་ ου LETTRES SUR L'ÉDUCATION; CONTENANT tous les principes relatifs TOME TROISIÈME. A PARIS; Chez M. LAMBERT & F. J. BAUDOUIN, M. DCC. LXXXII IL y a deux jours qu'étant seule dans ma chambre avec Adèle, Miff Bridget entra précipitamment, en me criant de la porte, que je ferois sûrement fatisfaite de la manière dont Dainville avoit fait ma commiffion: au même instant, Dainville arrive en tenant par la main la plus charmante enfant que j'aie jamais vue; c'étoit une petite fille de fix ans & demi, jolie comme le jour, & qui, en m'appercevant, courut à moi en me tendant les bras. Je la pris fur mes genoux, en demandant à Dainville qui elle étoit : c'eft, répondit-il, une petite orpheline, elle a perdu fon père il y a quel ques années, & fa mère vient de mourir. Ah Maman, dit Adèle, vous en prendrez foin!.... Ce fera une bonne action, reprit Dainville, car elle est à la charge d'une vieille femme qui n'est pas en état de la garder plus long-temps.. Affurément, interrompis-je, c'est avec un extrême plaifir que je m'en chargerai.... Mais où la mettrons-nous, en attendant que nous ayons trouvé une maison où l'on puiffe la placer... = Oh, Maman, gardons-la, elle est si jolie, elle a l'air fi doux! - Oh, la garder, cela est imMais du moins pendant quelques poffible ! .... jours.... .... Allons, j'y confens, & je vous charge, Adèle, d'avoir l'oeil für elle.... car moi j'ai tant d'occupations .... Ah, de tout mon cœur! .... Maman, je la ferai coucher dans ma chambre?... A la bonne heure..... Oh, cette charmante petite, je ferai fa gouvernante! .... Il faut que je lui dife cela en Italien. En effet, comme tout ce dialogue avoit été en François, l'enfant n'en avoit pas entendu un mot. Adèle, l'embraffant tendrement: Je vais être votre Maman, lui dit-elle le voulez-vous bien? .... A ce mot de Maman |