Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

Fiefs devoient fournir des troupes dans le befoin. C'eft donc une idée de s'imaginer que le Chevalier de S. Hubert foit iffu de la race de S. Hubert, fils de Bertrand Duc d'AquiCoint, Ann, taine. Le P. le Cointe ne parle qu'obf curément des Ancêtres de S. Hubert: il dit qu'il étoit d'Aquitaine, & que fainte Ode, femme de Bogges Duc. d'Aquitaine, étoit fa tante maternelle. Voilà tout ce qu'on fait de certain touchant l'origine du Saint..

Eccl. Franc.T. 448.198.

[ocr errors]

rifon des

2o.. Au onzieme fiecle, où l'on a fait l'Hiftoire de toutes les merveil les du Saint, on voit bien qu'on alloit déja à fon tombeau, qu'on y étoit taillé, & qu'on mettoit à l'incifion un petit brin de l'Etole; mais nul veftige du Chevalier errant..

On oppofe l'ufage des Rois de De la gué France, qui guériffent des écrouelécrouelles par les cet ufage, dit-on, aété générales. Rois de lement approuvé & refpecté par les

France.

Auteurs de toutes les nations qui en ont parlé. Il ne faut donc pas trouver mauvais que des perfonnes d'une certaine race guériffent de tertains

maux..

Je réponds 1 que la guérifon des éérouelles par les Rois de France.eft

conftante & très-ancienne, & qu'il n'en eft pas de même des guérifons des prétendus Chevaliers de S. Hubert. Je réponds en fecond lieu, que les Auteurs qui ont parlé avec admiration de la guérifon des écrouelles. ont cru que ce miracle s'étoit opéré depuis le temps de Clovis, & ont attribué cette vertu à l'huile céleste de la fainte Ampoule, dont on fuppofe que le grand Clovis fut facré. S. Thomas,au 2. liv. de regimine Principum, tire de cette origine la caufe de cette merveille: Sanctitatis facra unctionis. argumentum affumimus ex geftis Francorum, &B. Remigii fuper Clodoveum Regem, ex delatione olei defuper per co-lumbam, quo Rex præfatus fuit inunctus; &inunguntur pofteri; fignis, portentis ac variis curis apparentibus in eis ex unctione pradicta. Je réponds en troisieme lieu, que quoique la guérifon des écrouelles ne vienne pas du temps de Clovis, & ne puiffe pas être rapportée. au Sacre de nos Rois, elle ne laiffe pas d'être très-ancienne & très-refpectable. Véritablement il n'y a pas lieu de rapporter la caufe de cette merveille au premier Sacre de Clovis. On ne fauroit prouver que ce premier

Roi Chrétien ait reçu quelqu'autre, onction que celle du Baptême & de la Confirmation. On ne voit pas même qu'aucun des Rois de la premiere race ait jamais été facré. Pepin l'a été le premier à Soiffons par S. Boniface l'an 75 1. & le fut encore à S. Denys. en France trois ans après, par le Pape Etienne III. Depuis ce temps-là l'augufte cérémonie des Sacres n'a jamais été interrompue. Je ne vois pourtant pas qu'on puiffe rapporter à cette époque du premier Sacre la guérifon des écrouelles. On ne lit nulle part que Charlemagne & Louïs le Débonnaire, fon fils, aient guéri ces fortes de maladies, quoiqu'un très-grand nombre d'Hiftoriens. nous aient fait le détail de toutes leurs actions. Mais cela n'empêche pas que cette vertu merveilleufe ne foit trèsancienne. Il y a plus de 600. ans que Guibert de Nogent en a fait mention. Il ́en parle comme témoin oculaire ; car il avoit fouvent vû le Roi Louïs le Gros guérir les écrouelles en touchant les malades, & faifant fur eux le figne de la Croix. Les paroles de cet Au, reur n'ont jamais été citées par du Laurent ni par aucun autre Auteur

Guibert de

Sanct. lib. I

qui ait traité de la guérifon des écrouelles ; & elles méritent bien d'être rapportées ici. Quid, quod Dominum noftrum Ludovicum Regem confue- pignoribus tudinario uti videmus prodigio? Hos pla- cap. 1.p. 331. nè qui fcrophas circa jugulum, aut ufpiam in corpore patiuntur, ad tactum ejus, fuperaddito crucis figno, vidi catervatim me ei cohærente, & etiam prohibente, concurrere. Quos tamen ille ingenita liberalitate, ferena ad fe manu obuncans humillimè confignabat. Cujus gloriam miraculi cum Philippus pater ejus alacriter exerceret, nefcio quibus incidentibus culpis, amifit. Super aliis Regibus qualiter fe gerant in hac re fuperfedeo; Regem tamen Anglicum neutiquam in talibus audere fcio.

V.

Guibert

Il y a plufieurs remarques à faire fur cet endroit : la premiere eft que la. la. Reflexions vertu de guérir les écrouelles étoit fur le texte de connue avant Louis le Gros, puisqu'elle avoit été exercée par le Roi Philippe premier.

La feconde eft que cette vertu peut ceffer, & qu'elle ceffa en effet durant plufieurs années en la perfonne de Philippe ce qui fe rapporte fans. doute au temps que ce Prince demeura excommunié pour avoir épou

[ocr errors]

fé Bertrade, femme du Comte d'Anjou, qu'il ne porta point de Couronne ne fe trouva à aucune des Fêtes Solemnelles Royales, & le contenta d'affifter tous les jours à une Meffe baffe avec le confentement des Evêques ; ainfi que le dit * Orderic Vital, Aureur contemporain, qui fut fait Prêtre en 1108. un an avant la mort du Roi Philippe. La troisieme remarque eft qu'il n'eft pas vrai que Saint Louis ait ufé le premier du figne de la croix en touchant les malades, & qu'ainfr Guillaume de Nangis s'eft trompé fur ce point dans la vie de Saint Louis, lorfqu'il a dit que les Prédéceffeurs de ce Saint fe contentant de toucher les malades, il avoit ajoûté à cette cérémonie le figne de la croix,

* Tempore igitur. Urbani & Pafcalis Romanorum. Pontificum, frè x v-annis interdictus fuit : quo tempore nunquam diadema portavit, nec purpuram induit, neque folemnitatem aliquam regio more celebravit. In quodcumque oppidum vel urbem Galliarum Rex adveniffet, mox ut à Clero auditum fuiffet, ceffabat omnis clangor campanarum, & generalis cultus Clericorum: luctus itaque publicus agebatur,& dominicus cultus privatim exercebatur, quamdiu. tranfgreffor Princeps in eadem Dioecefi commorabatur. Permiffu tamen Præfulum, quorum Dominus erat, pro regali dignitate Capellanum fuum habebat,, à quo cum privata familia privatim Miffam audicbat. Liv. v.111. hift. Ecclef. pag. 999s

« AnteriorContinuar »