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coq, de peur que les malins Efprits ne vous nuififfent, comme fi ces Efprits pouvoient être plus aisément chaffés par le chant du coq, que par le fecours de Dieu & le figne de la Croix ? Si vous l'avez cru,jeûnez dix jours au pain & à l'eau.

Si vous avez cru qu'un homme fe change en loup, ou en quelqu'autre forme: ut quandocumque ille homo voluerit, in lupum transformari poffit, quod vulgaris ftultitia Wervvolf vocat, vous ferez pénitence dix jours au pain & à

l'eau.

Après toutes ces demandes,qui font communes aux hommes & aux femmes, Burchard en ajoûte d'autres qui conviennent fpécialement aux femmes mais en voilà trop. Il fuffit de remarquer que parmi toutes ces pratiques fuperftitienfes, il y en a beaucoup que des perfonnes qui entreprendroient d'expliquer toutes chofes ne craindroient pas de faire paffer pour des effets naturels : mais l'Eglife ne s'y eft pas trompée ; & les Pafteurs & les Confeffeurs doivent prendre garde de n'y être pas furpris.

Quoique diverfes perfonnes fe foient imaginées, que par des fecrets aftrologiques on pouvoit découvrir

naturellement dans un Aftrolabe des chofes dérobées, l'Eglife n'a pas laiffé de foumettre avec raison cette pratique à une rigoureuse pénitence: Refpiciens furta in Aftrolabio annis duobus pænitens erit.* Et un Prêtre ayant Pœnit. Rom. recouru à cet ufage avec beaucoup precep. 1. de fimplicité, & par zele en 1180. fut jugé incapable de monter à l'Autel durant un an par le Pape Alexandre III. qui laiffa à l'Evêque de Grade le foin d'impofer la pénitence que ce Prêtre devoit faire durant cet efpace de temps.

Il y a des Philofophes qui ont prétendu expliquer naturellement l'effet de toutes fortes de Talifmans, de Phylacteres, Préfervatifs ou Brevets de fanté qu'on fufpend au cou des hommes ou des animaux. Ils l'ont fait pour des raifons quelquefois fpécieufes,mais toujours fauffes & mauvaises;

* Ex tuarum tenore litterarum accepimus, quòd V. Prefbyter cum quodam infami ad privatum locum acceffit, non eâ intentione ut vocaret Dæmonium, fed ut infpectione Aftrolabii furtum cujufdam Ecclefiæ poffit recuperari. Verùm,licèt hoc ex bono zelo & fimplicitate fe feciffe proponat, id tamen graviffimum fuit, & non modicam inde maculam peccati contraxit. (Et infrà) Mandamus quarenus talem ei, pro expiatione illius delicti, pœnitentiam imponas, quòd per annum & amplius, fi tibi vifum fuerit, eum ab altaris minifterio præcipias abftinere, & ex tunc liberum fit ei exercere officium facerdotis. Lib. 5. Dea cretal, de Sortilegis, tit. 23.

& l'Eglife, fans entrer dans le détail de toutes ces raifons, a judicieusement impofé des peines pour de femblables pratiques. Le Concile de Rouen en 1448. ordonne un mois de jeûne, & veut que l'Evêque condamne même à la prifon & à des châtimens plus rigoureux, s'il le juge à propos.

Les jeûnes & la priere font les pénitences les plus ordinaires que J. C. & l'Eglife ont propofées pour s'oppofer à toutes les œuvres du Démon.

Plaife à Dieu que par l'inftruction & l'impofition des pénitences convenables, on donne à tous les fideles une grande horreur de tout commerce avec l'Esprit féducteur, de qui les dons ne peuvent être que des pieges ; & qu'en s'appliquant aux regles qui pourront faire difcerner les effets naturels d'avec ceux qui ne le font pas, on connoiffe exactement toutes les pratiques fuperftitieufes, fous quelque apparence qu'elles fe cachent!

*De aliis autem fortilegiis, & aliis fuperftitioni bus, putà carminatoribus, & brevia ad collua. hoainum & equorum, feu alibi fufpendentibus, ordinat hæc fancta Synodus quòd pœnâ jejunii & earceris unius menfis puniantur pro prima vice : fi vero perfeveraverint, poenâ graviori ad arbitrium Epif copi compefcantur. Conc. tom. 13. col. 1304.

Fin du Tome fecond.

TABLE

DES

CHAPITRES

& des Sommaires contenus
en ce fecond Volume.

LIVRE QUATRIEME. Hiftoire critique des Pratiques obfervées en l'honneur de S. Hubert, pour fe préferver de la rage, où l'on parle de l'attouchement des Rois de France, pour guérir des écrouelles.

CHAP. I.

H

Iftoire de S. Hubert. Origine de la Neuvaine, Pratiques qu'il faut obferver. Sentimens des Théologiens de Louvain & de Paris.

,

1. Examen critique de quelques points de l'Hiftoire de S. Hubert, 1. II. S. Hubert n'a jamais été à Rome, 7. III. Jugement des Théologiens de Paris fur la Neuvaine 9. IV. Comment on doit recourir à S. Hubert fans fuperftition, 12. V. Les avis des Medecins peuvent tromper, 13. VI. Idée de Bartholin fur la Pifcine probatique, 14. VII. Hiftoire de ce qui s'eft paffé en Flandre l'an 1690. au fujer de la Neuvaine, 16.

CHAP. II. Lettre écrite à M. Hennebel Docteur de Louvain par M. Gilot Chanoine de Reims. Jugement fur cet écrit.

I. Lettre de M. Gilot fur la Neuvaine de S. Hubert, 24. 11. Jugement fur cette differtation, $9.

CHAP. III. Réponse à la differtation, par un Religieux du Monaftere de S. Hubert. Jugement fur cette réponse. I. Explication plus ample de la Neuvaine de S. Hubert,avec une réponse aux objec tions, 61. II. Origine de la Neuvaine, de S. Hubert, 65. III. Juftification de quelques articles de la Neuvaine, 72. IV. Réponse aux objections, 77. V. Réponse à l'autorité de Gerfon, 100.VI.Réflexions fur la réponse à la differtation latine, 102. CHAP. IV. Ce qu'il faut penfer de ceux qui fe difent Chevaliers de S. Hubert, & iffus de fa race. De la guérifon des écrouelles par les Rois de France & d'Angleterre. Quelques autres vertus attribuées à ces derniers Princes.

I. Hiftoire des Chevaliers de S. Hubert 103. II. Réflexions fur les permiffions accordées par ces Evêques, 109. III. Fausseté de la généalogie des Chevaliers de S. Hubert, 111. IV. De la guér fon des écrouelles par les Rois de France, 112. V. Réflexions fur le texte de Guibert, 115. VI.

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