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qu'il avoit fort approfondie, de celle de France sur-tout, dont il étoit également instruit et jaloux.

Depuis la fin de 1703 jusqu'en 1726, que des attaques réitérées d'apoplexie et de paralysie le mirent hors d'état de sortir de chez lui et d'y travailler, il donna à l'académie plusieurs dissertations qu'elle recueillit avec soin dans les six premiers volumes de ses mémoires, et dont on trouvera ci-après l'indication exacte.

Quant aux ouvrages qu'il fit imprimer séparément, il ne manquoit jamais, avant de les publier, d'en lire les morceaux les plus intéressans, dans les séances publiques et particulieres de l'académie.

Le premier qu'il publia après sa

réception à l'académie, fut le traité de la mouvance de la Bretagne, imprimé en 1710. Dans cet ouvrage, Vertot s'éleve contre le nouvel historien de cette province, qui contestoit les droits de nos rois de la premiere et de la seconde race sur le pays des Bretons, et qui prétendoit que leur seul titre étoit la supériorité de leurs armes.

Il y avoit déja près d'un siecle que Nicolas Vignier, auteur célebre, s'étoit élevé contre ce paradoxe historique; Vertot en fit encore mieux sentir l'illusion : il

* Guy Alexis Lobineau, bénédictin, auteur de l'histoire de Bretagne, composée sur les actes et auteurs originaux, publiée à Paris, chez Muguet, 1707. 2 vol. in-fol.

auroit cependant laissé ce point de critique dans l'intérieur de l'académie, si une copie informe de son manuscrit n'avoit commencé à se répandre; et ce lieu commun de tant et tant de préfaces, étoit à son égard une vérité constante, quoiqué discréditée. Divers auteurs joignirent au Traité de la mouvance des dissertations particulieres en faveur du sentiment de Vertot. Ce n'étoit pas ce qu'il souhaitoit le plus; c'étoit une réponse qui avoit d'abord été annoncée comme victorieuse, et qui ne parut point du tout, ou du moins qui se réduisit à deux brochures, dont la plus considérable, donnée sous le nom d'un ami de l'historien breton, et toute remplie de ses louanges, se

trouva être son propre ouvrage : anecdote que le pere le Long divulgua dans sa bibliotheque des historiens de France. Vertot jouissoit tranquillement de ce dernier avantage, lorsque les mouvemens qui s'éleverent en Bretagne, quoiqu'heureusement arrêtés par la sagesse du gouvernement, l'échaufferent de nouveau. Il se persuada que la prévention ou la mauvaise foi des historiens modernes de cette province, suffisoient

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pour y entretenir germe de la rebellion; et voulant y détruire des préjugés aussi funestes au repos des peuples, que contraires à la vérité de l'histoire, il composa un traité complet de l'établissement des Bretons dans les Gaules, et n'y laissa rien à desirer, soit par rap

port à la souveraineté primordiale de nos rois sur toute la Bretagne, soit par rapport à la vassalité originaire des premiers Bretons, qui occuperent une partie de l'Armorique. L'ouvrage fut imprimé en 1720, et il est resté sans réplique.

Dans l'intervalle du traité de la mouvance à celui de l'établissement des Bretons dans les Gaules, il s'occupa d'un travail plus étendu plus conforme à son goût, et d'un bien plus grand usage dans la littérature: il écrivit l'histoire des révolutions de la république romaine, qui parut en trois volumes, au commencement de l'année 1719.

Le succès en est trop connu, celui des ouvrages de Vertot étoit trop ordinaire, pour nous arrêter

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