manche avant le Soleil levé, à la pleine Lune, ou bien le Vendredi Saint, le jour de l'Annonciation, ou la nuit de Noël, ou au moins le mois de Septembre ou d'Octobre,à la plei ne Lune. Les autres n'obfervent que Pafpect des Aftres.

*

* Lib. de

Dans l'ufage actuel de la Baguette, la plupart prononcent certaines paroles, s'ils ne les ont prononcées en les coupant, Quelques-uns récitent L'Evangile de Saint Jean, In principio. Les autres marmotent certains mots, aufquels Agricola attribue la re met. vertu de la Baguette, & qu'il a dans cette penfée prudemment jomis. Il y en a qui prononcent des paroles qui ne font qu'exprimer leurs penfées & leurs defirs. Je ne ferai pas de difficulté de mettre en François celles-là, telles que Fomman les rap, porte en Allemand dans le troificme Livre de Fafcinétione..

Coudrier, je te romps, & te conjure par la vertu du Dieu très-haut, de me montrer où eft l'or ou l'ar-.. gent, ou les pierres précieufes &c.«. Je te conjure que tu me montres « que tu as autant de vertu que la Baguette de Moyfe, dont il fit un fer

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Expé:ien

bannifloit

pent. Je te conjure de me montreque tu as autant de puiffance qu'en avoit Aaron lorfqu'il conduifojt les Enfans d'Ifraël pour traverser "la Met rouge...Item. Baguette,. »je te romps à cette heure, afin que tu me découvres ce qui eft caché, au nom de Dieu, &c.

Il fe trouve néanmoins plufieurs. perfonnes qui n'obfervent pas toutes. ces circonstances, qui portent fi ouvertement le caractere de la fuperftition.

Les gens d'efprit & de confcience ne fe laiffent engager que par des; apparences un peu plus phyfiques :: auffi ceux-là réuffiffent-ils fans obfer ver toutes ces minuties ridicules.

Tel étoit an Savant d'Allemagne ees d'un sa que le Pere Schott Jéfuite avoit vant, Alle confultés Comme il étoit fort expél mand qui rimenté dans l'ufage de la Baguettes toutes fuperf- le Pere Schott l'avoit prié de lui mar titions appa- quer tout ce qui s'obfervoit dans cet ufage &il en reçut cette réponse qu'il a inférée dans la quatrieme Par rie de la Magie Naturellesp » Je ne m'attache point fcrupuleurfement à chercher une Baguetted'une certaine longueur ou graf

feur. Je bannis en la coupant tou- « tes cérémonies fuperftitieufes. Je « n'observe ni l'année, ni le jour, « ni l'heure : j'ai feulement remarqué que le coudrier en pleine Lune « avoit plus de force qu'en un autre « temps. Cette Baguette eft fourchue; « & on la croit meilleure fi elle eft coupée prefque à rez de terre fur « les minieres, d'où vient que les mé-« tailliers, l'appellent, eins grund-Ru- «cs then, Baguette qui croît fur les mi- « nes. Elle indique non-feulement « toutes fortes de métaux & de miné- <s raux ; mais, à ce quelques-uns pen- « . fent, elle tourne auffi fur les four- « ces: ce que je n'ai pourtant jamais pû éprouver.

Si on veut favoir diftinctement « ce qui eft caché dans la terre, dans des murailles, ou en quelque au- « tre heu, un peu de métal de la mê- «. me efpece,que l'on fera toucher à la Baguette, découvrira tout le myf-« tere.Suppofons,par exemple, que la « Baguette indique par fon mouve- « ment un tréfor, dans une maifon, «s:

& que l'on en, veuille favoir la

quantité & la qualité, voici ce que « je ferois je mettrois dans une de

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»mes mains une piece d'or ou d'un » autre métal, & tenant la Baguette » avec les deux mains, je m'appro"cherois ainfi de l'endroit où elle a » tourné: s'il y a du fer, & que je »tienne dans la main une piece de » cuivre qui touche la Baguerre, elle ne tournera point; fr au contraire je tiens du métal de la même ef» pece que celui qui eft en terre, » on la verra d'abord pencher avec » violence. Par le même artificę je » vous dirois fans me tromper com» bien d'argent il y a dans une bour»fe. Car fi la quantité d'or ou d'argent que je tiens dans la main ex»cede ce qui eft dans la bourfe, la Baguette ne fe temuera jamais; mais » fi j'en ai moins dans la main qu'il n'y en a dans la bourfe, la Baguette tournera vers la bourse, parcequ'el»le en contient davantage. Ce font» là des fecrets qu'on ne révele pas facilement ; & tout cela eft fi certain, " que fi je voulois écrire toutes les expériences que j'en ai faites, j'em remplirois plufieurs feuilles de papier. Il faut encore remarquer qu'u ne Baguette de coudrier en attire à foi une femblable; car fi on pla

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ce deux Baguettes à quelque peu de « diftance, & qu'on les tienne com- « me il faut, vous les verrez s'approcher l'une de l'autre. «<

Je viens préfentement au temps « que doit avoir la Baguette. Je vous «. avoue que j'ai toujours eu foin d'en « avoir une qui ne fût que d'une an- « née: c'eft pourquoi j'avertis ceux « qui veulent en choifir, de faire at- « tention aux nœuds qui font connoî- « tre l'âge de la Baguette: car fi elle « étoit de deux ans, elle ne pourroit « leur fervir de rien. Quant à la ma- « niere de la tenir, la figure que je joins à cette Lettre le fait affez voir..

сс

Plût à Dieu que vous m'euffiez « dit un mot de ceci le Carême der- « nier; j'aurois éclairci de vive voix bien des difficultés, & j'aurois fait « voir clairement que c'eft-là un effet naturel. Je ne difconviens pas néan-«. moins que cette Baguette ne trom- « pe quelquefois ; mais n'en puis-je pas apporter beaucoup de raifons? C Ne puis-je pas dire avec beaucoup de fondement, que le Démon tranfporte fouvent les tréfors d'un lieu en un autre ? N'aurai-je pas auffi raifon fi je dis que la fympathie du