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223.

XIII.

Conclufion:

que ces fages étoient fu

perftitieux.

adificet munitiones. » Il femblera qu'il a confulté l'Oracle en vain, n'avan

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دو

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çant pas plus par les travaux, que » les Juifs dans l'oifiveté des Sabbats. → Mais Dieu fe fouviendra des pé» chés du Peuple, pour le faire prendre. Eritque quafi confulens fruftrà Oraculum in oculis eorum, & Sabbatorum otium imitans: ipfe autem recordabitur iniquitatis ad capiendum. Rien ne montre mieux que Dieu agit dans lesfuperftitions les plus fenfibles, qu'il· préfide aux Sorts, & que la puiffance qu'il laiffe au Démon, pour féduire les peuples, eft modérée comme il lui plaît.

Il ne faut donc pas être furpris,fi Dieu, par le miniftere des faints Anges, a quelquefois agi dans les épreuves du feu, qui ont duré quelques fiecles. Mais, comme il n'étoit pas facile de difcerner ce qui venoit de Dieu d'avec ce qui venoit du Démon, & que d'ailleurs c'eft tenter Dieu que d'exiger qu'il faffe à tout moment des miracles, il faut toujours conclure que l'ufage commun de toutes ces épreuves étoit fuperftitieux.

TROISIEME

DIFFICULTE.

D'où vient que l'Eglife a souffert

Dilong.

long-temps ces épreuves, &

que des Conciles les ont autorifées ?

REP ON S. E..

L

E réponds premierement, que ces

XIV.

fouffert ces

a

comme elle

quelques Eglifes particulieres. Si l'E- épreuves glife ne les a pas fait ceffer d'abord, foutre pluc'eft qu'elle ne peut pas ôter tous fieurs maux. les maux qu'elle connoît. Elle gémira toujours de voir les peuples courir après des amusemens & des folies,. dont elle ne peut les détromper qu'après bien du temps & des difcours: & quelquefois les abus qu'elle n'empêche pas deviennent utiles en quel-que fens. Jamais tant d'épreuves fu-. perftitieufes qu'au dixieme & onzieme fiecles; car outre celles que nous« avons expofées comme les plus communes, & qui embarraffoient davantage les Savans, il y en avoit plufieurs autres moins ufitées, comme celles du morceau judiciel, & dotournoiement du pain, pour leff

• que ce

quelles des Eccléfiaftiques fimples & ignorans, introduifirent des Formules. On faifoit manger un morceau dé fromage, ou de pain d'orge, à un homme foupçonné de vol, & l'on prétendoit que ce morceau ne pouvoit être avalé par le voleur: d'où eft venue cette imprécation affez commune parmi le peuple morceau puiffe m'étrangler. Quelquefois on faifoit feulement l'épreuve du tournoiement du pain. Alors on demandoit que, fi l'homme en queftion étoit coupable, le pain fe tournât en rond; & qu'il demeurât immobile, s'il n'étoit pas coupable: Si veritas eft quòd culpabilis fit de hac re unde reus putatur tornet se panis ifte in gyro;& fi veritas non eft, non se tornet panis. Nous verrons les épreuves de la Croix & des Baguettes, condamnées avec l'épreuve du pain, fortes de pane & ligno, dont il falut encore renouveller la défenfe au troifieme Concile de Latran. Mais toutes ces épreuves, mêqu'on attirée me les plus communes & véritade ces épreu- blement fuperftitieufes, ne furent pas inutiles durant ces fiecles, où fon n'étoir pas fort inftruir. Ellesin

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XV.
Vuilité

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timidoient plufieurs perfonnes, & les empêchoient de faire du mal. Elles faifoient auffi connoître à d'autres qu'il y a dans le monde autre chofe que de la matiere, puifque tous ces effets ne peuvent être produits par les corps ; qu'il y a des efprits quí agiffent fur ces corps, & qui doivent nous faire tenir lur nos gardes ; qu'il y en a des bons qul protegent les juf tes; mais qu'il y en a de féducteurs qui tâchent de tromper tous les hommes.Etcette vérité n'eft pas de peu de conféquence.

I I.

Je réponds en fecond lieu, qu'on ne peut pas dire proprement que les Conciles aient autorife ces épreuves. Il eft vrai que le Concile de Saragoffe, en 592. voulut qu'on difcernât par le feu les Reliques véritables d'avec les fauffes, que les Ariens avoient confondues. Mais cette épreuve n'étoit pas alors commune parmi les Chrétiens. Et comme il n'étoit pas poffible de difcerner naturellement toutes ces Reliques, les Evêques d'Efpagne crurent pouvoir demander à Dieu un miracle femblable

XVI.

Les Papes

les ont con

à ceux que des perfonnes pieufes avoient déja opérés. Il n'en fut pas

& les Conci- de même lorfque ces épreuves devinrent vulgaires. Je fai qu'alors des épreuves de particuliers firent, par le feu, l'épreu

damné ces

Venues

gaires.

vul

ve de quelques Reliques. Guibert de Nogent rapporte que fes compatriotes, doutant qu'un bras qu'on leur avoit apporté comme une Relique du bienheureux Arnoul Martyr fût véritablement de ce Saint, le jetterent dans le feu, d'où il fauta fouGuibert de dainement. Brachium B. Arnulphi Novig. de vitâ fuâ p. 524. Martyris in oppido nndè eram oriundus habebatur ; quod à quodam loci illius illatum, cum oppidanos reddidiffet ambiguos, ad probationem ignibus eft injectum; fed exindè faltu fubito eft. creptum. On voit de pareilles épreuves dans l'Appendice des Pieces ajoûtées aux œuvres deGregoire de Tours, & dans le troifieme Tome du tréfor des Anecdotes de P. Martene. En Sac. vi. Be. 1022. Leon Marficanus dit qu'au ned. T. 1. p. Mont-Caffin on éprouva par le feu un linge qu'on difoit avoir fervi à JESUS-CHRIST lorfqu'il effuya les pieds de fes Apôtres, & que le linge ne s'étant pas brûlé, ils crurent que c'étoit effectivement le linge que

ΚΟΙ.

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