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Demetrius,

Chrêtiens. Byfantine, il faut remonter jufqu'ar S. Simplicius fecond fiecle pour y voir ces fortes & S. Brice fe d'épreuves; car, felon l'Auteur de justifient par le feu. cette Chronique, * Demetrius, on* De Pa- zieme Evêque d'Alexandrie qui triarchis Alex. donna la Prêtrife à Origene, vou

p.113.

,

lant prouver, quand on le fit Evêque quoiqu'il fût marié depuis quarantehuit ans, qu'il avoit toujours vécu avec fa femme comme avec fa fœur, fit mettre du feu dans les habits de fa femme fans qu'ils en fuffent brûlés. Mais ce fait n'eft pas rapporté par les

anciens Auteurs.

La premiere épreuve authentique, que je trouve parmi les Chrétiens,eft rapportée par Gregoire de Tours, au Chapitre 76. de la Gloire des Confeffeurs, touchant S. Simplice, Evêque d'Autun. Ce Saint, qui vivoit au quatrieme fiecle, avoit été fait Evêque étant marié. Sa femme, qui étoit très-chalte, ne put fe réfoudre à quitter fon époux, quoiqu'Evêque. Elle coucha toujours dans la même chambre : le peuple en murmura, & accufa le Saint d'ufer du mariage. Mais l'épouse, entendant murmurer le peuple fur ce point, le jour de Noël fe fit apporter du feu, & le renant dans

que

fes habits durant près d'une heure, le
mit enfuite dans les habits de l'Evê-
que,
en lui difant: Recevez ce feu,
qui ne vous brûlera point, afin qu'on
voie le feu de la concupifcence
n'agit pas plus fur nous, que ces char-
bons agiffent fur nos habits. Le peu-
ple admira cette merveille; & peu de
jours après plus de mille perfonnes
demanderent & reçurent le Baptême.

Au commencement du cinquieme hecle, Saint Brice, Evêque de Tours, fucceffeur de Saint Martin, ufa d'u- Hift. Franc

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Cree. Tur.

1. 2. c. 1. nov.

ne pareille épreuve pour le purger du p.43. d'un crime qu'on lui imputoit. Ce faint Homme fauffement accufé d'être le pere d'un enfant dont on ne connoiffoit point la mere, à qui les domeftiques du Saint faifoient laver les habits de l'Evêché, fe juftifia devant le peuple par deux miracles: le premier en faifant parler l'enfant qui n'avoit que trente jours, & lui faifant dire que Brice n'étoit pas fon pere: le fecond, en prenant des charbonsardens dans fes habits, & les portant ainsi sans se brûler jufqu'auTombeau de S.Martin.Le peuple ne parut pas fatisfait de ces épreuves.Illes prit pour des preftiges. Ce qui nous fait

III.

convaincre un Arien.

affez voir que l'épreuve du feu n'étoit pas alors en ufage parmi les François Chrétiens, pour faire connoître l'innocence; mais qu'on regardoit ces fortes d'évenemens ou comme un miracle extraordinaire, ou comme un effet de la magie.

En Orient un Evêque Orthodoxe Un Evêque ne pouvant répondre aux fubtilités fe jette dans d'un Evêque Arien fort exercé dans le feu pour la Dialectique,crut devoir demander à Dieu un femblable miracle, pour convaincre l'Arien. Théodore le Lecteur, Auteur du fixieme fiecle, dit* *L. 2. edir que l'Evêque Orthodoxe offrit à l'AValef.pag. rien d'entrer chacun dans un feu, pour prouver de quel côté étoit la faine doctrine: l'Arien refufa cette condition; & le Catholique,fe jettant avec foi dans le feu, difputa merveilleufement avec fon adverfaire du milieu des flammes fans en être endommagé.

$66.

IV.

Sévérien vent

Peu de temps après un Solitaire qui Un Moine demeuroit fur une Colomne auprès entrer dans le de la Ville d'Hieraple, & qui étoit feu avec un tombé dans l'Héréfie de Sévere, reEvêque. jettant leConcile de Chalcedoine,eut la hardieffe de demander une femblable épreuve pour autorifer fon erreur. § Comme Saint Ephrem, Par

Sophron. fu Mofchus

V.

Sage répon que. Sa tunique eft préfervée du feu

fe de l'Evê

triarche d'Antioche, homme très-zélé Prat. Spir. & fervent dans la foi, étoit allé au 36. pied de la Colomne pout conjurer ce Stylite de rentrer dans la Communion de la Sainte Eglife, ce Solitaire,penfant étonner le Saint Patriarche, lui dit, que s'il vouloit entrer avec lui dans un feu, on reconnoîtroit pour Orthodoxe celui qui ne feroit point endommagé, & que l'autre feroit obligé d'embraffer la même créance. Rien de plus fage & de plus pieux que la réponse de Saint Ephrem: elle mérite bien d'être inférée ici toute entiere avec l'hiftoire du miracle qu'il opéra. » Mon fils, répondit ce Saint Patriarche, vous devriez m'o- «< béir comme à votre pere, fans vou-66 loir qu'un miracle vous y oblige. Mais, quoiqu'étant, ainsi que je le « -fuis, un pauvre pécheur, vous de- « firiez de moi une chose qui est au- « deffus de mes forces, j'ai une telle «< confiance en la miféricorde du fils" de Dieu, que je ne refuse point de m'engager à cela pour procurer vo- « tre falut. Enfuite de ces paroles, il « dit en présence de tout le monde : « Le Seigneur foit béni : apportez du « bois. Ce qui ayant été fait, il com- «

دو

دو

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que

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>manda qu'on allumât un grand feu » devant la Colomne, puis dit au "Solitaire: Defcendez donc mainte(?) nant afin fuivant votre defir - nous entrions ensemble dans le feu. Le Solitaire, épouvanté de la conttance du Patriarche ne voulut jamais defcendre. Sur quoi le Saint, après lui avoir reproché de n'ofer » exécuter une propofition qu'il avoit faite, prit fa tunique, & en s'approchant du feu fit fa priere en ces » termes : JESUS-CHRIST, notre Seigneur & notre Dieu, qui avez daigné pour l'amour de nous vous re» vêtir de notre chair dans le fein de >>> Marie votre fainte Mere, & toujours Vierge, faites-nous connoître »» la vérité. Ayant achevé ces paroles il jetta fa tunique au milieu du feu, dont le bois étant tout confu» mé, on la retira trois heures après, fans que la violence des flammes y * eût donné la moindre atteinte. Le » Solitaire voyant un fi grand mira»cle, & ne pouvant plus douter de la vérité, prononça anathème contre la perfonne & l'héréfie de Sé-»vere ; & étant retourné dans l'Egli»fe Catholique, il reçut la fainte

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