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gone qui avoit entrepris dans fon abfence d'enlever un de fes quartiers.

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AN. 1641.

On renouë la

traité prélimi

Conduite irréguliere du Roi de

Suecicarum l. 13.

Ce fut dans ces circonftances que le traité des LIV. préliminaires pour la paix generale, dont la diffi- négociation du culté arrêtoit depuis fi long-temps les Plenipotentiaires de toutes les Couronnes, fut enfin conclu avec l'applaudiffement de toute l'Europe par la mediation du Roi de Dannemark. Il y avoit dans la conduite de ce Prince des contradictions appa- Dannemark. rentes que les plus habiles politiques avoient de la peine à concilier. Il paroiffoit travailler avec un ve- Pufendorf rerum ritable zele à menager la paix entre les Sucdois && praced. l'Empereur. Il s'étoit offert lui-même pour Médiateur, & il étoit extrémement jaloux de cet honneur, jufqu'à trouver mauvais qu'on fit quelques propofitions fans le confulter, & jufqu'à en venir aux menaces lorfqu'on paroiffoit negliger fa médiation. D'un autre côté il étoit ennemi des Suedois, & quoi qu'il prît grand foin de cacher fes fentimens, il laiffoit échapper de temps en temps des marques de haine qui le rendoient juftement fufpect. Tantôt on le voïoit entretenir avec les Imperiaux des intelligences fecretes. Ses Officiers tâchoient de débaucher les troupes Suedoifes. Il envoïoit des Ambafsadeurs en Espagne, en Angleterre, en Moscovie, & alors les Suçdois s'imaginoient qu'il vouloit leur déclarer la guerre. Tantôt, il négocioit fecretement avec la Pologne, les Electeurs de Saxe & de Brandebourg & les Ducs de Lunebourg; & alors les Miniftres & les Generaux de l'Empereur fe tenoient en garde contre lui. Son Ambaffadeur à la Diete de

bourg, & fon Réfident en Suede publioit qu'il en AN. 1641. Vouloit à l'Empereur.

Mais les plus éclairez croïoient penetrer fes veritables difpofitions au travers de tant d'artifices, & jugeoient que ce Prince vouloit fe faire craindre des uns & des autres, afin que les deux partis n'ofant l'irriter continuaffent à lui déferer le titre de Médiateur, ou même de Juge abfolu de leurs differends, Car il eft vrai qu'il fouhaitoit de voir l'Allemagne pacifiéc, afin d'éloigner une guerre dont le voifinage incommodoit les Etats; mais il fouhaitoit encore plus de voir la Suede humiliée, & ce n'étoit que pour l'empêcher de tirer aucun avantage du traité de paix, qu'il vouloit en être le Médiateur. Les Suedois qui entrevoïoient depuis long-temps fa mauvaise difpofition à leur égard, l'auroient volon tiers difpenfé des peines qu'il prenoit pour leur procurer la paix, & ils auroient prefque préferé une guerre ouverte à une médiation si suspecte. L'Empereur de fon côté ne pouvoit gueres fé fier à un Prince qui avoit fait la guerre en Allemagne pour les mêmes interêts que les Suedois. Tant de juftes défiances ne contribuerent pas peu à retarder le fuccès des négociations. Cependant à force d'agir & de folliciter, obtenant toujours quelque chofe tantôt des uns, tantôt des autres, le Roi de Dannemark par fon importunité autant que par fon adreffe vint à bout de faire conclure le traité des préliminaires de fa maniere que je vais raconter.

Fin du fixieme Livre.

SOMMAIRE

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I.

SOMMAIRE

DU SEPTIEME LIVRE.

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Bftacles qui retardoient le traité préleminaire. I1. Difficultez fur les fauf-conduits. III. Conteftation fur le jour du congrès. IV. Temperament proposé par Lutzau & rejetté par le Comte d'Avaux. v. Propofition Specieuse éludéc par le Comte d'Avaux. vI. Embarras de Lutzau & du Roi de Dannemark. VII. La France demande un fauf-conduit particulier pour la Ducheffe de Savoie. VIII. Salvius & le Réfidentde Heffe fe plaignent de la France. Ix. Embarras du Comte d'Avaux. x. Il agit fans attendre les ordres de la Cour, XI. Succès de fa démarche. XII. Les Plenipotentiaires reglent les articles du traité. XIII. Sauf-conduits pour la Ducheffe de Savoie. XIV. Autres reglemens. xv. Précautions pour la sûreté des Plenipotentiaires. XVI. Difficulté fur le titre d'Empereur. XVII. Conteftation fur la prééminence des Couronnes. XVIII. Temperament accepté de part & d'autre. XIX. Conclufion du traité. xx. Sentimens des deux Couronnes fur ce traité. XXI. Lutzau eft dif gracié. XXII. Le Comte d'Aversberg vient prendre fa place & fe plaint du traité. XXIII. Réponse du Comte d'Avaux & de Salvius. XXIV. Le Comte d'Aversberg présente une ratification informe. XXV. Salvius confent à l'accepter. Le Comte d'Avaux la refufe. xxvI. Raifons de fon refus. XXVII. Nouveaux artifices des Imperiaux pour gagner les Suedois. XXVIII. Salvius refufe d'écouter les propofitions des Imperiaux. xxix. Le Comte d'Avaux fe difpofe à partir de Hambourg. xxx. Le Roi de Dannemark veut renouer la négociation. XXXI. Réponse des Plenipotentiaires de France & de Suede. XXXII. Le Comte d'Avaux part de Hambourg & fe rend à Paris. XXXIII. Torften fon fuccede à Banier. Suite de la guerre d'Allemagne. XXXIV. Exploits

du nouveau General: XXXV.Bataille de Leipfick. xxxvI.Ävan-tages remportez par le Comte de Guebriant. XXXVII. Bataille de Kempen. XXXVIII. Suite de la guerre de Flandre & de Catalogne. XXXIX. Suite de la guerre d'Italie. Accommodement des Princes de Savoie. XL. Les ennemis fe flattent de l'efperance d'une révolution en France. XLI. Mort du Cardinal de Richelieu. XLII. Son caractere. XLIII. Le Cardinal Mazarin lui fuccede. XLIV. La Maifon d'Autriche neglige les négociations. XLV. Le Cardinal Mazarin fuit le plan de fon prédeceffeur. XLVI. Les Imperiaux préfentent une ratification défectueuse. XLVII. Ils follicitent les Suedois d'abandonner la France. XLVIIL L'Empereur envoie enfin une ratification en bonne forme. XLIX.. Ratification de l'Empereur. L. Ratification du Roi de France. LI. Conteftation fur la ratification & les fauf-conduits du Roi d'Ef pagne. LII. Le Roi de Dannemark précipite la conclufion du traité. LIII. Echange des fauf-conduits & des ratifications. LIV. Conclufion du traité préliminaire. LV. Mort de Louis XIII. LVI. Le Cardinal Mazarin premier Miniftre fous la Reine Régente. LVII. Salvius veut commencer la négociation de la paix. LVIII. Les Régens de Suede l'en empêchent.LIX. Bataille de Rocroy. LX.. Soupçons des Suedois diffipez. LXI. Choix des Plenipotentiaires François pour le traité de paix. LXII. Sentimens du Cardinal Mazarin pour nommé Plenipotentiaire eft encore fait Surintendant des Finances. LXIV. M. le Comte de Servien eft nommé fecond Plenipotentiaire pour le traité de Munster. LXV. Préparatifs à Munster & à Ofnabrug. LXVI. Les Plenipotentiaires de l'Empereur fe rendent à Munster & à Osnabrug. LXVII. Ils font fuivis des Plenipotentiaires d'Espagne. LXVIII. Impatience des Danois. LXIX. Médiation de Pologne rejettée. LXX. Salvius fe rend à Ofnabrug. LXXI. Les François different de fe rendre à Munster.

le Comte d'Avaux. LXIII. Le Comte d'Avaux

AN. 1641.

L

LIVRE SEPTIE' ME.

I. Obstacles qui retardoient le trai

ES obftacles qui retardoient la conclusion du traité préliminaire se réduifoient à trois articles qui étoient les fauf-conduits, le lieu des Con- té préliminaire. ferences & le jour où elles devoient commencer. L'Empereur avoit confenti à changer le licu des Conferences, comme la France le fouhaitoit ; c'eft àdire qu'il avoit approuvé le choix de Munster & d'Ofnabrug. Il s'offroit auffi à faire dans les faufconduits les changemens qu'on avoit demandez, & il promettoit ceux du Roi d'Efpagne. Ainfi il fembloit qu'il ne reftât plus qu'à fixer un jour pour commencer le traité. Mais en matiere de négocia tion rien n'eft plus ordinaire que de voir naître de nouveaux obstacles, lorfqu'on croit que tout cft terminé ; & ceux qui fe rencontrerent dans cette négociation furent d'autant plus difficiles à lever, qu'ils étoient formez avec une égale affectation par les deux partis.

La Cour de France enflée de la profperité de fes armes, & comptant encore beaucoup fur le fuccès des campagnes prochaines,regardoit la paix comme une barriere fatale qui devoit arrêter le cours de fes conquêtes. Le Cardinal de Richelieu voïant la fanté du Roi s'affoiblir de plus en plus s'imaginoit que la continuation de la guerre pouvoit feule lui fraïer le Avaux le 4. chemin à la Régence du Roïaume. Il fongeoit ainfi beaucoup plus aux moïens d'éloigner la paix qu'à l'avancer; & dans la neceffité de commencer le

Dépêche au Comte

Mars 1642.

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