DES FORCES MOUVANTES, Par Monfieur DE CAMUS, Gentilhomme Chez A PARIS ruë CLAUDE JOMBERT, rue S. Jacques, E T LAURENT LE CONTE, Quay des MDCCXXII. AVEC PRIVILEGE DU ROT. Le zele qui m'avoit porté à faire des amusemens pour VÔTRE MAJESTE dans fes premieres années, m'a conduit à lui préparer des occupations & des projets plus ferieux & plus utiles; c'eft un Traité des Forces mouvantes, que j'ab 1 l'honneur de lui préfenter avec confiance, étant perfuadé que je lui offre des chofes qu'Elle aime, puifqu' Elle pourra s'y entretenir de la Philofophie naturelle, des Arts & Métiers, des Machines, & des Inftruments de Guerre, & même des Jeux. Comme Elle comprend avec une pénétration particuliere ce qui eft de plus difficile, ces chofes lui ferviront de divertiffement, pour cultiver & entretenir cette heureufe inclination qu'Elle a pour les Sciences, & fon attachement à connoître les Arts: Permettez-moi, SIRE, que fur cela j'éxalte ici le bonheur de la France en Vôtre Augufte Perfonne, en celles des Princes du même Sang, & en celles de ces Sageffes & Prudences fupérieures, qui ont appris à VÔTRE MAJESTE ce qu'Elle montre déja par son éxemple, plus on eft élevé par la naiffance, plus l'on doit fe diftinguer par les Sciences & par la Vertu. Que ce n'eft pas affez de fçavoir ce qui eft relevé, qu'il faut auffi que connoître les chofes qui fervent à préparer les Victoires, à former les Triomphes,& à faire le bonheur des Peuples. que Cette application à remplir ces précep tes pour fçavoir régner, & l'affection VÔTRE MAJESTE' fait pa roître pour fon Peuple, difpofe les efprits enclins & propres aux Arts, à venir en foule comme ils font venus fous le Régne de Louis XIV. vôtre Bifaycul de triomphante mémoire, qui, comme Vous fçavez, SIRE, s'eft autant acquis le Nom de Grand, par la protection qu'il a donnée aux Arts, que par les Victoires qu'il a remportées: Que c'est plus par-là que par fes Conquêtes, qu'il a fait naître dans les Etats de VÔTRE MAJESTE' ces richesses, ces grandeurs, ces magnificences qui caufent l'admiration, & qui, jointes à la politeffe & aux délices qu'on y trouve, y attire les Etrangers de toutes parts. Enfin VÔTRE MAJESTE' fçait assez, que fans l'amour des Sciences, & |