Imágenes de páginas
PDF
EPUB

1.

L'extrait de Rickius don

difficultés.

duo fingula

peut-être la réfolution de leurs dow tes dans le Chapitre fuivant.

CHAPITR V.

Eclairciffement des difficultés propofees par l'Auteur de la République des Lettres fur l'épreuve de l'eau froide.

L

y a quelques années qu'on réim

&

ne lieu aux tés fur l'épreuve de l'eau froide,qui avoient paru depuis un fiecle Tractatus dont nous avons parlé au Chapitre res de exami- précédent. L'Auteur des Nouvelles ne fagarum de la République des Lettres fit l'exfrigidam pro- trait de ces Traités, & forma des je&atum. difficultés & des doutes qui demanLiga. 1686. dent quelque éclairciffement dans un

fuper aquam

Francof. &

Ouvrage où nous venons de traiter le fujet qui les a fait naître. Rickius, Auteur du premier de ces Traités, qui vouloit que l'épreuve de l'eau froide fût légitime, fe propofa cette objection qu'on y tente Dieu; & entreprit de la réfoudre le moins mat qu'il pût. Mais l'Auteur de la République, qui eft toujours prêt à fournir de fon efprit au défaut de fes

cr

сс

1 I.

Que fi les

l'eau, Dieu ¡

Auteurs, raisonne ainfi fur la difficulté propofée. « Cette objection, fi dit-il, ne feroit pas confidérable, Sorciers deon étoit affuré que l'épreuve dont il « meurent fur s'agit n'a jamais été fautive. Car on « produit cet auroit lieu de croire en ce cas-là « effet. que Dieu a établi l'immerfion des « gens confédérés avec le Diable, cau-« Le occafionelle de la découverte de « ce complot, en s'engageant d'empê-« cher l'effet naturel de la pefanteur. Une expérience conftamment réité- « rée feroit une révélation affez figni- « ficative de cette inftitution de Dieu; « de forte que fans le tenter on y « pourroit recourir quand cela feroit «< néceffaire. Il y a cent exemples dans l'Ecriture qui montrent que Dieu n'as pas défaprouvé qu'on ait voulu de « lui des fignes & des prodiges pour « bien s'affurer d'un fait, & il faut « tenir pour indubitable, que l'Eglife n'auroit jamais condamné les « épreuves du fer chaud, fi l'on n'eût « eu de fortes raifons de douter qu'el-« les fuffent un bon garant de la juftice ou de l'injustice. A

[ocr errors]
[ocr errors]

SE

III.

Réponse :

REFLEXION OU REPONSE.

L.

Quoiqu'un effet qui n'eft pas na

qu'il faut des turel foit arrivé plufieurs fois fans preuves, cer- aucune variation 2 on n'a

taines pour

mauvais An

gc.

que

pas pour favoit fi les cela droit d'affurer que c'est un miraeffets ex- cle traordinaires Dieu opére, jusques à ce font produits qu'on fache indubitablement que Far un bon ou le Demon n'y a aucune part. Lorfqu'on lit dans l'Evangile de Saint Jean que les malades qui defcendoient dans la Piscine étoient guéris, on voit que l'agitation de l'eau étoit établie comme la caufe occafionelle de la guérifon des malades ; & l'on ne peut douter que ce ne fût un vrai miracle, parcequ'il eft dit au même endroit que l'Ange defcendoit, & que l'eau étoit mûe: AngeJoan. 7. 4. lus autem Domini defcendebat fecundùm tempus in Pifcinam, & movebatur aqua. Cela eft décisif.

Mais comme le Démon, qui eft le finge de Dieu, contrefait quelquefois fes opérations, par le pouvoir que Dieu lui laisse, îl` y a fouvent

lieu de douter fi la cause de certains effets merveilleux ne doit point être

par

rapportée au Démon, ou fi el e vient de Dieu par les bons. Anges. On se tromperoit en plufieurs rencontres fi l'on jugeoit fur les premieres apparences. Donnons-en un exemple. Le faint Livre de Tobie nous apprend Tob. 6 que Sara, fille de Raguël, fut mariée fucceffivement à fept hommes, qui moururent tous la premiere nuit de leur nôces. Cet événement fi tragique, arrivé fept fois fans aucune variation, me donne-t-il lieu de croire que Dieu fait connoître là qu'il ne vouloit pas que Sara fe mariât, & qu'il avoit établi fon lit cause occafionelle de la mort de tous ceux qui l'épouferoient? Si je le croyois ainfi, & que j'affuraffe que cet effet ne pouvoit venir que de Dieu par les bons Anges, je me tromperois, & je réconnoîtrois mon erreur dans le même endroit de Tobie, où il eft dit que le Démon avoit tué ces fept hommes, & que ce Dénion ne pouvoit être arrêté que par le fecours des prieres ferventes, & par l'opération du faint Ange Raphaël. Donc, quand un grand nombre de perfonnes auroient demeuré fur l'eau contre toute raison phyfique, on ne peut pas conclure.

auroit fou

que c'eft nn miracle que Dieu opere; a moins qu'on ne fût bien affuré que le Démon n'y a aucune part.

I L

IV. Quand il feroit conftant que Dieu Quand Dieu a produit un même effet en plufieurs vent produit rencontres à la priere de quelque un même ef- Saint, foit pour foutenir la foi, ou mérité de le pour empêcher l'oppreffion d'un in

fet, c'est té

demander

fans ordre.

nocent, comme il a certainement arrêté l'activité du feu en plufieurs rencontres que nous avons marquées au Chapitre III. il ne s'enfuivroit pas que Dieu dût produire le même miracle, lorfque nous le fouhaiterions. Il eft certain qu'on tente Dieu lorfque fans aucune infpiration, fans ordre, fans Loi, fans qu'il ait parlé, on exige qu'en telle occafion & en tel temps précisément il agiffe pour nous fecourir, ou pour nous révéler quelque fait caché. L'heure des miracles Nondum eft marquée, ainfi que le dit Jesusvenit hora CHRIST aux nôces de Cana. Ce Di-, vin Sauveur nous apprend, en parlant au Démon qui l'excitoit à changer les pierres en pain, que c'eft tenter Dieu que de vouloir des miracles fans ordre. Et Judith avoit reproché

mea. Joan, 2.

aux

« AnteriorContinuar »