Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors][merged small][ocr errors]

I.

SOMMAIRE

DU CINQUIEME LIVRE.

"L

E Roi d'Angleterre negocie avec la Maifon d'Autriche &les Couronnes alliées. 11. Il fe laisse amuser par P'Empereur. 111. Il negocie avec la France & la Suede. IV. Con-grès indiqué à Hambourg. v. Démêlé à Paris entre les Anglois &les Suedois. VI. La Cour de France eft mécontente de celle d'Angleterre. VII. Succès des Conferences de Hambourg. VIII. Malheureuse expedition du Prince Palatin. Ix. Il ne réu.t pas mieux dans la négociation. x. La négociation du Roi d'Angleterre échoue entierement. XI. Négociation du Prince de Tran-filvanie avec les Couronnes alliées. XII. Suite de la négociation, elle demeure fans effet. XIII. Les Ducs de Lunebourg prennent le parti de la neutralité. XIV. Le Lantgrave de Heffe traite avec la France. xv. Les Imperiaux font tous leurs efforts pour rompre l'alliance des deux Couronnes. XVI. Ils font à Salvius. des propofitions pour un traité particulier. XVII. Ils font de nouvelles propofitions également captieufes & éblouiffantes. XVIII. Nouveaux artifices des Miniftres de l'Empereur. XIX.. Commencement des Conferences à Hambourg pour le traité préliminaire. XX. Les Imperiaux veulent en exclure le Comte d'Avaux. XXI. Premiere demande des Imperiaux refufée par Comte d'Avaux. XXII. Conteftations fur les fauf-conduits. XXIII. Demandes du Roi de France. XXIV. Refus des Imperiaux. XXV. Raisons alleguées par les Alliez pour juftifier leurs demandes. XXVI. Les Imperiaux fe relâchent fur quelques points. XXVII. Temperament proposé par les Imperiaux. XXVIII. Il est rejetté par le Comte d'Avaux. xxix. Motifs de fa conduite. xxx. Il la fait approuver aux Suedois. XXXI. Plufieurs Princes approuvent la conduite de la France. xxx11. Elle propofe un nouveau temperament. XXX111. Le Pape proposede nouveau une treve. XXXIV. Politique du Cardinal de Riche

le

Fieu. XXXV. Conditions de la treve exigées par Grotius Ambaffadeur de Suede à Paris. XXXVI. La Cour s'applique à le chagriner. XXXVII. La négociation de la treve eft renvoiée à Hambourg. xxxvIII. La Maifon d'Autriche la refufe XXXIX. Les Imperiaux renouvellent leurs intrigues auprès des Suedois. XL. Banier négocie fecretement avec les Imperiaux, mais fans fuccès. XLI. Continuation de la guerre. XLII. Les François affiegent Hefdin. XLIII. Picolomini bat l'armée Françoife devant Thionville. XLIV. Il eft obligé de lever le fiege de Mouzon. XLV. Diverfes pertes des Espagnols. XLVI. La Ducheffe de Savoie eft réduite à de fâcheufes extrémitez. Les Princes de Savoie se rendent maîtres de prefque tout le Piémont. XLVII. Ils prennent Turin & affiegent la Citadelle. XLVIII. La Ducheffe fait un nouveau traité avec la France & en reçoit des fecours. XLIX. Exploits du Comte d'Harcourt en Italie. L. Il défait les Efpagnols devant Cafal. LI. Il reprend Turin & rétablit la Ducheffe de Savoie. LII. Banier reçoit des fecours d'argent du Comte d'Avaux. LIII. La difette ruine l'armée Imperiale. LIV. Banier entre dans la Boheme & y fait plufieurs conquêtes. LV. Mort du Duc Bernard. LVI. La France veut retenir fes conquêtes & fon armée. LVII. L'Empereur & plufieurs Princes veulent s'en emparer. LVIII. Deffeins du Prince Palatin fur les conquêtes & les troupes du Duc Bernard. LIX. Il veut paffer incognito par la France & il y est arrêté. LX. Le Prince Cafimir y eft auffi retenu prifonnier. LXI. Les Rois d'Angleterre & de Dannemark fe plaignent de la détention du Prince Palatin. LXII. La France fe met en poffeffion des conquêtes & des troupes du Duc Ber-nard. LXIII. La France fonge à renouveller fon traité d'Al liance avec la Suede.

AN. 1639.

I.

Le Roi d'Angleterre négocie avec la Maifon

glet. Charles I,

L

LIVRE CINQUIE ME.

A France n'étoit pas tellement occupée du foin d'affermir fes Alliez dans fon parti, qu'elle

d'Autriche & les ne fongeât en même temps à se faire de nouveaux Couronnes alliées, amis, ou à écarter les ennemis qu'on tâchoit de lui fufciter. Le Roi d'Angleterre étoit alors l'objet de la politique des deux partis. Ce Prince honteux de demeurer dans l'inaction tandis que toute l'Europe étoit en mouvement, voulut à fon tour entrer dans la mêlée. Il avoit deux moïens de rétablir l'Electeur. Palatin, qui étoient ou de fe joindre aux ennemis de la Maifon d'Autriche pour le rétablir par la force des armes, ou de s'unir contre eux avec la Maison d'AuLarrey hift.d'An- triche même, à condition qu'elle rétabliroit l'Electeur. Après avoir long-temps balancé ces deux expediens, comme l'un & l'autre l'engageoit à la guerre dans un temps où il étoit menacé d'une guerre domeftique de la part de fes fujets, & où le Parlement ne vouloit point entendre parler de fubfides, il entreprit de faire fuppléer l'adresse à la force. Il se perfuada qu'en négociant, qu'en ménageant les deux partis, en les intimidant tour à tour, il ameneroit enfin l'un ou l'autre à faire quelque effort extraordinaire en faveur du Palatin. Ce manege fembla d'abord lui réussir. Tandis qu'on le crut résolu à la guerre & capable de la foutenir, les uns & les autres fe flattant de le gagner s'appliquerent à le ménager; mais on s'apperçût bien-tôt que les négociations n'aboutiffoient à rien de folide, & on ne s'étudia

plus qu'à l'amufer par de vaines esperances. On vou-
lut bien n'en pas faire un ennemi quoiqu'on n'en An. 1639.
cût rien à craindre; mais on fe mit peu en peine
d'en faire un Allié, parce qu'on n'en avoit rien à
efperer. On le laiffa ainfi dans une espece de neutra-
lité, qui étoit tout ce qu'on pouvoit fouhaiter de
lui de plus avantageux dans la fituation où étoient
alors les affaires d'Angleterre..

[ocr errors]

Il fe laiffe amufer

Pufendorf. l. 9

Dès que ce Prince parût vouloir s'unir avec la France par un traité d'alliance qu'il propofoit par l'Empereur. entre les deux Couronnes, l'Ambaffadeur d'Efpagne à Londres n'omit rien pour le détourner de ce deffein, & ne parla que de reftituer le Palatinat. L'Empereur allarmé lui écrivit, & lui promit que s'il vouloit envoïer un Ambaffadeur à Vienne, l'affaire feroit bien-tôt terminée. Il n'en fallut pas davantage pour faire évanouir tous les projets de guerre vrais ou apparens que le Roi d'Angleterre avoit faits. Il envoïa à Vienne le Comte d'Arondel à qui Ferdinand prodigua les honneurs & les promeffes, & Charles compta tellement fur le fuccès de cette négociation, qu'il ne ménagea prefque plus les ennemis de la Maifon d'Autriche. Il refufa aux Suedois la permiffion de lever des troupes dans fes Etats; il négligea le traité qu'il avoit commencé avec le Roi de France à qui il demanda même la reftitu tion de la Lorraine afin d'ôter à l'Empereur un prétexte de refufer celle du Palatinat. Enfin il fe brouilla avec les Hollandois au fujet de la pêche & de l'hommage du pavillon.

C'étoit-là fe mettre à la discretion de l'Empereur,

[ocr errors]

temps retenu le Comte d'Arondel fans lui donner AN. 1639. de réponse précise, il le renvoïa enfin en lui déclarant qu'on ne rendroit point le Palatinat à l'Electeur, à moins qu'il ne dédommageât le Roi d'Efpagne & le Duc de Baviere de tous les frais de la guerre; & quant au titre d'Electeur, qu'il ne pouvoit pas fe réfoudre à en dépouiller le Duc de Baviere dont les ancêtres l'avoient autrefois légitimement poffedé.

IH.

la France & la

Suede.

Une telle déclaration fit comprendre trop tard négocie avec au Roi d'Angleterre le peu de fond qu'il devoit faire fur les promeffes de la Maison d'Autriche. Il y avoit déja quelque temps qu'il commençoit à s'en défier, & n'efperant plus réuffir par cette voïe, il en prit une toute oppofée qui ne lui réuffit pas mieux. Il envoïa un Ambaffadeur à la Reine de Suede pour lui offrir d'unir enfemble leurs forces contre l'Em-pereur. Il permit aux Officiers Suedois de lever des troupes en Angleterre. Il recommença de grands préparatifs de guerre, & il donna ordre à son Ambaffadeur à Paris de conclure inceffamment le traité d'alliance projetté entre la France & l'Angleterre. Quoique ni les François ni les Suedois ne comptaffent pas beaucoup fur ces nouvelles réfolutions de Charles, les uns & les autres ne laifferent pas d'écouter favorablement fes propofitions pour donner du moins de l'inquiétude à Ferdinand. Il offroit au Roi de France d'armer une flotte fur l'Océan, & de l'aider de tout son pouvoir à pouffer vivement la guerre en Allemagne ; mais il ne proposoit rien en détail, ce qui rendoit ces avances inutiles, & il demandoit une ou deux Places de sûreté en Weftpha

lie,

« AnteriorContinuar »