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EPUB

DE CICERON

S..UR

LES VRAIS BIENS

ET SUR

LES VRAIS MAUX,
TRADUITS EN FRANÇAIS

Par REGNIER DESMARAIS

Avec le Texte Latin.

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Nouvelle Édition revue & corrigée.

META LABORIS
HONOS

A PARIS,

Chez les Freres BARBOU, Imprimeurs-Libraires,
rue des Mathurins.

L'An III de la République Française.

1779

BAYERISCHE

STAATSBIBLIOTHEK

MUENCHEN

AVERTISSEMENT.

COMME il m'a paru qu'à rendre mot pour mot en François le titre Latin de ce Traité, De finibus bonorum et malorum, cela ne porteroit aucune idée précise à l'esprit, je l'ai intitulé: Entretiens sur les vrais biens et sur les vrais maux.

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et

Tout l'ouvrage est adressé à Brutus divisé en cinq Livres, dans lesquels Cicéron examine à fond les différentes opinions des Grecs sur ce sujet. Les principales étoient réduites à trois; celle d'Epicure; celle de Zénon et des Stoïciens; celle des Académiciens et des Péripatéticiens. C'est aussi à la discussion de celles-là seules qu'il s'attache principalement ; toutes les autres ou tenant en partie à quelqu'une des trois, ou étant dès-lors abandonnées.

Le premier et le second Livre, dont il suppose que la scène s'est passée dans sa maison auprès de Cumes, ne regarde que la doctrine d'Epicure, qui mettoit le souverain bien dans la volupté, et qui regardoit la douleur comme le plus grand des maux. Cette doctrine

est soutenue dans le premier Livre par Lucius Torquatus, Epicurien de Secte, et réfutée dans le second par Cicéron.

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La scène du troisieme et du quatrieme se passe à Tusculum entre Caton et Cicéron. Dans l'un Caton expose l'opinion de Zénon et des Stoïciens, qui ne mettoient au rang des biens que ce qui est honnête, ni au nombre des maux que ce qui est honteux. Dans l'autre, Cicéron combat et renverse leur opinion en faifant voir que celle de Platon d'Aristote, des Académiciens et des Péripatéticiens, qui regardoient la vertu comme le plus grand des biens; mais non pas comme le seul, est beaucoup plus conforme aux principes de la Nature, et aux lumieres de la Raison; puisque l'homme étant composé d'ame et de corps, il falloit qu'il pût tirer son bonheur de l'un et de l'autre.

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Enfin la scène du cinquieme Livre se tient à Athènes, dans l'Académie, entre Pison Cicéron, Quintus son frere, Lucius son neveu, et Pomponius Atticus. Là Pison, qui étoit fort attaché à l'ancienne Académie expose toute la doctrine, touchant les vrais biens et les vrais maux, à la priere de Cicéron, et en faveur du jeune Lucius. Cette exposition est de temps en temps traversée, et principalement vers la fin, par quelques objections que Cicéron y fait et Pison y répond de telle sorte, qu'il ne laisse rien à lui pouvoir objecter.

Tout l'Ouvrage, selon qu'il est divisé par Cicéron, paroît avoir été fait en divers lieux, et en divers temps. Mais quoique dans le second Livre il soit parlé de Pompée, comme étant alors dans sa splendeur; et quoique dans le troisieme et dans le quatrieme Caton soit introduit comme soutenant la doctrine des Stoïciens; ce que Cicéron dit lui-même de cet Ouvrage dans le second livre de la Divination, et ce qu'il et ce qu'il en écrit à Atticus, dans la douzieme Lettre du douzieme Livre, et dans quelques autres, fait voir qu'il l'a composé tout de suite, lorsque n'ayant plus de part à l'administration de la République, il se retira pour ne s'adonner qu'à l'étude de la Philosophie. Autant même qu'on le peut conjecturer, il a été écrit dans le temps de l'expédition de César en Espagne contre les enfans de Pompée,

Quant aux Remarques que j'ai cru devoir faire pour un plus grand éclaircissement des choses, j'ai essayé de n'en faire aucune, qui ne me parût en quelque sorte nécessaire. Véritablement il y en a une où je me suis fort étendu sans besoin; et c'est celle du commencement du quatrieme Livre, à propos de l'Oraison de Cicéron pour Muréna, qui est une des plus belles de cet Orateur. (1)

(1) La Traduction de cette Oraison se trouve au Tome a des Oraisons choisies de Cicéron par Vailly.

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