Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

expofer les maximes que l'Eglife a obfervées fur ce point, pour fervir à réfoudre un grand nombre de cas qui peuvent arriver fur cette matiere.

CHAPITRE II.

Maximes genérales de l'Eglife touchang les perfonnes qui recourent à des pratiques fuperftitienfes. Pénitences réglées par les Canons.

PREMIERE MAXIME.

This avec connoillance, en recourant à quelque pratique fuperftirieufe, porte avec foi l'excommunication, & par conféquent la privation des Sacremens. Mais, par condefcendance & par indulgence, la peine a été modérée par les Evêques

Out péché de fuperftition,com

Ce péché porte avec foi l'excommunication, parceque ceux qui le commettent entrent en fociété avec l'ennemi irréconciliable de JESUSCHRIST & de l'Eglife. C'eft la raifon que les Canons ont quelquefois marquée en décetnant cette peine. Voici plufieurs Conciles qui l'ont prefcrit :

le Concile d'Elvire can 9. le Concile de Laodicée can. 36.le Concile qu'on appelle le quatrieme de Carthage. can 89. Auguriis vel incantationibus fervientem ab Ecclefia feparandum. Le Coneile d'Agde en 506. can. 42. le Concile d'Orléans en 511. can. 32. le Concile de Rome où préfidoit le Pape Gregoire II. en 721. can. 12. Si quis ariolos, arufpices, vel incantatores obfervaverit,aut phylacteriis ufus fuerit anathema fit.

Tom. 2.

365.

Les Capitulaires de Charlemagne ont fouvent ordonné qu'on banniroit des Paroiffes ceux qui recourent à des pratiques fuperftitieufes; parceque ces perfonnes font féduites par le Démon,à qui il n'eft jamais permis de demander du fecours : Subverfi funt & à Diabolo capti tenentur qui, derelicto Capitul. pag creatore fuo, à Diabolo fuffragia quærunt; & ideò à tali peste mundari debet fancta Ecclefia. Les avantages que ces pratiques femblent procurer font un piege dont le Démon fe fert pour tromper les Chrétiens; & le Concile de Tours tenu en 813. veut que les Prêtres en avertiffent les peuples: Ad- Can; 44: moneant Sacerdotes fideles populos, ut noverint magicas artes, incantationefque Zw

quibuflibet infirmitatibus hominum nihil poffe remedii conferre: non animalibus Languentibus, claudicantibufve, vel etiam moribundis, quidquam mederi : non ligaturas offium, vel herbarum cuiquam mortalium adhibitas prodeffe : fed hæc effe laqueos & infidias antiqui hoftis, quibus ille perfidus genus humanum decipere nititur.

Le Concile de Tours en 1583. renouvelle ce Canon du troifieme Concile, & défend fous peine d'excommunication toutes les pratiques qui y font énoncées, auffi bien que l'ufage des anneaux & des phylacteres pour guérir des maladies.

Le Pape Zacharie, écrivant à Saint Boniface, appelle détestables tous ces ufages ; & l'on a déclaré excommuniés non feulement ceux qui en étoient cenfés les auteurs, mais encore ceux qui leur ajoûtoient foi,comme le Concile de Londres le déclare can. 75. Sortilegos, ariolos, & auguria quaque fectantes, atque confentientes excomcommunicari precipimus, perpetuâque notamus infamiâ.

C'eft fur ces regles qu'on dénonce excommuniés aux Prônes tous Devins & Devinereffes ; & qu'il eft expreffément ordonné de refufer la Commu

nion à ceux qui exercent publiquement les divinations ou les fortileges. Cependant on a fouvent ufé d'indulgence. Des Canons anciens ont feulement prefcrit de longues péni tences; & depuis le cinquieme Concile de Latran en 1516. les peines doivent être réglées felon la prudence de l'Evêque. Cette indulgence n'eft que pour ceux qui font dociles & fàchés de leur faute; car à l'égard de ceux qui ne fe corrigent pas, l'Eglife, les excommunie. Le Concile de Mayence en 1 549. détefte fi fort tous ceux qui s'appliquent aux fortileges, qu'il veut qu'on impofe les peines les plus feveres pour ce crime, en dépofant, & excommuniant même les & les enfermant dans un

Clercs,

*

* Sortilegia,quæ ad injuriam facræ religionis nostræ deteftando malorum Dæmonum commercio exercentur,omnibusChriftianis prohibenda ; in Clericis verò omni pœnarum acerbitate coercenda cenfe mus; proinde clericum fortilegum protinus ab omni functione Ecclefiaftica & ordine removendum, & excommunicationis fententia cenfemus alligandum: à quâ, nifi in articulo mortis, à nemine quàm à fuo dicecefano, aut a fummo Pontifice, feuLegato ejus ad id poteftatem habente,abfolvi debet. Et fi incorrigibi lis effe perrexerit, ad monafterium ar&tum, pro agenda pœnitentia, detrudatur, aut prorfus abje ciatur. Laïci verò ab hac arte execrabili publicatione bonorum fuorum, attr I pervicacia eorum exigente, perpetua captivitate, aut, graviore etiam animadverfione, coerceri debent, Tom. 14. col. 03. Conc

[ocr errors]

Monaftere pour y faire pénitence.

II. MAXIME.

Recourir aux divinations, ou à des pratiques qui n'ont aucun rapport naturel avec l'effet qu'on en attend,c'eft un cas réservé dans la plupart des Dioceses..

[ocr errors]

Il n'eft pas néceffaire de marquerici tous les endroits où ce cas eft expreffément réservé à l'Evêque : chaque Confeffeur doit le favoir dans le Diocefe où il confeffe.

A Paris on diftingue deux cas. Exercer la divination & les maléfices, c'eft un cas réfervé, qui fait encourir l'excommunication par le feul fair : Pro8. Gus ref. fiteri vel exercere maleficia, veneficia„ divinationes, cæterafque artes magicas, cum cenfura excommunicationis ipfo facto.. Confulter les Devins ou Sorciers: eft un cas fimplement réfervé: Magos divinos confulere..

[ocr errors]

Tout cela eft détaillé dans l'examen du Prône de Paris en ces termes: Se fervir de moyens fuperftitieux, vains & inutiles, qui n'ont ≫aucun rapport naturel avec les ef»fets qu'on en attend. Confulter les »Devins. Faire profeffion de devi

« AnteriorContinuar »