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SERENISSIM E des marques publiques de mon attachement inviolable & de mon profond respect, pouvois-je choisir un fujet qui lui fût plus agréable que la Defcription du Palais du plus grand Roy du monde ?

Dès votre plus tendre enfance, MONSEIGNEUR, vous avez eu `une admiration particuliere pour tout ce qui venoit de votre augufte Pere. Vous tachates d'imiter fes grandes actions, deflors que vous futes en état de les connoître; & dans un âge qui ne Jemble deftiné qu'aux jeux & aux amusemens, VOTRE AL

TESSE

SERENISSIME

avoit déja également fignalé sa

prudence & fon courage.

Ce feroit ici l'endroit où je deurois parler de ce jour* mémorable où vous fcutes fi bien vous fervir de l'une de l'autre, que la fupériorité des Ennemis ne fervit qu'à rendre votre victoire plus glorieufe. Je devrois encore rappeller tant d'actions de valeur & d'intrépidité, qui ont répandu fi glorieusement votre réputation dans toute l'Europe. Je les pafferai néanmoins fous filence, MO NSEIGNEUR, pour ne parler que des principes qui les ont produites. Toutes éclatantes qu'elles font, elles ne feroient voir que ce que vous avez fait, au lieu que les principes feront encore connot

*Combat de Malaga gagné par fon S. A. S malgré l'avantage du vent, & de treize Vaifleaux que les Ennemis avoient de plus.

tre ce que vous pouvez faire. L'on comprendra aifement, MONSEIGNEUR, que ieveux parler ici de cet affemlage heureux de grandes qualitez qui font les Heros, & qui ont été dans tous les tems infeparables du Sang augufte dont vous fortez; & que je n'en veux pas moins à ce courage grandeur d'ame, & à cet amour pour la fuftice, qui vous ont acquis l'eftime des hommes, qu'à cette politeffe de mœurs, t) à cette inclination bienfaisante qui vous en ont gagné les cœurs. Hé jufques à quel point

MONSEIGNEUR

à cette

,

ne

l'avez-vous pas portée cette inclination bienfaisante! Devenis

jaloux de Titus, vous l'avez effacé. Cet Empereur fut un jour fans faire du bien, & il n'y en a pas un dans la Vie de VOTRE ALTESSE SERENISSIME,

qui ne foit marqué par quelque

grace.

Vous n'êtes pas de ces Grands, MONSEIGNEUR, qui ne le font qu'aux yeux du public &qui laffez de paroître ce qu'ils ne font pas, réduits à eux-mê mes, ceffent enfin de fe contre faire, & paroiffent ce qu'ils font. Toujours Prince, toujours le même, vous êtes dans votre domef tique ce que vous paroiffez à la Cour & au Public, Ceux qui ont l'honneur d'être à vous, ne s'apperçoivent que vous êtes

á iiij

leur Maître

que par le bien que vous leur faites; & VOTRE

ALTESSE SERENISSIME donne toujours aux services, aux befoins & au mérite, ce qu'on ne donne ordinairement ailleurs qu'aux Courtisans les plus empreffez, & fouvent aux plus indignes.

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En vain voudrois-je ici MONSEIGNEUR, vous donner des éloges que vous méritez fi bien, & que la Renommée publie de toutes parts; quelque fecours que je dûffe attendre de la fecondité de la nobleffe du fujet, il fera toujours fi mal aisé de vous représenter tout entier, que je l'entreprendrois avec plus de temérité que de fuccès:

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