guette a tourné, reprend la même Baguette, & s'éloigne jufqu'à ce qu'elle ceffe de tourner. Alors on mesure la distance qu'il y a de-là à l'endroit marqué, & on prétend qu'elle eft la même que la profondeur de la fource. Les Auteurs déja cités jugent de la longueur & de la profondeur des fources, par la maniere dont la Baguette tourne, tantôt en baiffant tantôt en remontant. Je fai qu'il y en a d'autres qui ont fait d'autres obfervations, & fe font preferits d'au tres loix. Mais en voilà déja trop fur ce fujet. Voyons i dans les autres Pays la Baguette eft mise en usage, auffi-bien qu'en France.

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Baguettes qui guériffent

De l'ufage de la Baguette en Allema gne & en Flandre.

E

N quelques endroits d'Allema gne on fait un ufage fort finles plaies, & gulier d'une Baguette de coudre ou remettent le de frêne; car on s'en fert os difloqués, pour remet ou rompus. tre les os difloqués, ou rompus, pour guérir les plaies, & étancher les hé

motragies. La plupart préferent le frêne à tout autre bois, & ils l'apellent pour ce fujet, das vundholts ; bois à guérir les plaies. Il ne faut pourtant pas s'imaginer que tous croient le bois feul capable de produire ces effets. Les pratiques que plufieurs joignent à cet ufage font bien connoître que ce n'eft pas de la propriété du bois qu'ils attendent la guérifon, & qu'ils fe mettent pen en peine qu'il y paroiffe des marques évidentes de leur fuperftition: mais il eft vrai auffi que quelques-uns tâchent, en préparant la Baguette, de n'obferver que des circonstances qui puiffent paroître physiques.* Telles font celles que Borel rapporte après le Medecin Laigneau, lequel, dit-il, fans fe fervir d'autre remede que d'une Baguette de coudre préparée, s'é toit lui-même remis le bras écrasé fous la roue d'un chariot. On ajoûre

* Ad contufiones & fracturas folo coryli contactu curandum. Novam & infoliram fracturarum & contufionum curam, ut & hemorragiarum, hic referam, fed experientia aliena millies comprobatam, nempe, à jufto Lagnco, Medico non obscuro, qui innumeros ait fe baculorum fuorum frictione fola curaffe, femetque ipfum à brachii fractura, à currus rota, abfque ullo remedio liberaffe. Sunt autem baculi magici feu conftellati, qui ad certam aftrosum difpofitionem refecantur, unde vires eorum pro

Burelling eur. 3. Ob

Centar. Jerv. 77.

21.

qu'il faifoit une infinité de femblables cures avec de petits bâtons qu'il confervoir, bien munis des influences de la conftellation qui les rendoit fi bienfaifans. Tout fon fecret confiftoit à couper d'un feul coup une petite verge de coudre, lorfque le Soleil entroit dans le figne du Belier, & à en fceller les deux bouts avec de la cire d'Efpagne, de peur que la vertų ne s'évaporât. Il ne faloit enfuite que frotter la contufion avec une de ces Baguettes pour faire remettre les os dans leur place, comme fi on s'étoit fervi de quelque enchantement. Le même Medecin, préparoit ainfi des. Baguettes de frêne au temps de la conjonction du Soleil & de la Lune dans le figne du Belier, & prétendoit par le feul attouchement arrêter Toutes fortes d'hémorragies.

cedere ait Ut ut fir ejus arcani quod maximi facit,ecce defcriptionem Coryli; virgultum ab internodio uno ad aliad, digiti minimi ad minus craffitiem æ puans, idque Sole in arietis Ggnum ingreffum faciente unicoque ictu fecetur, & cera Hifpanica utti q que figil letur, ne vires ac fpiritus amittat; ficque fervetur ad ufum. Fracturas autem, fed præcipuè luxationes cum contufione baculo illo aliquoties perfricabis ; & fufficie: ficque ait quafi incantamento curari. Obferv. 78. idem Medicus alium baculum eodem modo pa rat ex fraxino, cum Sol & Luna in ariete conjunguntur: ex ola ejus admotione omnes afferit fe dari hemorrhagias,

Vellenius, qui faifoit imprimer en Langue Allemande en 1671. La Rélation véritable de la Verge de Mercure, & qui voudroit bien en juftifier l'ufage par celui du bois à guérir les plaies, apprehendant qu'on ne trou ve quelque fuperftition dans la maniere de préparer les Baguettes, prétend que le frêne feul, fans, autres. précautions, guérit les plaies; & il· Le récrie fort contre ceux qui ont introduit des abus dans cette prati

que..

Allemans

tréfors.

A cet ufage près, on ne fe fert TI. gueres à préfent de coudre en Alle-Ce que les magne que pour chercher des nié- font pour dé taux. Les mines qu'ils croient cachées couvrir les dans leur Pays les ont déterminés à s'attacher uniquement à les découvrir; d'où vient que la Baguette, que l'on nomme en Latin Virgula divina, Virgula Mercurialis, la Verge de Mercure, la Baguette Devinereffe,. fe nomme communément en Alle-mand, Ruthe eines bergmans, la Ba-guette d'un Metaillier, ou d'un hom-me qui cherche des mines. Ils lui donnent plufieurs autres noms, qui expriment prefque tous le defir qu'ils: ont de s'en fervir pour devenir ri

Super itions

bytes.

ches; car tantôt ils l'appellent Gold-Ruthe, Verge d'or;tantôt Gluct-Ruthe, Verge de fortune;ou Glu&t-Vuunschel defir de trouver fortune.

Ce qu'on obferve dans l'usage de la Baguette varie extrêmement; & quelques-uns ne font point de difficulté d'obferver certaines chofes qui font évidemment fuperftitieufes.Voiei les pratiques les plus communes, qui fe trouvent dans plufieurs Auteurs Allemans.

Pour la matiere de la Baguette, les uns ne fe fervent que de cou dre, les autres que de frêne, les auares de fapin ou de pin, & les auares de poirier ou de cérifier. Il y en a qui fe fervent de la même Baguette, quelques chofés qu'ils cherchent; les autres prennent de différentes Baguetres pour découvrir diverfes chofes. Ils fe fervent d'une verge de fer pour chercher de l'or de coudre pour l'argent, de frêne pour le de pin fauvage pour le plomb, & de la tige de laitue pour le fer.

cuivre

On observe auffi bien des chofes en la coupant. Il faut pour quelques uns qu'elle fait coupée un Di