MIER. CHAPI- Point D, un reffort comme E F, arrêté en TRE PRE- E, la partie F, vient en I, avant que de retou ner en H, la partie E, viendroit de même en G, fi elle n'étoit pas arrêtée ; cela, étant la premiere action & le premier mou vement des parties, eft de venir au coup, & de s'en retourner par la réaction, qui fait, le frémiffement ou l'ondulation. FIG. 20. Si l'on fuppofe que ce même corps E F, foit fans reffort, ou qu'il en ait peu, comme le plomb,& qu'on le frappe au point D,de même que fi on le vouloit chaffer en l'air, l'extremité F, viendroit en I, & l'extremité E, en G, & le plomb refteroit courbé plus ou moins que le coup feroit fort; ainfi les parties ne pouvant venir au coup, ni s'en approcher autrement qu'en se courbant, comme elles ne peuvent s'approcher du point d'appui, qu'en fe courbant de même fuivant la précédente, il eft évident fe-, lon l'effet de ces expériences, qu'un coup donné fur un corps, tend à faire approcher, les parties de ce corps au point où se fait le choc,comme elles tendent à s'approcher du point d'appui,fuivant la précédente. Scholie I. Autrement que le corps frappé foit le bâton A B, pofé fur deux verres pleins d'eau ou fans eau, qu'il foit rompu de la maniere qu'il eft propofé dans les Recréa DES EQUItions mathématiques par un grand coup fans LIBRES. que les verres foient caffez; il eft constant que ce problême fi admiré,& que l'on explique par l'effet de l'air, ne fe peut entendre qu'en concevant que les deux bouts du bâton relevent & viennent d'abord au coup, de même que les deux bouts du bâton que l'on caffe fous le pied, ou qui caffe de lui-même pofé fur un point, le coup faisant le même effet que le point d'appui ; car fi par la premiere action que le bâton fait du coup, les deux bouts ne relevoient pas, il eft conftant que les verres cafferoient, & que l'air n'y peut avoir aucune part, ni aucun rapport, puifqu'il le foûtient également par tout, & que n'étant pas capable de l'empêcher de baiffer un peu, il cafferoit toûjours les verres, fi peu qu'il puiffe baiffer, comme il arrive qu'ils caffent par la réaction & le frémiffement qui fe fait dans le bâton, lorfque le coup n'eft pas affez fort pour le faire caffer, ou qu'il n'eft pas affez fec: ainfi les verres ne caffant pas lorfque le bâton caffe, la premiere action que les parties font du coup, doit tendre a y venir. Scholie II. Secondement, fi la premiére action dest MIER. CHAPI extrémitez du bâton n'étoit pas de venit TRE PRE- au coup,& de s'en approcher; il eft évident que quand on donneroit un coup au-deffous du bâton pour le jetter en l'air, étant pris par le milieu, les verres ne romproient pas, le bâton ne caffant point, ou bien le bâton caffant net,les verres ne romperoient pas. Or lorfque le bâton romp net, les deux verres caffent, & ils fe caffent de même lorfque le bâton eft jetté en l'air fans être caffé; & quoiqu'il arrive quelquefois qu'il n'y en a qu'un de caffé lorfqu'on ne prend pas le bâton dans le milieu: on ne peut pas inférer de-là, que les parties ne tendent pas à s'approcher du coup; car quoiqu'un bout ait plus de vîteffe qu'un autre, en ce que le coup eft plus ou moins porté vers ce même bout, celui qui a moins de vîteffe ne devroit pas caffer le verre, puisque le bâton fe leve. Donc la premiere action que les parties font, eft de venir au coup. FIG. 21. Scholie III. La même raison a lieu à la serviette, qui étant roulée ou pliée d'une manière qu'elle fe puiffe tenir droite dans un verre, le rouleau faifant à peu près un pied de hauteur, fi l'on donne un coup de canne vers le milieu au point C, les deux bouts de la ferviette fe plient fi promptement,& viennent DES EQUI fivîte au coup, que la piece d'argent, liard ou fol que l'on met fur le bout de la fer- LIBRES. viete en A, tombe toûjours dans le verre, fans qu'il foit ébranlé du coup, ni de la ferviette qui en fort; ce qui ne peut s'entendre que par la loy des corps, qui tendent au coup comme à leur centre, ou au point d'appui. Scholie IV. Si l'on fait un cerceau de plomb, & qu'on lui donne un grand coup vers D, étant FIG. 22. fufpendu par un fil, la partie F, qui ne fera pas choquée, s'approchera vers E, & le cerceau deviendra & reftera ovale, au lieu de rond qu'il étoit auparavant. Si l'on met une tige ou tringle de plomb fur deux verres, & que l'on donne un coup, fi fort ou fi foible, qu'il foit, pourvû qu'il puiffe faire plier le plomb, les verres ne cafferont pas, & fi le coup eft affez fort, le plomb fe tortillera autour du bâton, & fera plufieurs tours comme un foüet de chartier autour de la jambe d'un cheval lorsqu'il le foüette. COROLLAIRE I. Ce qui fait connoître que la loy des corps eft la même pour tous, foit qu'ils foient durs, foit qu'ils foient fléxibles, que MIER. CHAPI les parties des corps choquez viennent d'a TRE PRE bord au coup, qu'elles fe tortilleroient de même, ou qu'elles fe raffembleroient au choc fi elles étoient fléxibles, comme le foüet ou le plomb,que la réaction ne se fait qu'en fecond lieu; que les corps choquez ne changent de place, ne s'avancent en l'air ou autrement, que par la réaction du coup, & le frémiffement des parties. On connoîtra encore mieux la vérité de cette Propofition aux Chapitres 3. & 4. de la Percussion, & des Projections. COROLLAIRE II. C'est par ce même principe qu'il arrive que quand on frappe fur une table,les corps qui font deffus fautent en l'air, & l'approchent du coup,à moins qu'il n'y ait une pente à la table qui les détermine à s'en éloigner, & qu'en frappant la table de côté comme pour la renverfer, les plats & affietes viennent de même au corps, quoiqu'il y ait une réac tion qui les rejette un peu, COROLLAIRE III, C'est par la même raifon que lorfqu'on frappe fur une chaife ou fur un habit avec une baguette, la poudre fort, & venant au coup, couvre la baguette; ce qui fait voir que les parties circulent autour du coup, comme le plomb ou le foüet du chartier, & |