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auffi n'ai-je d'autre deffein que de Vous marquer le profond ref pect avec lequel je fuis,

MONSEIGNEUR,

DE VOTRE ALTESSE SERENISSIME

Le tres-humble & tres obéiffant ferviteur

PIGANIOL DE LA FORCE.

J

PREFACE.

E n'aurois jamais ofé entreprendre la Description

de VERSAILLES & de MARLY, dans le deffein de la donner au Public, fi tout ce qui vient de LoUIS LE GRAND n'étoit produit par un goût fi fublime, qu'il épargne à un Ecrivain jufqu'à la honte d'en parler foiblement.

Flaté d'ailleurs par un peu 'de goût que j'ai pour les Arts, & incité par le loifir que me donnent les bontez d'un grand Prince, j'ai insensiblement achevé l'Ouvrage qui paroît aujourd'hui, convain.

fe

cu que les honnêtes gens ront favorables à un homme qui ne pense qu'à les instruire, après s'être inftruit luimême, pendant que d'autres ne penfent qu'à les étourdir par des expreflions fanfaro& plus propres à faire connoître l'orgueil des Ecrivains que les monumens qu'ils décrivent.

nes

,

Comme je n'ai uniquement penfé qu'à peindre à l'efprit ce que les chofes que je décris y peindroient elles-mê mes par leur préfence, j'ai moins cherché à briller qu'à me fervir d'expreffions fimples, aifées, naturelles, & telles enfin qu'une Defcrip

tion femble les demander. Qu'on ne s'attende donc pas trouver des fleurs dans chaque page de ce Livre; fouvent bien loin de pouvoir courir après les ornemens, j'ai été abfolument contraint de dire les chofes d'une maniere unie, & de ne faire voir que de la netteté là où j'aurois fouhaité faire paroître de l'efprit.Cependant quand le fujet a pu être orné, j'ai tâché de n'en point perdre l'occafion; & ç'a été pour lui ôter cet air de féchereffe, qui eft prefque toujours inféparable des Descriptions exactes, que j'y ai fait entrer la Fable & l'Hiftoire. Si je n'écrivois que pour des Savans, j'avoue que

je me ferois épargné cette pei ne: mais on fe doit à tout le monde. Il y a beaucoup de gens de qualité & de mérite, qui ayant cultivé leur raison avec plus de foin que leur mémoire, n'ont pas toujours préfent tout ce que les Poëtes ou les Hiftoriens nous difent fur un fujet. En un mot j'ai voulu apprendre la Fable & l'Histoi. re à ceux qui ne les ont jamais fçûes, ou en faire reffouvenir ceux qui pourroient les avoir oubliées.

Des deux Tables que j'ai ajoûtées à la fin de l'Ouvrage, il y en a une qui contient un Abrégé de la vie des Ouvriers, dont il eft parlé dans le corps

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