corps ou LIBRES. me d'une quille ou d'une piramide portée DES EQUI fur fa base ou fur fa pointe. Le folide DC, en équilibre fur le point B, FIG. 16. a la même proprieté, & doit fuivre la même loy; toutes les parties doivent tendre au point d'appuy, & à s'en approcher de même : & fi le corps étoit flexible comme un ruban, il pliroit & s'en approcheroit le long de la ligne AB, ne pouvant s'en approcher autrement: donc toutes les ties d'un corps en équilibre fur un point tendent au point d'appuy, & à s'en approcher. par Secondement, fi les deux extrémitez DC, étoient également éloignées du point d'appuy B, en angle droit fur la ligne A B; & fi elles étoient décrochées, ou fi elles plioient par une charniere au point B, il eft conftant que les deux extrémitez D & C arrivant au point A, toutes les parties du corps de part & d'autre toucheroient en même temps la ligne A B: Or, les parties D & C feroient plus de mouvement que celles qui feroient prés de B, & toutes les autres à proportion de leurs diftances du point d'appuy: Si elles font plus de mouvement dans le même temps, elles ont plus de force & de tendence; car il faut plus de force pour faire plus de mouvement & de viteffe, comme l'on verra MIER. CHAPI- plus amplement dans la fuite: Donc les TRE PRE- parties qui font plus éloignées du point d'appuy, ont plus de force & de tendence pour s'en approcher, que celles qui font plus près; donc toutes les parties, &c. SCHOLIES. Cette propofition fe peut encore entendre d'un bâton de fagot, ou autre, que l'on veut caffer comme IH: Siun homme le prenoit en DB, mettant le FIG. 17. pied deffus fuivant la ligne AF, pour le caffer en l'élevant vers A, il eft conftant que le bâton pourroit être affez fort pour ne pas rompre, quoique l'homme employât toute la force, & que ce même bâton pourroit rompre, en le prenant aux extrémitez I & H, avec une moindre force, que celle qui auroit été employée en D B. Si on pofoit ce même bâton fur un point d'appuy F, il eft conftant de même qu'il foutiendroit en équilibre deux poids, aux points B & D, & que les deux mêmes poids éloignez vers 1 & vers H, pourroient faire rompre le bâton: Or, ces deux differentes forces de l'homme & des poids font toûjours les mêmes; cet effet de rompre ne peut donc venir que de la proprieté des corps qui tendent à leur point d'appuy, & à s'en approcher; & que les parties qui en font plus éloignées ont plus de force & DES EQU de tendance pour s'en approcher que celles LIBRESS qui font plus près. COROLLAIRE I. C'eft par ce principe qu'un bâton ou und perche extrémement longue & feche, pofée en équilibre fur un point, cafferoit,ou fe plieroit comme un ruban pofé fur le doigt; qu'une barre de fer longue fe plieroit ou fe cafferoit de même fi le fer étoit caffant ; qu'elle fe plieroit de même par le milicu étant appuyée sur les deux bouts, fi elle n'avoit pas aflez de folidité. COROLLAIRE II. Il fuit de cette propofition que les par→ ties d'un corps mis en équilibre fur un point, tendent d'abord au point d'appui & à s'en approcher, & qu'enfuite le centre de gravité du corps ne fe trouvant pas für le point d'appui fuivant la ligne d'équilibre, il tombe & entraîne tout le corps. COROLLAIRE III. fera Donc il fuit auffi que moins un corps droit étant porté par deux endroits comme EC, moins le point d'appui E, fera chargé puifqu'il ne porte pas tout le poids, mais qu'il le fera plus que le point Ċ, qui C MIER. CHAPI- ne partagera également la charge avec le TRE PRE- point E, que lorfque le corps fera vers D, & que le centre de gravité fe trouvera au milieu ; ainfi plus le point C, approcheroit de D, plus il feroit chargé, & le point C, le feroit moins. COROLLAIRE IV. C'est par cette raifon que quand deux hommes portent un fardeau, le grand eft moins chargé que le petit, & que plus le grand leve haut le fardeau, moins il est chargé, & plus il charge le petit. COROLLAIRE V. C'est par-là auffi que les rouës de devant d'un caroffe,étant plus petites que celles de derriere, font plus chargées, le caroffe étant au milieu, & que plus on approche le caroffe des petites rouës, plus elles font chargées ; & comme elles font beaucoup plus difficiles à rouler que les grandes, ce que l'on verra dans la fuite; il fuit de-là que quelques Ouvriers ou Cochers, font dans un faux principe de jetter, & de faire pancher le caroffe fur le devant le plus qu'ils peuvent,parce qu'ils prétendent que les chevaux en font moins chargez, & qu'il en est de même que d'un porte-faix, dont la chargé s'éloigne du dos, ce qui eft tout-à-fait Contraire ; car la charge au porte-faix em- DES EQUI pêche l'équilibre, faifant la bafcule, & en- LIBRES. traîne l'homme en arriere; mais que la charge à traîner pour les chevaux foit loin ou près d'eux, elle eft toûjours la même ; ainfi au lieu de jetter le caroffe en devant, on doit le mettre en arriere le plus qu'il eft poffible, & le faire incliner fur les rouës de derriere, qui font plus aifées à rouler. PROPOSITION IV. tend à tend à faire ce corps an comme elles Un coup donné fur un corps, L Es coups font frémir & trembler les corps choquez, & le frémiffement où l'ondulation qui fe fait eft plus grande lorfque les coups font plus forts, ou que les corps ont plus de reffort. Or cette ondulation fe fait par un mouvement des parties qui vont & viennent, & qui s'entrechoquent l'une l'autre. Il eft donc question de fçavoir par où commence le mouvement, fi les parties s'en vont d'abord étant frappées, & qu'enfuite elles reviennent par la réaction, ou fi elles viennent d'abord, & s'en retournent après. Or en frappant au Ft. 19: |