mes citations; & en attendant ils en trouveront les preuves dans les manufcrits de la Maison de Mefmes, s'ils veulent fe donner la peine de les confulter, & dans ceux de la Bibliotheque de Colbert, où l'on trouvera une grande partie des Memoires fur lefquels j'ai travaillé.

HISTOIRE

SOMMAIRE

DU PREMIER LIVRE.

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UT HER premier Auteur des troubles d'Allemagne. 11. Progrès du Lutheranisme. 111. Ligue de Smalcalde, IV. La France s'intereffe aux troubles de l'Allemagne. v. Charles V. déclare la guerre à l'Electeur de Saxe & au Lantgrave de Heffe-Caffel. vi. L'armée de la Ligue fe diffipe. vii. Charles V. fait l'Electeur de Saxe prifonnier, & le prive de l'Electorat. Vill. Le Lantgrave de Heffe eft arrêté prifonnier. 1x. Nouvelle Confederation des Princes Proteftans. x. Le Roi de France traite avec le nouvel Electeur de Saxe. X1. L'Electeur de Saxe fait la guerre à l'Empereur. x11. Le Roi de France s'empare de Metz, Toul & Verdun. X111. Les Princes Proteftans s'accommodent avec l'Empereur. xiv. Traité de Passau. xv. La Paix de Religion. xvi. Ferdinand I. fuccede à Charles V. Révolution des Païs-Bas. XV11. Calme de l'Empire fous Ferdinand I. & Maximilien II.xv111. Les troubles recommencent en Allemagne par la conteftation entre divers Prétendans fur la fucceffion du Duc de Cleves & de Juliers. xix. Nouvelle Confederation entre les Proteftans. xx. Ligue des Catholiques. XXI. Accommodement entre les deux principaux Prétendans à la fucceffion de Juliers. XXII. Entreprise de l'Empereur fur la ville de Juliers. XXIII. Les Princes Proteftans s'y oppofent par la voie des armes. XXIV. La ville de Juliers eft réduite fous l'obéissance de l'Electeur de Brandebourg & du Duc de Neubourg. xxv. Défordres commis à Paffau & en Boheme par les troupes de l'Archiduc Leopold. XXVI. L'Archiduc Mathias délivre Prague. XXVII. Mathias eft couronné Roi de Boheme & enfuite Empereur. XXVIII. L'Electeur de Brandebourg entreprend fur les droits du Duc de Neubourg, lequel fe fait Catholique. XXIX. L'Espagne & les Provinces-Unies prennent parti dans la guerre de Juliers. XXX. Troubles de Boheme. XXXI. Origine des troubles. XXXII. Attentat des Proteftans de Boheme révoltez. XXXIII. L'Empereur

écrit inutilement aux Etats de Boheme. XXXIV. Les rebelles fe préparent à la guerre. xxxv. Expedition du Comte de Dampierre & du Comte de Bucquoi en Boheme. xxxvI. Obftination des Rebelles. XXXVII. Les Proteftans de Boheme reçoivent des fecours de divers Princes. XXXVIII. Le Comte de Mansfeldt affiege Pilfen & s'en rend le maître. XXXIX. Continuation de la guerre. XL. Mort de Mathias. Ferdinand II. lui fuccede. XLI. La Boheme refufe de reconnoître Ferdinand. XLII. L'Autriche, la Silefie, la Moravie & la Luface fe foulevent contre Ferdinand. XLIII, Défordres commis par les Proteftans de Moravie. XLIV. Le Comte de la Tour affiege Vienne fans fuccès, & le Comte de Bucquoi défait Mansfeldt. XLV. Ferdinand II. eft cou ronné Empereur. XLVI. Frideric V. Electeur Palatin eft couronné Roi de Boheme par les Rebelles. XLV11. Irruption de Betlem-Gabor en Hongric. XLVIII. Le Comte de la Tour attaque fans fuccès le Comte de Bucquoi dans fes retranchemens près de Vienne. XLIX. Préparatifs de Ferdinand pour la guerre de Bohême. L. Il demande du fecours au Roi de France, & à d'autres Princes. L1. Préparatifs de Frideric. L11. La France envoie des Ambassadeurs en Allemagne pour y pacifier les troubles. L11. Le Duc de Baviere foumet l'Autriche à l'Empereur. LIV. Ferdinand fait une nouvelle fommation aux Rebelles. LV. L'armée imperiale entre en Boheme. LVI. L'Electeur de Saxe entre dans la Luface. Lv11. L'Electeur Palatin fe tient fur la défenfive. LV111. Marche de l'armée imperiale vers Prague. LIX. Difpofition des deux armées ennemies. LX. Bataille de Prague ou de Vveiffenberg. LXI. L'Electeur Palatin prend la fuite.LX11. Reddition de prague & de toute la Boheme. -LX111. La guerre continue encore en quelques endroits de la Boheme & dans la Hongrie. LXIV. Mort du Comte de Bucquoi. LXV. L'Empereur s'accommode avec Betlem-Gabor.

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I.

Luther premier

gnc.

'ALLEMAGNE joüiffoit d'une profonde paix par la fubordination de tous les Membres qui compofent ce Auteur des trougrand Empire, lorfqu'une fatale dif- bles de l'Allemapute de Religion en bannit peut-être pour jamais cette union parfaite qui affure le repos des peuples. La dissension comme un souffle rapide paffà des Ecoles jusques dans les Cours des Souverains. Plufieurs Princes que de prétendues exactions de la Cour de Rome irritoient depuis long-temps contre les Papes, faifirent avec ardeur l'occafion qu'on leur présenta de secoüer le joug de l'Eglise

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