felette, & la cheville ouvriere à écrou qui lieroit la fourchette avec la fleche, le fiéget du cocher étant fur trois branches de fer L n'aura pas befoin de houffe, & l'on pourra voir les chevaux de dedans le caroffe, & ce qui paroît en devant de côté & d'autre du cocher; & les Pages pourront être affis auprès l'un de l'autre,plus éloignez des rouës & être moins éclabouffez qu'ils ne le font étant fur les petites rouës: on pourra mettre des plaques ou portes-Pages pour leurs pieds, & le Cocher étant au milieu des rouës, fera moins éclabouffé que les Laquais qui font derriere, & fouvent deux de front; & quand on ira en campagne, les rouës étant égales, les malles ou paniers que l'on mettra fur l'avant-train, ne char-geront pas plus que fi ils étoient derriere. Il eft aifé de comprendre par ces conftructions que ces caroffes font folides, moins compofez & moins embaraffez que les autres, plus commodes, & beaucoup plus utiles, particulierement pour la confervation des chevaux, qui pourroient fervir matin & foir, attendu qu'ils feroient bien moins fatiguez qu'avec les petites rouës; & l'on peut voir par la figure 14. qui réprésente un caroffe à petites rouës qu'effectivement ils font plus réguliers, & qu'ils ne paroîtroient pas fi défagreables à Kk iiij re d'une maniere fi naturelle, que les enfans croyent qu'ils font en vie : étant au bord de la table, le Cocher qui tient les rênes, les tire pour faire tourner les chevaux, & les faits redreffer pour aller en ligne droite à l'autre extrémité de la table à deux pouces du bord: étant parvenu au coin, il fait tourner une feconde fois les chevaux, pour paffer justement entre l'écritoire du Roi & le papier; où étant, il s'arrête de lui-même directement devant le Roi, fans que l'on y touche: un Laquais qui eft derriere le caroffe faute à bas, un Pago habillé en Huffart couché fur la foupante de devant, fe leve, defcend, court à la portiere, l'ouvre, & la Dame qui est affise dans le caroffe, tenant en main un Placet, fe leve, defcend du caroffe, s'avance vers le Roi, lui fait une profonde révérence, & préfente un Placet d'une maniere natu relle & gratieufe: elle attend un peu, com me pour fçavoir la réponse, pendant que le Huffart ouvre à demi, & ferme plufieurs fois la portiere en badinant, puis l'ouvre entierement quand la Dame revient: après avoir fait une feconde révérence, elle remonte en caroffe, fe tournant un peu de côté pour ne pas perdre le Roi de vûë, elle s'affeoit fur le couffin; le Huffart lui referme auifi-tôt la portiere, s'en retourne, monte & fe couche fur la foupante comme En le montant d'une autre maniere il fait d'autres mouvemens, comme de parcourir deux fois les quatre coins de la table, & faire deux tours fans s'arrêter de la même maniere que s'il fe promenoit dans des allées d'arbres, ou de faire cinq ou fix tours autour de l'écritoire du Roi, comme s'il fournoit autour d'un rond, ou d'un Château. Explication des Refforts. Uoique cette petite Machine coûte plus à éxécuter qu'elle n'eft urile, & qu'elle foit fi difficile à faire, que les Ouvriers qui ont conftruit les refforts, & ། qui les ont vû ajuster & monter plufieurs fois par l'Auteur, n'ayent pû le racommoder quand il y a eu quelque chose de dérangé: on l'explique cependant generaleralement pour contenter les Curieux, & pour donner à connoître la poffibilité. L'Auteur voyant marcher une poutre deffus des rouleaux, l'un de ces rouleaux tournant, s'eft imaginé qu'en faisant tourner les deux rouës de derriere un carofse, celles de devant tourneroient, & que le caroffe avanceroit: qu'en faisant pour cet effet des petits mouvemens comme ceux des montres fonnantes, avec des grands refforts, & diff.rens petits refforts & renvois, comme ceux des répétitions & des horloges; il y auroit lieu de faire faire les mouvemens du scaroffe, & les actions des figures qui font marquées dans la Description : ainsi ayant propofé ce deffein, & le Roi l'ayant voulu voir, il prit fes dimenfions fur la table, & le nombre des pouces que le caroffe avoit à parcourir, fit fon calcul pour le nombre des rouës dentées, par rapport au diamêtre des rouës du caroffe, pour faire le chemin, & s'arrêter au lieu marqué; ce qui fut fort aifé, le caroffe s'arrêtant comme une horloge qui s'arrête après avoir fonné un certain nombre de coups, & reprenant fon train de même qu'une horloge qui re commence à fonner. Mais pour faire faire toutes ces différen tes actions des figures, il fallut chercher des refforts & des mouvemens, non feulement dans ce qui regarde les horloges & les répétitions, mais même dans ce qui regarde les Serruriers, les Armuriers, les Couteliers, & les jouets d'enfans, & différentes machines: les roues de derriere le caroffe font fixes à l'effieu, au milieu duquel eft rivée une petite rouë de douze dents, qui engraine dans une autre de même nombre, laquelle a une tige qui paffe dans la fleche qui eft creufe, & répond au mouvement qui eft dans le fiége du caroffe, où font les grands refforts qui font tout agir. L'effieu est tourné comme les pivots des rouës de montres; & lorfqu'elle fait un tour les rouës de caroffe en font un, & le font avancer de l'efpace que contient la circonférence de la rouë. Dans ce fiége de caroffe il y a deux mouvemens avec des rouës dentées, & deux refforts principaux: l'un fert pour faire avancer le caroffe, & l'autre pour faire agir les petits refforts qui fervent aux actions des figures ; & avant que le grand mouvement qui fait aller le caroffe s'arrête, il leve une détente qui communique à l'autre grand mouvement la liberté de filer ou d'agir. Tous les petits refforts & mouvemens ne L' |