IV. Origine du Lituus... On ne fait pas non plus qui a été . cription des Régions que fit Actius. Nævius, par le moyen du Lituus? Si ces Ecrits de ces anciens, dont parle Ciceron, avoient été confervés, nous pourrions favoir diftinctement quels usages on faifoit du Lituus: du moins voyons-nous, par le peu qu'en a dit Ciceron, qu'on confultoit ce bâton fur- bien des chofes, Et Plutarque * nous fait entendre que Romulus en tiroit beaucoup de connoiffances. On tient, dit-il, que Romulus étoit fort religieux, & trèshabile dans les divinations: c'est pour ce fujet qu'il fe fervoit du Lituus, qui eft un bâton recourbé... * Vie de : Romulus., V. Honneurs quel Romu Le mérite que s'étoit fait Romulas, par l'ufage de cette Baguette, rendus au Bâétoit fi grand dans l'efprit de ceux ton avec lequi étoient entêtés de l'Art de de- lus devinait... viner, qu'on le conferva comme une chofe facrée, & que l'on ne permettoit point à des mains profanes d'y toucher; fur-tout après que les Barbares ayant pillé & brûlé la Ville, on trouva ce beau refte de l'ancien ne fuperftition échapé de l'incendie. Cette particularité eft affez remarquable, pour mériter qu'on la voie dans Plutarque, qui l'a mieux éclair cie que Ciceron...» Les Prêtres, dit» il, que Camillus avoit chargés de » vifiter les lieux facrés, & de re» mettre chaque chofe en fa place,. » trouverent, en vifitant le Palais, » le petit Temple de Mars pillé & brûlé par les Barbares, comme tout le refte. Néanmoins, en fouillant » dans ce lieu, ils découvrirent fous » un tas de cendres le Bâton dont Romulus fe fervoit dans les Augures. >> Comme il étoit très-expérimenté : »en cet art, il s'en étoit même fervi pour la defcription des Régions » céleftes. Romulus enfuite ne vivant plus parmi les hommes, les Prêtres ferrerent ce Bâton comme une chofe facrée, & ne permetto ent pas à tout le monde de le voir.. Quelle confolation pour les Romains de retrouver ce Bâton ! Ce » fut pour eux une agréable efpérance de la durée, éternelle de»Rome. رو a Voilà des déférences bien parti culieres pour la Baguette avec laquelle Romulus devinoit. Peut-être croyoit-on qu'avant ce Prince perfonne n'avoit jamais fû un semblable fecret: mais, outre ce qui a été dite des divinations des Scythes & des autres peuples, nous allons voir que long-temps avant Romulus, les Chaldéens & les Juifs ont deviné avec des Baguettes, CHAP IT R.E. IX. Divination par une Baguette, enfeignée: par les Chaldéens, fort en ufage par-. mi les Juifs. Explications tirées des anciens Ecrivains, & des Peres de l'Eglife fur le Chapitre quatrieme du Prophete Ofée, qui rapporte cet ufage. L 1. Chaldéens expérimentés. te. Es Chaldéens ont toujours paffé pour les premiers Savans du monde. Prefque toutes les Nations dans l'ufageont fait gloire d'avoir puifé des fe- de la Baguer. crets chez eux; & on peut les regarder comme la fource principale des». fuperftitions qui fe font répandues. dans le monde. Ainfi, plufieurs-deleurs coutumes étant préfentement inconnues, quand aucun Auteur ne leur attribueroit l'ufage de devineravec une Baguette, nous aurions quelque droit de les en croire les auteurs, fi nous le trouvions chez leurs voifins II. Cret aux Juifs. Mais, outre ce que l'on a rapporté des peuples qui ont fuccédé aux Chaldéens, le Scholiafte de Nicandre nous apprend que felon le rapport de Dion, les Scythes & les Mages devi noient avec du bois de Tamaris & qu'ils exerçoient leur art en plufieurs, endroits avec des Baguettes. On n'entend, dit Grotius, par ces Mages, que les Chaldéens: c'est ainfi qu'ils font appellés dans les Auteurs; & c'eft en ce fens que Claudien dit rituque juvencos Chaldeo ftravere Magi. Les alliances que les Juifs faifoient T gnent le fe- avec eux, & le féjour qu'ils firent à Babylone leur donnerent occafion d'apprendre beaucoup de pratiques fuperftitieufes; & faint Jerôme & faint Cyrille ne doutent pas, qu'ils n'aient appris des Chaldéens la divination avec des Baguettes. Elle devint fort commune parmi ce peuple. Dieu la traita de faute énorme, & mit dans la bouche du Prophete Osée · ce terrible reproche:* Mon Peuple a confulté un morceau de bois; & Populus meus in ligno fuo interrogavit, & bácu lus ejus antu tiavit ei: fpiritus enim fornicationum decepit cos, & fornicati funt à Deo fuo. c. 4. 7. 12. |