VI Réflexions

à la differtation latine,

lation d'une infinité de perfonnes affligées; ils aimeront mieux reconnoître ici le doigt de Dieu, que d'attribuer à l'efprit malin cette foule de merveilles, qui obligent les peuples d lui en rendre de continuelles actions de graces..

Il faut avouer que l'Auteur de fur la réponfe cette réponfe n'a rien oublié pour purger de fuperftition la Neuvaine de Saint Hubert. Il abandonne PHiftoire de l'Etole envoyée du Ciel, ou du moins il n'en parle pas. On peut conjecturer de ce filence, que cette Etole n'eft pas auffi miraculeufe qu'on le dit. Si cela eft, on ne doit plus dire qu'elle ne s'ufe jamais, & l'on a droit de penfer que depuis tant de temps qu'on taille les gens mordus par des animaux enragés, on a fubftitué plus d'une Etole. Mais il s'appuie fur des Hiftoriens qui ne méritent aucune créance, ainfi que le fait voir l'Auteur de la Differtation latine. Cet écrit paroît avoir été compofé pour diminuer la force des raifonnemens qui fe fait fentir dans l'ouvrage latin ; & on ne raprien qui porte établiffe des par preuves incontestables les faits qui feuls:.

pourroient autorifer la Neuvaine. Je perfifte donc à dire qu'elle eft pleine de pratiques fuperftitienfes, & qu'il faudroit s'en tenir à faire toucher quelque Relique du Saint, ainfi que je l'ai marqué dans le chapitre précédent.

CHAPITRE IV.

Ce qu'il faut penser de ceux qui fe difent Chevaliers de Saint Hubert « &iffus de fa race. De la guérifon des écrouelles par les Rois de France & d'Angleterre. Quelques autres vertus attribuées à ces derniers . Princes.

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que nous venons de dire la Neuvaine de Saint Hubert nous engage à éclaircir un autre fait. Outre le miracle opéré dans le Monaftere de Saint Hubert aux Ardennes, on a dit pendant long-temps qu'il y avoit une famille iffue de ce S. Evêque, laquelle avoit la vertu, en touchant à la tête, au nom de Dieu & de la Vierge, de préserver de la rage, & de guérir par le feul atton

chement ceux qui avoient été mordus par des animaux enragés, quand même ce feroit au vifage & jufqu'au fang. Cette famille avoit encore droit de relever du répi,& de toucher avec la clef de Saint Hubert toutes fortes d'animaux, fans la chauffer.Tous: ces privileges fe trouvent dans un billet imprimé que répandit un célebre Chevalier de Saint Hubert. Il s'appelloit George Hubert, Chevalier iffu en droite ligne de la racedu glorieux Saint Hubert d'Ardennes, Gentilhomme de la maifon du Roi. Ce font les titres qu'on lui donne dans l'extrait baptiftaire de fon fils nommé Jean-Louis, qui après avoir été ondoyé teçut en 1681. les cérémonies du baptême dans la Pariffe de Saint Merry.

En 1649. le dernier jour de Décembre, ce George Hubert obtint des Lettres Patentes, pour pouvoir exercem tranquillement fon merveilleux talent. Comme elles contiennent quelques faits particuliers, je crois. devoir en rapporter ici la fubftance. Il y eft dit que Louis XIII. s'étoit fait toucher, qu'il avoit ordonné à ce Chevalier de demeurer à fa fuite

fon Oncle

que Louis XIV. le Duc d'Orléans les Princes de Condén & de Conti, tous les Officiers de la Couronne, & tous ceux de la maifon du Roi, s'étoient fait toucher;1 & que par le feul attouchement ils avoient été préfervés de toutes fortes de bêtes enragées. Ces Lettres Patentes font datées de Paris le dermier jour de Décembre 1649. & le feptieme du regne de Louis XIV... fignées Louis, & plus bas par le Roi, la Reine Régente fa mere pré-fente:

Il faut remarquer que dans ces Let-: tres Patentes, auffi bien que dans le billet imprimé, il eft nommé le Che-valier de S. Hubert, iffu de la lignée & génération da glorieux Saint Hubert Ardenne, fils de Bernard Duc d'A-~ quitaine, avec certe différence que dans le billet imprimé en 1701. il fe dit feul iffu de la noble race du glorieux S. Hubert, & s'affocie une Seeur qui avoit auffi la même vertu. Il-eft dit expreffément dans les Let tres Patentes, que ce Chevalier avortr le Privilege de guérir toutes les perfon-nes mordues de loups oa chiens enragés

autres beftianx atteints de la rage ca

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touchant au chef, fans aucune application de remede ni médicament..

En conféquence de cette permiffion il fit courir dans Paris des billets imprimés, où il marquoit fon adreffe à ceux qui voudroient fe faire toucher. Nous apprenons par la permiffiom que lui accorda M. Jean François, de Gondi, premier Archevêque de: Paris, le 2. d'Août 1652. que George Hubert jeûnoit la veille du jour qu'il devoit toucher, & que le jourde l'attouchement il fe confeffoit & communioit. Ce Prélat lui accorde par la même permiffion, la Chapelle de Saint Jofeph fituée dans l'étendue de la Paroiffe de Saint Euftache, pour y toucher ceux qui fe préfenteroient.. » Il déclare que par grace fpéciale de » Dieu, de la Sainte Vierge, & de » Saint Hubert, il touche toutes per» fonnes de l'un & de l'autre fexe qui "font mordus de chiens, loups, &

autres animaux enragés, en tou >> chant au chef, fans appliquer au-2.cuns médicamens ni autres remedess & qu'étant arrivé, il y a quel»ques années, qu'un chien enragé avoit mordu, tant en fa maifon de: 2. Gondi & Saint Cloud, qu'au Chi